Mondo Generator
Hell Comes To Your Heart |
Label :
Mondo Media |
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"Mélange parfait de metal et de punk". Voilà le genre d'expression que l'on retrouve inlassablement dans les critiques musicales, aussi éculé que le "trop de... tue le..." en rhétorique. Le genre de locutions dont la seule lecture vous donne envie de vous arracher les yeux et ceux de celui qui l'a écrite au passage. D'autant plus irritant qu'il est souvent aussi peu correct appliqué à ce qu'il détermine que le terme "homme politique de gauche"... Exemple parfait des groupes estampillés grunge : où est le metal dans Mudhoney ? Où est le punk chez Alice In Chains ? Pourtant, s'il est une formation dont la musique mérite l'expression honnie, c'est bien Mondo Generator.
Jumeau maléfique des Queens Of The Stone Age (et non né de leur désagrégation, comme beaucoup le croient), le projet de Nick Oliveri a traîné dans l'ombre de son petit frère, fréquentant les coins glauques et mal famés dans lesquels QOTSA n'osaient pas complètement mettre les pieds. Les discographies des deux groupes se répondent et se complètent si bien que la comparaison est inévitable, que les deux leaders soient en bons termes ou non. Là où les reines de l'âge de pierre proposent un rock qui ne peut gommer ses accents pops et attire le grand public, Mondo Generator prend souvent le contre-pied en proposant quelque chose de noir, sale et plus difficile d'accès.
Hell Comes To Your Heart ne fait pas exception. Le son y est gros, violent, Nick gueule comme à son habitude, et aucun titre ne fait dans la dentelle, surtout pas le "Dead Silence" d'ouverture. On ne peut vraiment plus parler de stoner ici, juste d'un gloubi-boulga punk et metal dont on ne saurait dire quel goût prédomine, à part que le résultat est violent.
Après un temps d'adaptation nécessaire, on constate néanmoins que les mélodies qui accompagnent ces rythmiques dévastatrices sont plutôt bien ficelées et accrocheuses. Il faut dire qu'Oliveri ne s'est jamais caché de son amour pour Turbonegro, et ce ne sont pas des morceaux comme "This Isn't Love", "Hang'em High" ou "Night Calls" qui me contrediront. Malgré cette comparaison, on est quand même dans un registre beaucoup moins bubblegum, plus dans la veine hardcore que 77. Une fois adapté, donc, on commence à vraiment apprécier chaque titre pour ses subtilités qui ne sautent pas aux yeux mais se révèlent au fil des écoutes. "Smashed Apart" ou "Like The Sky" valent notamment leur pesant de cacahuètes. Il n'y a pas de tube en puissance ou de perle du niveau des plus grands morceaux de A Drug Problem That Never Existed, mais cet album, comme le dernier en date Dead Planet, compense en étant moins disparate et globalement plus accessible. Ce qui est beaucoup dire.
La comparaison inévitable, même avec la meilleure volonté du monde, est quant à elle provoquée par "The Last Train" qui clôt l'album. Comme pour dire "Vous le vouliez, le voilà!". Enfin, après huit ans de brouilles et une réconciliation floue, le retour du duo Homme/Oliveri. La bite et les couilles. Meilleur morceau de l'album, c'est injuste et pourtant tellement évident. L'album tient la distance, mais ce morceau est carrément ailleurs. Une récompense pour 8 ans d'espoirs, quand sur un morceau purement Oliveriesque vient se poser le son inimitable de la guitare de Homme, leurs voix qui se répondent, qui se complètent. Nous voilà replongés en plein Rated R, avec une qualité inespérée. Et les backvoices de John Garcia en cerise sur le gâteau. Si j'avais découvert ce titre avant le dernier disque de la formation d'Homme, où le "duo" se réunit à nouveau, j'aurais eu un a priori très positif. Après coup, la comparaison met encore plus en lumière l'échec du dernier Queens Of The Stone Age, au moins en matière de collaboration. "The Last Train" met adroitement en valeur le style de chacun des musiciens pour faire un morceau qui possède et harmonise leurs touches respectives, là où il faut bien décortiquer le poussif "If I Had A Tail" pour y entendre quoi que ce soit d'Oliveri (ou de Lanegan, d'ailleurs). Voilà ce qui se produit quand les deux se posent pour un jam, sans prétention, d'égal à égal. J'en viens vraiment à détester ...Like Clockwork quand j'écoute le dernier morceau de Hell Comes To Your Heart.
Mais bon, ce dernier morceau à part, le dernier Mondo Generator reste dans la veine de leur musique et de leur esprit. Sûrement pas le meilleur groupe du monde, mais une formation originale, énergique et honnête, qui sait faire de bons albums.
Jumeau maléfique des Queens Of The Stone Age (et non né de leur désagrégation, comme beaucoup le croient), le projet de Nick Oliveri a traîné dans l'ombre de son petit frère, fréquentant les coins glauques et mal famés dans lesquels QOTSA n'osaient pas complètement mettre les pieds. Les discographies des deux groupes se répondent et se complètent si bien que la comparaison est inévitable, que les deux leaders soient en bons termes ou non. Là où les reines de l'âge de pierre proposent un rock qui ne peut gommer ses accents pops et attire le grand public, Mondo Generator prend souvent le contre-pied en proposant quelque chose de noir, sale et plus difficile d'accès.
Hell Comes To Your Heart ne fait pas exception. Le son y est gros, violent, Nick gueule comme à son habitude, et aucun titre ne fait dans la dentelle, surtout pas le "Dead Silence" d'ouverture. On ne peut vraiment plus parler de stoner ici, juste d'un gloubi-boulga punk et metal dont on ne saurait dire quel goût prédomine, à part que le résultat est violent.
Après un temps d'adaptation nécessaire, on constate néanmoins que les mélodies qui accompagnent ces rythmiques dévastatrices sont plutôt bien ficelées et accrocheuses. Il faut dire qu'Oliveri ne s'est jamais caché de son amour pour Turbonegro, et ce ne sont pas des morceaux comme "This Isn't Love", "Hang'em High" ou "Night Calls" qui me contrediront. Malgré cette comparaison, on est quand même dans un registre beaucoup moins bubblegum, plus dans la veine hardcore que 77. Une fois adapté, donc, on commence à vraiment apprécier chaque titre pour ses subtilités qui ne sautent pas aux yeux mais se révèlent au fil des écoutes. "Smashed Apart" ou "Like The Sky" valent notamment leur pesant de cacahuètes. Il n'y a pas de tube en puissance ou de perle du niveau des plus grands morceaux de A Drug Problem That Never Existed, mais cet album, comme le dernier en date Dead Planet, compense en étant moins disparate et globalement plus accessible. Ce qui est beaucoup dire.
La comparaison inévitable, même avec la meilleure volonté du monde, est quant à elle provoquée par "The Last Train" qui clôt l'album. Comme pour dire "Vous le vouliez, le voilà!". Enfin, après huit ans de brouilles et une réconciliation floue, le retour du duo Homme/Oliveri. La bite et les couilles. Meilleur morceau de l'album, c'est injuste et pourtant tellement évident. L'album tient la distance, mais ce morceau est carrément ailleurs. Une récompense pour 8 ans d'espoirs, quand sur un morceau purement Oliveriesque vient se poser le son inimitable de la guitare de Homme, leurs voix qui se répondent, qui se complètent. Nous voilà replongés en plein Rated R, avec une qualité inespérée. Et les backvoices de John Garcia en cerise sur le gâteau. Si j'avais découvert ce titre avant le dernier disque de la formation d'Homme, où le "duo" se réunit à nouveau, j'aurais eu un a priori très positif. Après coup, la comparaison met encore plus en lumière l'échec du dernier Queens Of The Stone Age, au moins en matière de collaboration. "The Last Train" met adroitement en valeur le style de chacun des musiciens pour faire un morceau qui possède et harmonise leurs touches respectives, là où il faut bien décortiquer le poussif "If I Had A Tail" pour y entendre quoi que ce soit d'Oliveri (ou de Lanegan, d'ailleurs). Voilà ce qui se produit quand les deux se posent pour un jam, sans prétention, d'égal à égal. J'en viens vraiment à détester ...Like Clockwork quand j'écoute le dernier morceau de Hell Comes To Your Heart.
Mais bon, ce dernier morceau à part, le dernier Mondo Generator reste dans la veine de leur musique et de leur esprit. Sûrement pas le meilleur groupe du monde, mais une formation originale, énergique et honnête, qui sait faire de bons albums.
Bon 15/20 | par Blackcondorguy |
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