Kyuss
Blues For The Red Sun |
Label :
Chameleon |
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"Blues For The Red Sun" est un des disques les plus puissants des 90's et constitue sans conteste la pierre angulaire du mouvement stoner. Le "c'est sismique" d'une célèbre marque de chocolat trouve enfin sa signification ! Cet album est une mini bombe a fragmentation au sein même de votre salon. Les Kyuss ont décidé d'outrepasser la lourdeur des Black Sabbath (quitte a les faire passer pour des fillettes), de subtiliser aux Led Zeppelin leurs penchants pour le blues, de saisir au vol le psychédélisme des Pink Floyd. Et cela donne un résultat ventru, gras, ou les riffs se succèdent, radicaux, sans concessions. Nick Oliveri et Josh Homme font rugir leurs cordes comme des diables enragés, dressant autour de nous un manteau sonore pourpre et suffocant, soulevant la poussiere du désert à nous la faire avaler. Brant Bjork et sa batterie légère permet au groupe de ne pas se transformer en un mastodonte immobile. Tous les deux temps il assène une gifle colossale a sa caisse claire. La formation ne s'enlisera pas dans une lourdeur de style Type O Negative. Et jouer lourd et gras ne signifie pas forcement jouer lent ! "Allen's Wrench" est jouée au taquet sans perdre son côté plombé. C'est également le cas de "50 Million Year Trip" d'une puissance éléphantesque. "Apothecaries' Weight" quant a elle envoie toute la sauce. Comme jouée au loin, couverte par la brume tout d'abord, elle explose soudainemment, dans une rage rarement entendue, nous emportant les oreilles avant que l'on ne se soit rendu compte de quoi que se soit. Extraordinaire !
"Freedom Run" est un mauvais trip ou des voix se superposent pour occuper finalement totalement notre boîte crânienne avant que la basse se mette a grogner fort, et que la guitare et la batterie se joignent à elle construisant ensemble une montée des plus machiavéliques.
Toutes les constructions des morceaux sont faites avec intelligence, de ce fait on ne s'ennuie pas une minute. Le voyage est complet dans ce territoire brûlant et chaotique. Là où "Welcome To Sky Valley" l'opus qui suivra explore des contrées plus progressives, "Blues For The Red Sun" ne se permet que de rares moments en son clair et se cantonne a des chansons ou la puissance et la violence atteignent a chaque fois leur paroxysme.
Et la nuance alors hein ? !
La nuance ? Quelle nuance ?
"Freedom Run" est un mauvais trip ou des voix se superposent pour occuper finalement totalement notre boîte crânienne avant que la basse se mette a grogner fort, et que la guitare et la batterie se joignent à elle construisant ensemble une montée des plus machiavéliques.
Toutes les constructions des morceaux sont faites avec intelligence, de ce fait on ne s'ennuie pas une minute. Le voyage est complet dans ce territoire brûlant et chaotique. Là où "Welcome To Sky Valley" l'opus qui suivra explore des contrées plus progressives, "Blues For The Red Sun" ne se permet que de rares moments en son clair et se cantonne a des chansons ou la puissance et la violence atteignent a chaque fois leur paroxysme.
Et la nuance alors hein ? !
La nuance ? Quelle nuance ?
Excellent ! 18/20 | par Oneair |
Posté le 25 novembre 2007 à 16 h 31 |
Souvent mis de côté au profit de ses prestigieux successeurs, Blues For The Red Sun reste avec le recul le meilleur album de Kyuss. Un an après que Monster Magnet ait posé les bases d'un renouveau seventies à base de riffs gras, tonitruants et fuzzés, de mélodies acides et de drogues diverses, la bande à John Garcia tire un trait sur son assez décevant premier album et accouche de ce coup de génie.
Alors pourquoi cet album plus que les suivants ? Parce qu'il contient déjà tout : la batterie lourde et inspirée de Brant Bjork, les riffs énormes et les mélodies magiques de Josh Homme, la basse juste et essentielle de Nick Oliveri (qui montrera la voie à ses successeurs) et la voix démentielle et unique de John Garcia. Ne manque que la cohérence stupéfiante de l'album éponyme pour cimenter le tout. A part ça, tout est parfait, Blues For The Red Sun est un album rare et emblématique comme il en sort peu. Arriver à marier si habilement lourdeur et mélodie, puissance et légèreté, structures alambiquées et ouragans sonores, énergie punk et ambiances enfumées tient lieu de l'exploit ! "Thumb", "50 Million Year Trip (Downside Up)", "800/Writhe", "Thong Song", "Green Machine"... que des morceaux désormais classiques. Kyuss convoque les fantômes du Sab Four, de Led Zep, de Blue Oyster Cult et tout ce petit monde copule joyeusement autour d'un feu de camp en plein désert. Le retour aux vraies valeurs du rock est de mise avec Kyuss : sur chaque album, on sent que tous les morceaux sont issus de jams monumentales. Pas de chichi, on balance la sauce et on verra ce qui en sort. Alors que d'autres se triturent les méninges pendant des heures pour composer et affiner des morceaux, Kyuss se lâche et laisse la musique venir. Le résultat parle pour lui : chaque plage transpire d'authenticité, de feeling et d'énergie comme jamais. Ce disque redéfini ce qu'il est possible de faire avec une guitare, une basse, une batterie et des amplis.
Un conseil à ceux qui ne comprennent toujours pas l'attrait que Kyuss peut provoquer : fermez les yeux et écoutez "Apothecaries' Weight" à fond. Si rien ne se passe, tant pis pour vous.
Et après ça, on reproche à Josh Homme et John Garcia de se la poser ? Mais après un album comme ça, ils sont intouchables et peuvent tout se permettre, un point c'est tout. Blues For The Red Sun le disque de stoner ultime ? Peut-être bien...
Alors pourquoi cet album plus que les suivants ? Parce qu'il contient déjà tout : la batterie lourde et inspirée de Brant Bjork, les riffs énormes et les mélodies magiques de Josh Homme, la basse juste et essentielle de Nick Oliveri (qui montrera la voie à ses successeurs) et la voix démentielle et unique de John Garcia. Ne manque que la cohérence stupéfiante de l'album éponyme pour cimenter le tout. A part ça, tout est parfait, Blues For The Red Sun est un album rare et emblématique comme il en sort peu. Arriver à marier si habilement lourdeur et mélodie, puissance et légèreté, structures alambiquées et ouragans sonores, énergie punk et ambiances enfumées tient lieu de l'exploit ! "Thumb", "50 Million Year Trip (Downside Up)", "800/Writhe", "Thong Song", "Green Machine"... que des morceaux désormais classiques. Kyuss convoque les fantômes du Sab Four, de Led Zep, de Blue Oyster Cult et tout ce petit monde copule joyeusement autour d'un feu de camp en plein désert. Le retour aux vraies valeurs du rock est de mise avec Kyuss : sur chaque album, on sent que tous les morceaux sont issus de jams monumentales. Pas de chichi, on balance la sauce et on verra ce qui en sort. Alors que d'autres se triturent les méninges pendant des heures pour composer et affiner des morceaux, Kyuss se lâche et laisse la musique venir. Le résultat parle pour lui : chaque plage transpire d'authenticité, de feeling et d'énergie comme jamais. Ce disque redéfini ce qu'il est possible de faire avec une guitare, une basse, une batterie et des amplis.
Un conseil à ceux qui ne comprennent toujours pas l'attrait que Kyuss peut provoquer : fermez les yeux et écoutez "Apothecaries' Weight" à fond. Si rien ne se passe, tant pis pour vous.
Et après ça, on reproche à Josh Homme et John Garcia de se la poser ? Mais après un album comme ça, ils sont intouchables et peuvent tout se permettre, un point c'est tout. Blues For The Red Sun le disque de stoner ultime ? Peut-être bien...
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 22 mars 2008 à 15 h 21 |
C'était il y a 5 ans, je ne me rappelle plus très bien quand exactement, mais au jugé, je dirais 5 ans. Merde, seulement 5 ans ? 5 ans que je ne vois plus la musique de la même façon, 5 ans que le feeling me parle plus que les polyrythmiques en 11/4 d'un prog froid et dépressif, 5 ans que je carbure aux transes bluesques pour le soleil rouge.
Mettre cette galette dans son lecteur CD pour la première fois est une expérience. Une expérience souvent extrêmement frustrante pour peu qu'on ait le malheur d'écouter 30 secondes de chaque morceau et qu'on soit tenté de zapper pour la suivante. Soyez prévenus : On ne saisit pas l'essence de ce CD en piochant ça et là quelques riffs et refrains, comme on choisit un CD pop à la Fnac - achat compulsif par excellence, en tombant sur un refrain qui nous fait taper du pied, casque aux oreilles coincé entre un gothique aux lèvres noires, qui emmerde la vie et ses parents et un fan de Dire Straits, la cinquantaine passée, de belles auréoles odorantes sous les bras et le bandana dans les cheveux réglementaire.
Les bonnes recettes de Tonton Chad : (niveau très facile).
-Un exemplaire de Blues For The Red Sun.
-Un lecteur CD/chaîne HiFi/tout matériel permettant d'écouter un CD et qui supporte bien/très bien des basses abyssales à vous faire trembler les fondations de votre appartement plus sûrement qu'un commando de l'ami afghan, un 11 septembre. (Ecoutez ce disque au format MP3 est un sacrilège).
-Un casque si possible pour éviter que votre mère/copine/petite sœur ne fasse une attaque.
-Une heure de son temps durant laquelle on est sûr de ne pas être dérangé.
-La volonté de ne penser à rien.
-S'assurer que l'on a bien bazardé sa sacro-sainte capacité d'analyse au placard.
Préparation :
1) insérez Blues For The Red Sun dans votre lecteur
2) Détendez-vous, laissez-vous pénétrer par la musique (durée approximative : une heure)
3) Profitez de l'état de transe dans lequel vous vous trouvez pour pratiquer une activité créative (écriture de vos mémoires, body painting, sexe).
Voilà c'est prêt. Vous êtes tout neuf.
La musique contenue dans cet album ne s'analyse pas comme le fait un observateur indépendant en marge, caché dans un coin de la scène, œil affûté, langue acérée. Vous devez laisser cette galette faire tomber vos défenses, répondre à son appel du pied, au tambourinement des basses dans votre poitrine qui cherchent à se substituer à votre cœur. Pour apprécier Blues For The Red Sun, il faut devenir Blues For The Red Sun.
Vaste programme... et pourtant.
Dès les premières secondes, on sent que Kyuss a décidé de donner un air de serpent à sonnette à son œuvre pour mieux vous happer. "Thumb" commence doucement, presque trop, c'en est louche mais donne tout de suite le ton. La lourdeur d'un son gagne en intensité jusqu'à ce que le chant habité d'un John Garcia qui hurle des paroles hallucinées et idiotes à la fois ("You've been burnt by my lighter") explose en même temps qu'une rythmique militaire et groovy à la fois soutient sa harangue. Et le morceau bascule ensuite dans un trip de riffs certes pas forcément très techniques, ni très construits, mais d'une expressivité telle qu'on se demande si en plus des musicos défoncés, les instruments ne se dandinent pas comme des bestioles en plein trip shamanique sous leurs mains ; dans une danse à deux têtes entre le musicien et son instrument qui se sacrifie, donne tout ce qu'il a dans le bois, dans les doigts de son maître. "Green Machine" vous cueille les tympans dès la première note sur une rythmique infernale, imposée par le duo Oliveri-Bjork. Cette fois-ci la machine est vraiment lancée. On citera quelques morceaux qui se détachent des autres comme le fabuleux "50 Million Year Trip (Downside Up)" qui passe par tous les états, avant de finir magnifiquement sur une mélopée onirique dans laquelle on s'imagine courant défoncé dans le désert entre rocailles et dunes avec ses potes. "Thong Song" fait la démonstration de l'organe de John Garcia qui, s'il n'assure pas toujours en live, est capable de transcender un morceau entier avec son timbre pierreux soutenu par la compo minimaliste de son compère Homme. On se demande parfois comment il peut donner une telle âme à des paroles qui, dites/énoncées/clamées par n'importe qui d'autres sembleraient vaines et vides. Le sommet de l'album est sans conteste ce "Freedom Run", véritable hymne à l'immensité du désert de 7 min 37 : psychédélisme et talent sont réunis. Accompagnés d'un ampli de basse et des martèlements aériens d'un Bjork inspiré – car que l'on ne s'y trompe pas, et une fois n'est pas coutume, c'est bien la batterie bling-bling du futur fondateur de Fu Manchu qui est la plus légère sur cette galette. Entre les enfers souterrains du déjanté Oliveri et les cymbales galactiques de Bjork, les deux autres se débattent pris dans l'étau, coincés entre terre et cieux, comme des hommes impuissants au milieu du désert qui chercheraient à échapper et à fusionner à la fois avec ce paysage magnifique. Parfait.
Mettre cette galette dans son lecteur CD pour la première fois est une expérience. Une expérience souvent extrêmement frustrante pour peu qu'on ait le malheur d'écouter 30 secondes de chaque morceau et qu'on soit tenté de zapper pour la suivante. Soyez prévenus : On ne saisit pas l'essence de ce CD en piochant ça et là quelques riffs et refrains, comme on choisit un CD pop à la Fnac - achat compulsif par excellence, en tombant sur un refrain qui nous fait taper du pied, casque aux oreilles coincé entre un gothique aux lèvres noires, qui emmerde la vie et ses parents et un fan de Dire Straits, la cinquantaine passée, de belles auréoles odorantes sous les bras et le bandana dans les cheveux réglementaire.
Les bonnes recettes de Tonton Chad : (niveau très facile).
-Un exemplaire de Blues For The Red Sun.
-Un lecteur CD/chaîne HiFi/tout matériel permettant d'écouter un CD et qui supporte bien/très bien des basses abyssales à vous faire trembler les fondations de votre appartement plus sûrement qu'un commando de l'ami afghan, un 11 septembre. (Ecoutez ce disque au format MP3 est un sacrilège).
-Un casque si possible pour éviter que votre mère/copine/petite sœur ne fasse une attaque.
-Une heure de son temps durant laquelle on est sûr de ne pas être dérangé.
-La volonté de ne penser à rien.
-S'assurer que l'on a bien bazardé sa sacro-sainte capacité d'analyse au placard.
Préparation :
1) insérez Blues For The Red Sun dans votre lecteur
2) Détendez-vous, laissez-vous pénétrer par la musique (durée approximative : une heure)
3) Profitez de l'état de transe dans lequel vous vous trouvez pour pratiquer une activité créative (écriture de vos mémoires, body painting, sexe).
Voilà c'est prêt. Vous êtes tout neuf.
La musique contenue dans cet album ne s'analyse pas comme le fait un observateur indépendant en marge, caché dans un coin de la scène, œil affûté, langue acérée. Vous devez laisser cette galette faire tomber vos défenses, répondre à son appel du pied, au tambourinement des basses dans votre poitrine qui cherchent à se substituer à votre cœur. Pour apprécier Blues For The Red Sun, il faut devenir Blues For The Red Sun.
Vaste programme... et pourtant.
Dès les premières secondes, on sent que Kyuss a décidé de donner un air de serpent à sonnette à son œuvre pour mieux vous happer. "Thumb" commence doucement, presque trop, c'en est louche mais donne tout de suite le ton. La lourdeur d'un son gagne en intensité jusqu'à ce que le chant habité d'un John Garcia qui hurle des paroles hallucinées et idiotes à la fois ("You've been burnt by my lighter") explose en même temps qu'une rythmique militaire et groovy à la fois soutient sa harangue. Et le morceau bascule ensuite dans un trip de riffs certes pas forcément très techniques, ni très construits, mais d'une expressivité telle qu'on se demande si en plus des musicos défoncés, les instruments ne se dandinent pas comme des bestioles en plein trip shamanique sous leurs mains ; dans une danse à deux têtes entre le musicien et son instrument qui se sacrifie, donne tout ce qu'il a dans le bois, dans les doigts de son maître. "Green Machine" vous cueille les tympans dès la première note sur une rythmique infernale, imposée par le duo Oliveri-Bjork. Cette fois-ci la machine est vraiment lancée. On citera quelques morceaux qui se détachent des autres comme le fabuleux "50 Million Year Trip (Downside Up)" qui passe par tous les états, avant de finir magnifiquement sur une mélopée onirique dans laquelle on s'imagine courant défoncé dans le désert entre rocailles et dunes avec ses potes. "Thong Song" fait la démonstration de l'organe de John Garcia qui, s'il n'assure pas toujours en live, est capable de transcender un morceau entier avec son timbre pierreux soutenu par la compo minimaliste de son compère Homme. On se demande parfois comment il peut donner une telle âme à des paroles qui, dites/énoncées/clamées par n'importe qui d'autres sembleraient vaines et vides. Le sommet de l'album est sans conteste ce "Freedom Run", véritable hymne à l'immensité du désert de 7 min 37 : psychédélisme et talent sont réunis. Accompagnés d'un ampli de basse et des martèlements aériens d'un Bjork inspiré – car que l'on ne s'y trompe pas, et une fois n'est pas coutume, c'est bien la batterie bling-bling du futur fondateur de Fu Manchu qui est la plus légère sur cette galette. Entre les enfers souterrains du déjanté Oliveri et les cymbales galactiques de Bjork, les deux autres se débattent pris dans l'étau, coincés entre terre et cieux, comme des hommes impuissants au milieu du désert qui chercheraient à échapper et à fusionner à la fois avec ce paysage magnifique. Parfait.
Exceptionnel ! ! 19/20
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