Laibach
Opus Dei |
Label :
Mute |
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"Hard rock du IIIème Reich", "Néo-nazis slovènes", "totalitaristes convaincus" ... Les sobriquets stupides pleuvent sur Laibach. J'aimerais pouvoir dépasser l'idéologie pour chroniquer ce disque de Laibach, mais Opus Dei ne peut être détaché du mouvement NSK (Nouvelle Art Slovène). Laibach est considéré comme l'aile musicale de ce mouvement, taxé, à tort, de fasciste par une populace peu à-même de composer avec une imagerie trop forte pour pouvoir dépasser l'a priori réducteur. Le NSK emprunte son imagerie au stalinisme, à Tito, au nazisme et à tous les fascismes et autres totalitarisme que l'Europe a pu connaitre au cours du triste XXème siècle. Mais cet emprunt n'est en aucun cas une apologie du fascisme. Le collectif se pose en pourfendeur de cette idéologie, en caricature de celle-ci.
C'est exactement la démarche qu'entreprend Laibach sur son Opus Dei. Reprenant quelques standards récents et le détournant dans un ensemble martial particulièrement épique, le groupe montre à quels points ces groupes si fédérateurs peuvent être perçus comme des parangons du totalitarisme musical. Une nouvelle forme d'embrigadement en quelque sorte. Ainsi, le "One Vision" de Queen, déjà très caricatural en soi, est repris sous une forme industrialo-martiale pour jeter l'emphase sur ce côté très embrigadant du morceau. "One nation, one man, one vision" est repris comme un morceau servant une idéologie presque nazie, le titre du morceau "Geburt Einer Nation" étant le titre du célèbre film américain faisant l'apologie du Ku Klux Klan. Le "Live is Life" si enjoué d'Opus est quant à lui détourné comme une marche déterminée vers une propagande internationale, aussi bien allemande ("Leben Heißt Leben") qu'anglo-saxonne ("Opus Dei").
Mais non content de simplement reprendre des morceaux fédérateurs et caricaturaux, le groupe impose un humour corrosif et dénonciateurs avec ses propres compositions, comme le "How The West Was Won" particulièrement guerrier ou un "F.I.A.T." plus doux, mais tout aussi étouffant. Le côté épique des compositions, servi par des cuivres de toute beauté, rend l'album aussi grotesque qu'indispensable à l'écoute. Influençant un pan très récent de la musique allemande, la Neue Deutsche Härte (regroupant entre autre Rammstein, Oomph! ...), Opus Dei est un album extrêmement influent malgré toutes les polémiques qu'il a pu soulever. Malgré une production ayant cruellement vieilli et un côté jusqu'au boutiste dans la démarche qui peut apparaitre assez "Kitsch" comme sur le morceau final "The Great Seal", cet album est un témoignage on ne peut plus intéressant d'un mouvement artistique méprisé et polémique, mais qui aura fonctionné comme un électrochoc sur toute une génération d'artistes aussi divers et variés dans la musique industrielle.
Un album séminal malgré ses quelques faiblesses et ses lourdeurs, et qui sert une cause juste du moment où l'auditeur daigne aller au-delà de ses préjugés sur une musique pas si facile à identifier.
C'est exactement la démarche qu'entreprend Laibach sur son Opus Dei. Reprenant quelques standards récents et le détournant dans un ensemble martial particulièrement épique, le groupe montre à quels points ces groupes si fédérateurs peuvent être perçus comme des parangons du totalitarisme musical. Une nouvelle forme d'embrigadement en quelque sorte. Ainsi, le "One Vision" de Queen, déjà très caricatural en soi, est repris sous une forme industrialo-martiale pour jeter l'emphase sur ce côté très embrigadant du morceau. "One nation, one man, one vision" est repris comme un morceau servant une idéologie presque nazie, le titre du morceau "Geburt Einer Nation" étant le titre du célèbre film américain faisant l'apologie du Ku Klux Klan. Le "Live is Life" si enjoué d'Opus est quant à lui détourné comme une marche déterminée vers une propagande internationale, aussi bien allemande ("Leben Heißt Leben") qu'anglo-saxonne ("Opus Dei").
Mais non content de simplement reprendre des morceaux fédérateurs et caricaturaux, le groupe impose un humour corrosif et dénonciateurs avec ses propres compositions, comme le "How The West Was Won" particulièrement guerrier ou un "F.I.A.T." plus doux, mais tout aussi étouffant. Le côté épique des compositions, servi par des cuivres de toute beauté, rend l'album aussi grotesque qu'indispensable à l'écoute. Influençant un pan très récent de la musique allemande, la Neue Deutsche Härte (regroupant entre autre Rammstein, Oomph! ...), Opus Dei est un album extrêmement influent malgré toutes les polémiques qu'il a pu soulever. Malgré une production ayant cruellement vieilli et un côté jusqu'au boutiste dans la démarche qui peut apparaitre assez "Kitsch" comme sur le morceau final "The Great Seal", cet album est un témoignage on ne peut plus intéressant d'un mouvement artistique méprisé et polémique, mais qui aura fonctionné comme un électrochoc sur toute une génération d'artistes aussi divers et variés dans la musique industrielle.
Un album séminal malgré ses quelques faiblesses et ses lourdeurs, et qui sert une cause juste du moment où l'auditeur daigne aller au-delà de ses préjugés sur une musique pas si facile à identifier.
Bon 15/20 | par Bona |
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