Let's Wrestle
Nursing Home |
Label :
Merge |
||||
Parfois on écoute un disque et on se dit "purée ! ceux-là i z'ont tout compris !". C'est suffisamment rare pour que le disque en question nous tienne vraiment à cœur, même s'il n'est pas parfait. L'imperfection étant une saveur non négligeable de la musique rock, Let's Wrestle peut facilement devenir un régal. Sa spontanéité juvénile, son côté crado, sa patte anglaise futée, son écriture faussement innocente, ses influences audibles mais pas encombrantes... Des connaisseurs pointilleux aux branchés bobos, des mélomanes acharnés aux inrockuptéreux passagers, le groupe a tout pour plaire aux plus nombreux des amateurs de tranches simples et efficaces. Après un premier album intelligent noyé dans la masse, aucun doute que la fraîcheur communicative de Nursing Home propulse le groupe dans le lot de bidules bancals à suivre de très près.
Si vous trouviez que Violent Femmes manquait de disto, que Weezer n'était pas assez fou-fou, que Nirvana avait tendance à trop prendre le grunge par le gros bout du nœud coulant, le second album du trio londonien est une posologie au poil. Une humeur douce-amère, à la fois rigolarde et nostalgique, ne manquera pas d'émouvoir les accros au son fuzzy des nineties. S'apercevoir (après coup pour ma part) que le petit moment de plaisir fuzzy qu'on se tape est discrètement mis en place par Albini... Excitant et logique. Le son du groupe est alors américanisé, et les compositions rayonnent simultanément du côté de Beach Boys modernes punkys et de Beatles fanboys maladroits. Les voici capables de prendre aux tripes avec de la farce ("In Dreams Part II"), faire marrer avec une pointe de tristesse dans les notes ("There's A Rock Star In My Room")...
L'ironie touchante des textes et musiques contiennent une émotion réellement surprenante (le fabuleux "In The Suburbs"), que ne parviendront jamais à nous transmettre les blaireaux de chez nous, chanson française à la Katerine et rap décalé-trop-calculé genre TTC... Le trio n'est pas un clown triste - pas un clown du tout à vrai dire, juste une de ces formations rock prenant un plaisir malin et sincère à refuser de grandir. Une complicité toute acquise, dans laquelle les trois gugus croquent du Pixies et du Dinosaur Jr. au graphite avec précision, caricature Sonic Youth au pastel ("I'm So Lazy"), barbouillent parfaitement la vieille officine suédoise du skatecore US sous-produit de Burning Heart ("Dear John"), sans oublier les petits gribouillages angliche typiques ("Getting Rest", "For My Mother", "I Am Useful")...
Let's Wrestle est un gamin qui s'amuse avec ses crayons, dessine papa-maman, et des monstres, et des histoires dans lesquels il se perd et ne voit pas le temps passer. Réaliser par soi-même la quantité de choses que nous a fait ressentir Nursing Home en à peine une demi-heure est une preuve : c'est tout simple, et je me suis fais avoir comme un gosse...
Si vous trouviez que Violent Femmes manquait de disto, que Weezer n'était pas assez fou-fou, que Nirvana avait tendance à trop prendre le grunge par le gros bout du nœud coulant, le second album du trio londonien est une posologie au poil. Une humeur douce-amère, à la fois rigolarde et nostalgique, ne manquera pas d'émouvoir les accros au son fuzzy des nineties. S'apercevoir (après coup pour ma part) que le petit moment de plaisir fuzzy qu'on se tape est discrètement mis en place par Albini... Excitant et logique. Le son du groupe est alors américanisé, et les compositions rayonnent simultanément du côté de Beach Boys modernes punkys et de Beatles fanboys maladroits. Les voici capables de prendre aux tripes avec de la farce ("In Dreams Part II"), faire marrer avec une pointe de tristesse dans les notes ("There's A Rock Star In My Room")...
L'ironie touchante des textes et musiques contiennent une émotion réellement surprenante (le fabuleux "In The Suburbs"), que ne parviendront jamais à nous transmettre les blaireaux de chez nous, chanson française à la Katerine et rap décalé-trop-calculé genre TTC... Le trio n'est pas un clown triste - pas un clown du tout à vrai dire, juste une de ces formations rock prenant un plaisir malin et sincère à refuser de grandir. Une complicité toute acquise, dans laquelle les trois gugus croquent du Pixies et du Dinosaur Jr. au graphite avec précision, caricature Sonic Youth au pastel ("I'm So Lazy"), barbouillent parfaitement la vieille officine suédoise du skatecore US sous-produit de Burning Heart ("Dear John"), sans oublier les petits gribouillages angliche typiques ("Getting Rest", "For My Mother", "I Am Useful")...
Let's Wrestle est un gamin qui s'amuse avec ses crayons, dessine papa-maman, et des monstres, et des histoires dans lesquels il se perd et ne voit pas le temps passer. Réaliser par soi-même la quantité de choses que nous a fait ressentir Nursing Home en à peine une demi-heure est une preuve : c'est tout simple, et je me suis fais avoir comme un gosse...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_YoB |
En ligne
428 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages