The Gits
Enter : The Conquering Chicken |
Label :
C/Z |
||||
Après le génial Frenching The Bully, The Gits commencent à tourner de plus en plus aux USA et même en Europe, le succès du rock alternatif se consolidant de jour en jour. Le groupe profite de cette vague de folie qui entoure la scène de Seattle et se voit courtisé par des majors. Leur second album, énigmatiquement nommé Enter : The Conquering Chicken, doit être celui de la consécration, celui qui pourrait en faire un groupe majeur du début des années 90. La production commence au début de l'année 1993. Malheureusement, l'histoire est connue. Je suis déjà revenu assez longuement dessus lors de ma première chronique sur le groupe. Zapata sera assassiné le 7 juillet 1993, délayant la sortie de l'album, par respect pour sa mémoire. Cet album sortira donc après la fin du groupe et s'avère être l'ultime testament de Zapata. Passons ces tristes évènements et revenons sur la musique en elle-même.
Parfois considéré comme supérieur au premier album, pour le côté martyr que peut revêtir cet album, il faut cependant dépasser la sanctification due aux tragiques circonstances. Enter est inférieur à Frenching The Bully. La rage présente sur le premier album du groupe est toujours présente mais beaucoup plus contenu. Ce qui donne un côté déchirant sur certains morceaux, portés par la voix plus bluesy qu'avant de la chanteuse, dénote parfois d'une mollesse assez chronique. Si certains morceaux beaucoup plus mid-tempo tirent nettement leur épingle du jeu, comme "Precious Blood", magnifiquement accompagné par une guitare acoustique inspirée, ou le plus agressif et torturé "Seaweed" (qui évoque des images aquatiques inquiétantes), certains comme la reprise de Sam Cooke, "A Change Is Gonna Come", sont réellement mou du genoux.
Heureusement, le groupe est toujours au top sur les morceaux plus rageurs tels "Guilt Within Your Head" prêche éprouvante, l'instrumental "Drunks" qui prouve que les musiciens n'étaient pas une bande de manchots et pouvaient jammer tout en étant extrêmement inspiré ou le terriblement prophétique "Sign of the Crab", récit morbide où Zapata se met à la place d'une femme se faisant sauvagement assassiner. La grande faiblesse de cet album vient probablement d'une hétérogénéité très mal maitrisée. Si peu de morceaux sont au final décevants, l'enchainement de moments plus intimistes, lives ou enragés ne se fait pas bien du tout. On sent un décrochage total entre les deux moitiés du disque, un bien beau bordel, versant dans une expérimentation parfois déplacée. Plutôt qu'un véritable album, ceci est plus une collection de morceaux posthume. Album non finalisé ? Fort possible, et malgré les circonstances atténuantes, on ne peut le mettre sur un pied d'égalité avec le premier effort du groupe.
Un disque qui recèle au final de bons morceaux, mais qui est surtout révélateur du gâchis que représente la mort précoce de Zapata. Avec plus de temps et moins de morgue, nous aurions probablement eu un album essentiel du début des années 90. Mais nous avons déjà Frenching The Bully. Nous ne sommes pas les plus à plaindre dans l'histoire ...
Parfois considéré comme supérieur au premier album, pour le côté martyr que peut revêtir cet album, il faut cependant dépasser la sanctification due aux tragiques circonstances. Enter est inférieur à Frenching The Bully. La rage présente sur le premier album du groupe est toujours présente mais beaucoup plus contenu. Ce qui donne un côté déchirant sur certains morceaux, portés par la voix plus bluesy qu'avant de la chanteuse, dénote parfois d'une mollesse assez chronique. Si certains morceaux beaucoup plus mid-tempo tirent nettement leur épingle du jeu, comme "Precious Blood", magnifiquement accompagné par une guitare acoustique inspirée, ou le plus agressif et torturé "Seaweed" (qui évoque des images aquatiques inquiétantes), certains comme la reprise de Sam Cooke, "A Change Is Gonna Come", sont réellement mou du genoux.
Heureusement, le groupe est toujours au top sur les morceaux plus rageurs tels "Guilt Within Your Head" prêche éprouvante, l'instrumental "Drunks" qui prouve que les musiciens n'étaient pas une bande de manchots et pouvaient jammer tout en étant extrêmement inspiré ou le terriblement prophétique "Sign of the Crab", récit morbide où Zapata se met à la place d'une femme se faisant sauvagement assassiner. La grande faiblesse de cet album vient probablement d'une hétérogénéité très mal maitrisée. Si peu de morceaux sont au final décevants, l'enchainement de moments plus intimistes, lives ou enragés ne se fait pas bien du tout. On sent un décrochage total entre les deux moitiés du disque, un bien beau bordel, versant dans une expérimentation parfois déplacée. Plutôt qu'un véritable album, ceci est plus une collection de morceaux posthume. Album non finalisé ? Fort possible, et malgré les circonstances atténuantes, on ne peut le mettre sur un pied d'égalité avec le premier effort du groupe.
Un disque qui recèle au final de bons morceaux, mais qui est surtout révélateur du gâchis que représente la mort précoce de Zapata. Avec plus de temps et moins de morgue, nous aurions probablement eu un album essentiel du début des années 90. Mais nous avons déjà Frenching The Bully. Nous ne sommes pas les plus à plaindre dans l'histoire ...
Sympa 14/20 | par Bona |
En ligne
Au hasard Balthazar
Sondages