The Lemonheads

Connaissez-vous Lemonheads, ce petit groupe de punk sympa et sans prétention qui sévissait à la fin des années 80 ?

Creator, dont je vais vous parler ici, est le deuxième album du groupe et peut-être le moins bon. Alors en commençant comme ça, on peut penser que je vais cracher dessus, mais non : le nom du groupe vient d'un bonbon, une espèce de tête brûlé, un truc qui pique un peu, qui est un peu sucré, mais qui fait toujours plaisir. Leurs trois albums, c'est un peu ça.

Les deux leaders du groupe, Ben Deily et Evan Dando s'échangent le chant et les instruments, et enchaînent chacun leurs compos persos qui fleurent bon l'insouciance et la rage d'ados (ou de post-ados). On se croirait un peu dans la cave d'un groupe de potes un samedi soir : la musique n'est pas exceptionnelle, mais il y a l'ambiance, la joie de vivre, l'alcool et les stupéfiants (pas encore les filles, par contre). Dando a une voix plus maîtrisée que Deily, qui lui est plutôt dans le genre gueulard, et c'est surtout ça qui distingue leurs compos respectives. Comme tout groupe de garage, ils s'essayent à la reprise (Kiss et Charles Manson). Leurs versions ne sont pas inoubliables, mais lancent une habitude que Dando gardera toute sa carrière. Et puis, à l'occasion, il y a un morceau qui se démarque un peu, pas parce qu'il est particulièrement meilleur que les autres, mais parce que la mélodie se retient et qu'il fait bien pogoter (ici, c'est "Die Right Now"). Pour la réédition, il y a même en live l'un des meilleurs morceaux du groupe à l'époque et une version géniale de "Luka" qui réussit l'exploit de faire coexister en harmonie Suzanne Vega et Black Sabbath (C'est certainement ce morceau-là qui fera venir les filles, d'ailleurs).

Alors certes, on pourrait dire que les meilleurs morceaux du CD sont les bonus (qui figurent tous les deux sur l'album suivant), que celui-ci n'apporte pas grand chose de plus que Hate Your Friends, le précédent, qui a au moins le mérite d'être le premier, mais voilà, c'est un petit disque punk sympa et sans prétention par un petit groupe punk sympa et sans prétention. Un gros capital sympathie, donc, pour un disque pas franchement indispensable.

Par la suite, Lemonheads se séparera car Deily préférera finir ses études, et Evan Dando fondera un autre groupe nommé The Lemonheads, mais ça n'a absolument rien à voir...