NOFX

Ironie à rebours sur la pochette : un gamin jouant avec un avion qui semble ne pas être un jouet... Tel une vilaine théorie du complot, il n'est pas facile de croire en la véracité de The Decline. Extended Play concept tiré par la crête - ou les cheveux c'est selon, le NOFX de 1999, inspiré par l'approche de la fin du monde, tente de faire avaler qu'il s'agit là d'une seule chanson, engagée, de dix-huit minutes. Le produit est bien beau, paroles foutraques à l'intérieur, et transparence sur le reste du disque non gravé... A l'oreille, il s'agirait plutôt d'une demi-douzaine de titres partant dans tous les sens, enchaînés-soudés les uns aux autres sur une seule plage du compact disc par la magie de la production studio. Hein ? Ils la font en concert !? Heu... Bon, OK, my bad... Mais que reste-t-il du concept ? Un bon gros tas de riffs excellents et de rythmes haletants, mais pas grand-chose à quoi se raccrocher. Seul un thème vaguement récurrent s'avérera être malheureusement plus irritant qu'émouvant lorsqu'il faudra mettre un terme au disque, ad nauseum. Le fil conducteur est avant tout le sujet politique qu'aborde Fat Mike à travers le long texte du titre. Ce sont en gros les Etats-Unis tout entier qui sont ici visé, avec comme ramification les politicards, les rednecks ou les chrétiens. Tous dans le même sac pour une satyre un peu éparse, voire abstraite, dont on comprendra et dégustera bien mieux les colères - concrètes - sur War On Errorism. La fin du monde ne viendra pas du ciel, mais bien des vilains hommes eux-mêmes. De toutes les cochonneries qu'a sorti le groupe, entre ses albums studios, celle-ci est bel et bien la plus arrogante et mieux produite. Comme si NOFX avait voulu fêter l'apocalypse et tout donner, une dernière fois, avant l'implosion du monde en l'an 2000... Par la suite et pour beaucoup, le groupe commencera à tourner en rond. "Le Déclin". Pour un groupe punk à l'ironie post-moderne qui jurait le contraire sur son dernier album, on peut dire que le titre correspond au produit...