Lustmord
Metavoid |
Label :
Nextera |
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Metavoid intervient après une longue période de silence. Nous pourrions certes dire que ce silence fut aussi du Lustmord, mais ce serait faire un brin d'ironie sur les fixations fantasmagoriques du sieur Williams envers les espaces sonores épurées. De plus, le compositeur semble avec cet album s'éloigner quelque peu de ces passions d'antan pour étoffer son dark ambient de nouveautés : du langage parlé robotique et des envolées quasi symphoniques par exemple ("The Ambivalent Abyss"), ou encore l'envie constante d'évoluer vers des climats plus cinématographiques grâce à ces cassures et des rebondissements qui n'étaient que très peu usités jusqu'alors.
Peut-être que le déménagement de Lustmord aux Etats-Unis n'est pas innocent dans ce renforcement évident de la masse graisseuse des morceaux. En effet, alors que nous étions habitués à nous mouvoir au sein de solides charpentes métalliques, nous percevons à présent la naissance d'organes, le recouvrement des poutres par la chair.
Ce sentiment est d'autant plus renforcé par l'incursion de sonorités tribales, l'introduction de "Blood Deep In Dread" pouvant évoquer le mysticisme de Dead Can Dance. Bien entendu, cela n'en fait pas pour autant un disque facile d'accès, ni grand public. La majorité restera fermée et insensible au genre, et c'est là une chose naturelle. Nos oreilles ne sont que trop peu habituées à de telles déflagrations, à ces profondeurs inconnues qui sont le germe de toutes terreurs. Car même si B. Williams s'ouvre à des territoires moins méphitiques, il n'en demeure pas moins un des chantres de l'hermétisme musical, accessible à très peu et apprécié par trop peu. Et pour cause, comment endurer la pesanteur d'un "The Eliminating Angel" sans mourir étouffé ? Comment apprivoiser l'étrangeté fantomatique d'une "Infinite Domain" ?
Il reste que si je devais conseiller un album pour découvrir Lustmord (en dehors de sa collaboration avec The Melvins), ce serait Metavoid car il laisse au moins la possibilité de se raccrocher à quelques rythmes martiaux, à quelque chose de tangible et donc de rassurant. Un grand album, encore une fois, empruntant parfois sa langue à la musique classique ("A Light That Is Darkness"), engendré par un génie visionnaire.
Peut-être que le déménagement de Lustmord aux Etats-Unis n'est pas innocent dans ce renforcement évident de la masse graisseuse des morceaux. En effet, alors que nous étions habitués à nous mouvoir au sein de solides charpentes métalliques, nous percevons à présent la naissance d'organes, le recouvrement des poutres par la chair.
Ce sentiment est d'autant plus renforcé par l'incursion de sonorités tribales, l'introduction de "Blood Deep In Dread" pouvant évoquer le mysticisme de Dead Can Dance. Bien entendu, cela n'en fait pas pour autant un disque facile d'accès, ni grand public. La majorité restera fermée et insensible au genre, et c'est là une chose naturelle. Nos oreilles ne sont que trop peu habituées à de telles déflagrations, à ces profondeurs inconnues qui sont le germe de toutes terreurs. Car même si B. Williams s'ouvre à des territoires moins méphitiques, il n'en demeure pas moins un des chantres de l'hermétisme musical, accessible à très peu et apprécié par trop peu. Et pour cause, comment endurer la pesanteur d'un "The Eliminating Angel" sans mourir étouffé ? Comment apprivoiser l'étrangeté fantomatique d'une "Infinite Domain" ?
Il reste que si je devais conseiller un album pour découvrir Lustmord (en dehors de sa collaboration avec The Melvins), ce serait Metavoid car il laisse au moins la possibilité de se raccrocher à quelques rythmes martiaux, à quelque chose de tangible et donc de rassurant. Un grand album, encore une fois, empruntant parfois sa langue à la musique classique ("A Light That Is Darkness"), engendré par un génie visionnaire.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Arno Vice |
En écoute : https://lustmord.bandcamp.com/album/metavoid
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