Band Of Horses
Mirage Rock |
Label :
Columbia |
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À peine un peu plus de deux ans après le succès de leur troisième opus (Infinite Arms, paru en 2010), Band Of Horses revient déjà sur le devant de la scène avec un quatrième album, du nom de Mirage Rock. Une des questions que durent se poser les membres du groupe pour l'enregistrement de ce disque fut sans doute celle de savoir s'ils devaient poursuivre dans la veine de leur précédente livrée ou évoluer vers autre chose. Le fait que Ben Bridwell et son gang aient réussi à débaucher Glyn Johns pour produire leur nouvel album constitue déjà une indication. Le choix de ce prestigieux producteur (qui a travaillé avec rien de moins que les Beatles, Led Zeppelin, les Who, les Eagles, les Rolling Stones, Bob Dylan ou encore Eric Clapton, pour ne citer qu'eux) nous fait déduire qu'une certaine volonté de ne pas reproduire le même disque animait le groupe, ainsi qu'un désir de se rapprocher encore davantage d'une certaine conception de la musique américaine, des racines de celle-ci, de la country au folk, à l'image de ce qu'ont pu faire, en leur temps, America, les Eagles cités plus haut ou Buffalo Springfield, tout en restant dans le sillon rock qui le caractérisait jusque-là. En deux mots, avant ce Mirage Rock, Band Of Horses avait une botte dans cet héritage musical, désormais, il en a deux (ou du moins une et demie). Et elles sont recouvertes de la bonne boue que l'on trouvait en masse dans les seventies.
Ce que l'on peut d'abord noter sur ce disque, c'est son ambiance à la cool, tranquille, où les morceaux mid-tempos, tantôt acoustiques, tantôt un peu électriques, dominent largement. Les grandes cavalcades guitaristiques, grands moments des albums antérieurs, ne sont vraiment à la fête qu'à deux reprises, lors du morceau d'ouverture et premier single "Knock Knock", qui joue plutôt bien son rôle de sentinelle du disque, et plus loin sur "Feud", hargneux titre qui permet de dire que la formation n'a pas oublié comment brancher ses guitares. Sinon, comme précisé plus haut, ce sont des ambiances boisées, quelque peu bucoliques et fleurant bon les années soixante-dix qui sont à l'honneur. Que ce soit sur la belle "Slow Cruel Hands Of Time", sur "Shut-In Tourist", sur "Everything's Gonna Be Undone" (une composition du guitariste Tyler Ramsey, qui pose également sa voix dessus) ou sur la délicate "Long Vows" en fin de disque, on sent bien un groupe voulant rendre son sincère hommage à cette époque révolue, sans pour autant tomber dans la pâle copie, ce qu'il parvient à éviter. Les morceaux mid-tempos sont tout aussi recommandables, que ce soit la réussie "How To Live", "A Little Biblical" et son beau solo de guitare, ou "Electric Music", qui, contrairement à son titre, ne l'est pas tout à fait. Enfin, et c'est par ce titre que le disque se conclut, évoquons la perle de cet album, la magnifique "Heartbreak On The 101". Soutenu par un quatuor à cordes, dont un violoncelle d'une désarmante beauté, Bridwell donne la pleine mesure de ses moyens vocaux, tantôt de manière retenue, tantôt de façon plus engagée, donnant une réelle dimension, une vraie profondeur à ce titre final aux paroles touchantes.
Avec Mirage Rock, Band Of Horses, plutôt que de refaire la même chose que sur son troisième disque, a préféré laisser libre cours à son inspiration, ses intentions, en livrant un beau et honnête album, qui est aussi en quelque sorte son hommage à la musique américaine des 70's, le fait de choisir Glyn Johns comme producteur renforçant cet aspect, tout comme le soin apporté aux harmonies vocales, une des marques de fabrique du groupe, Bridwell délivrant quant à lui de belles lignes de chant tout au long du disque. L'orientation acoustique générale des chansons renforce également cette idée, dans un style mélangeant country, americana, folk et rock, ce dernier étant tout de même un peu délaissé sur la présente galette. Et c'est peut-être le seul reproche que je peux adresser à cet album, le manque de morceaux bien rock, puissants et aventureux, qui faisaient le sel des disques précédents de la bande. Mais, après tout, l'avenir de ce groupe attachant passe peut-être dans la formule qu'ils ont ici expérimentée, faite de morceaux acoustiques et de morceaux mid-tempos un peu électrifiés. Quand on peut se permettre d'écrire une bombe telle que "Heartbreak On The 101", on se dit que c'est tout à fait possible. Mais il serait tout de même dommage d'abandonner totalement l'électricité. Nous sommes en Amérique que diable.
Ce que l'on peut d'abord noter sur ce disque, c'est son ambiance à la cool, tranquille, où les morceaux mid-tempos, tantôt acoustiques, tantôt un peu électriques, dominent largement. Les grandes cavalcades guitaristiques, grands moments des albums antérieurs, ne sont vraiment à la fête qu'à deux reprises, lors du morceau d'ouverture et premier single "Knock Knock", qui joue plutôt bien son rôle de sentinelle du disque, et plus loin sur "Feud", hargneux titre qui permet de dire que la formation n'a pas oublié comment brancher ses guitares. Sinon, comme précisé plus haut, ce sont des ambiances boisées, quelque peu bucoliques et fleurant bon les années soixante-dix qui sont à l'honneur. Que ce soit sur la belle "Slow Cruel Hands Of Time", sur "Shut-In Tourist", sur "Everything's Gonna Be Undone" (une composition du guitariste Tyler Ramsey, qui pose également sa voix dessus) ou sur la délicate "Long Vows" en fin de disque, on sent bien un groupe voulant rendre son sincère hommage à cette époque révolue, sans pour autant tomber dans la pâle copie, ce qu'il parvient à éviter. Les morceaux mid-tempos sont tout aussi recommandables, que ce soit la réussie "How To Live", "A Little Biblical" et son beau solo de guitare, ou "Electric Music", qui, contrairement à son titre, ne l'est pas tout à fait. Enfin, et c'est par ce titre que le disque se conclut, évoquons la perle de cet album, la magnifique "Heartbreak On The 101". Soutenu par un quatuor à cordes, dont un violoncelle d'une désarmante beauté, Bridwell donne la pleine mesure de ses moyens vocaux, tantôt de manière retenue, tantôt de façon plus engagée, donnant une réelle dimension, une vraie profondeur à ce titre final aux paroles touchantes.
Avec Mirage Rock, Band Of Horses, plutôt que de refaire la même chose que sur son troisième disque, a préféré laisser libre cours à son inspiration, ses intentions, en livrant un beau et honnête album, qui est aussi en quelque sorte son hommage à la musique américaine des 70's, le fait de choisir Glyn Johns comme producteur renforçant cet aspect, tout comme le soin apporté aux harmonies vocales, une des marques de fabrique du groupe, Bridwell délivrant quant à lui de belles lignes de chant tout au long du disque. L'orientation acoustique générale des chansons renforce également cette idée, dans un style mélangeant country, americana, folk et rock, ce dernier étant tout de même un peu délaissé sur la présente galette. Et c'est peut-être le seul reproche que je peux adresser à cet album, le manque de morceaux bien rock, puissants et aventureux, qui faisaient le sel des disques précédents de la bande. Mais, après tout, l'avenir de ce groupe attachant passe peut-être dans la formule qu'ils ont ici expérimentée, faite de morceaux acoustiques et de morceaux mid-tempos un peu électrifiés. Quand on peut se permettre d'écrire une bombe telle que "Heartbreak On The 101", on se dit que c'est tout à fait possible. Mais il serait tout de même dommage d'abandonner totalement l'électricité. Nous sommes en Amérique que diable.
Bon 15/20 | par Poukram |
Nb : Le groupe n'a en fait pas oublié l'électricité, en témoigne l'EP Sonic Ranch Sessions (disponible en vinyle, avec deux titres, ou en cd, avec cinq titres, cd présent dans l'édition deluxe de l'album). Avec un son plus rêche, plus sale et direct que sur le disque, le groupe fait preuve de tout son talent pour les titres nerveux et bien envoyés, titres qui n'auraient pas dépareillé sur ledit disque.
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