Gonjasufi

Il est de retour ! Gonjasufi, le chaman psychédélique du hip-hop revient en janvier 2012 avec un court album, MU.ZZ.LE, pour succéder à l'incroyable A Sufi and a Killer qui avait illuminé (ou assombri, selon les métaphores) l'année 2010 de ses compositions éclatées.

En attendant, le soufi nous propose un petit EP (10 minutes), le présent The 9th Inning, court concentré du savoir-faire de l'américain et fruit de sa collaboration avec le rappeur Blu de L.A. Enfermé dans son studio, en plein désert Mojave, il y produit quatre titres. "Ninth Inning" qui met les pieds dans le R'n'B mais sans s'égratigner outre mesure ; il est tellement imbibé de crasse qu'il peut tout se permettre. "Demonchild" le fait flirter avec un climat déjà beaucoup plus sombre, prenant sa voix la plus désincarnée pour peindre un monde imaginaire et hostile ; "My mama says son/ Look what the world's coming to/ My mama was right/ The sun is colored blue". Sur "Eatfish", le flow de Blu rythme parfaitement le morceau, allant de pair avec les beats répétitifs, avant de laisser sa place à Sumach Ecks qui délivre son étrange morale sur un ton absent, perdu dans un trip solitaire ; "Be rich, eat fish and die !". Le maxi s'achève sur "The Lows", piste à la coolitude absolue comme seul le hip-hop sait parfois en produire, où les samples lointains d'orgues se superposent à une batterie fatiguée pendant que Gonjasufi et son compagnon d'infortune répètent leur complainte lancinante ; "Low low low...".

Un EP bien court, et c'est triste quand on sait que l'homme a été capable de nous aspirer dans ses délires pendant une bonne heure l'année dernière, mais néanmoins prometteur car en fin de compte la qualité made-in Gonjasufi est au rendez-vous.
Rendez-vous que l'on fixe dans à peine plus d'un mois, lorsque sortira MU.ZZ.LE.