NOFX
The Longest Line |
Label :
Fat Wreck Chords |
||||
Liberal Animation était la mise en forme amateur après quelques années d'errances dans les environs du punk crado, et SM Airlines était une charpente bien plus solide mais malheureusement sans plus de prétention que d'imiter ses aînés. Le robuste Ribbed s'est quant à lui employé à le supplanter allègrement, esquissant au passage une fraîcheur et une identité punk vraiment personnelle. Si ce dernier disque est incontestablement à considérer comme oeuvre charnière du quatuor, coulant le béton d'un style qui changera à jamais la face du punk-rock américain, il est à compléter par ce petit EP de cinq titres, où le ciment prend une fois pour toute. La pochette est en noir et blanc, mais c'est bel et bien ici que NOFX nous paraît enfin avoir trouver sa palette de couleurs.
Déjà, on a là le line-up définitif. L'arrivée du chicanos El Hefe, musicien solide, créatif et cartoonesque, est un ingrédient essentiel à l'explosion de la bombe NOFX. Aussi bien ses octaves à la six-cordes que sa trompette et son grain d'humour vont illuminer les compositions comme jamais auparavant. Sans lui, les solos de guitare et les écarts ska des années passées n'avaient pas grandes saveurs... Alors qu'ici, "Kill All The White Men", dont il s'empare du chant et guide de son cuivre, deviendra rapidement un grand classique du répertoire des californiens.
Il y a ensuite le cas Fat Mike. Incontestable leader du groupe depuis le début, rien ne le distinguait d'un quelconque vocaliste du genre jusqu'à présent. C'est assurément sur ce disque qu'on assiste à la révélation : sa voix, autrefois encore hésitante et beuglante comme un vulgaire chanteur punk donc, acquiert enfin une identité, et c'est peu dire. Identifiable au premier mot, inimitable et inégalée, sa voix éraillée s'impose comme LA voix parfaite du punk. Celle du mauvais garçon, à la fois viril et drôle. Peu arrivent à "chanter en gueulant" avec autant d'aisance, de justesse et de personnalité. Dans des registres bien différents, peut être Kurt Cobain... Phil Anselmo...
Comme pour signer cette maturité sensationnelle en bas de page, c'est également la première oeuvre du groupe débutant sur une ligne de basse si caractéristique de Fat Mike... Et ses textes, plus seulement rigolos OU engagés, sont désormais plus travaillés et souvent pourvus de plusieurs niveaux de lectures. Le titre éponyme est à la fois humoristique, personnel, et pas con du tout... Entre métaphysique et autodérision. Résumons : NOFX, c'est donc un punk typique, alimenté par des riffs et gimmicks qu'on peut qualifier de traditionnels, customisé d'insolences mélodiques (les pré-refrain et refrain de ce sympathique titre éponyme) ou de dérapages ironiques mais pertinents (l'interlude jazzy de l'instable "Remnants"). Un mutant qui deviendra la référence, à l'image de "The Death Of John Smith" ou "Stranded", réminiscences de ce metal détourné déjà bricolé sur Ribbed. Un faux metal qui deviendra à son tour un punk US type, sous appellations à la fois pompeuses et pertinentes : neo-punk, skatecore, hardcore mélodique...
C'est qu'il se passe beaucoup de choses en moins d'un quart d'heure !
Déjà, on a là le line-up définitif. L'arrivée du chicanos El Hefe, musicien solide, créatif et cartoonesque, est un ingrédient essentiel à l'explosion de la bombe NOFX. Aussi bien ses octaves à la six-cordes que sa trompette et son grain d'humour vont illuminer les compositions comme jamais auparavant. Sans lui, les solos de guitare et les écarts ska des années passées n'avaient pas grandes saveurs... Alors qu'ici, "Kill All The White Men", dont il s'empare du chant et guide de son cuivre, deviendra rapidement un grand classique du répertoire des californiens.
Il y a ensuite le cas Fat Mike. Incontestable leader du groupe depuis le début, rien ne le distinguait d'un quelconque vocaliste du genre jusqu'à présent. C'est assurément sur ce disque qu'on assiste à la révélation : sa voix, autrefois encore hésitante et beuglante comme un vulgaire chanteur punk donc, acquiert enfin une identité, et c'est peu dire. Identifiable au premier mot, inimitable et inégalée, sa voix éraillée s'impose comme LA voix parfaite du punk. Celle du mauvais garçon, à la fois viril et drôle. Peu arrivent à "chanter en gueulant" avec autant d'aisance, de justesse et de personnalité. Dans des registres bien différents, peut être Kurt Cobain... Phil Anselmo...
Comme pour signer cette maturité sensationnelle en bas de page, c'est également la première oeuvre du groupe débutant sur une ligne de basse si caractéristique de Fat Mike... Et ses textes, plus seulement rigolos OU engagés, sont désormais plus travaillés et souvent pourvus de plusieurs niveaux de lectures. Le titre éponyme est à la fois humoristique, personnel, et pas con du tout... Entre métaphysique et autodérision. Résumons : NOFX, c'est donc un punk typique, alimenté par des riffs et gimmicks qu'on peut qualifier de traditionnels, customisé d'insolences mélodiques (les pré-refrain et refrain de ce sympathique titre éponyme) ou de dérapages ironiques mais pertinents (l'interlude jazzy de l'instable "Remnants"). Un mutant qui deviendra la référence, à l'image de "The Death Of John Smith" ou "Stranded", réminiscences de ce metal détourné déjà bricolé sur Ribbed. Un faux metal qui deviendra à son tour un punk US type, sous appellations à la fois pompeuses et pertinentes : neo-punk, skatecore, hardcore mélodique...
C'est qu'il se passe beaucoup de choses en moins d'un quart d'heure !
Sympa 14/20 | par X_YoB |
En ligne
273 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages