Let's Wrestle
Let's Wrestle |
Label :
Fortuna POP! |
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La mauvaise nouvelle qu'on peut nous annoncer, c'est bien que Let's Wrestle est sorti de l'adolescence. Plus mauvaise encore, celle d'apprendre qu'il est déjà parti en maison de retraite... Donc, à moins qu'il s'agisse là d'une phase, d'une simulation de "l'album de la maturité" en guise d'adieu, d'une période bleue... il va falloir se faire une raison. Le groupe nous quitte déjà, et de surcroît en nous livrant un disque bien différent de la fougue qu'on lui connaissait.
Sur ce troisième disque sans titre, finies les guitares savamment finies à la seup', le son brut façonné avec la complicité du père Albini, et les chansons énergiques aux paroles amusantes, avec un fond mélancolique, et sans autosatisfaction. L'humeur des gus est ici à la pure saveur pop anglaise, eux qui avaient réussis à nous faire croire qu'ils étaient des enfants du rock grungy américain avec leur répertoire crado rigolo... On les retrouve avec un album tout aussi logique et linéaire que les précédents, certes, et même très agréable à suivre, mais à l'opposé total de sa palette. L'idéal serait d'ignorer l'identité du groupe... Les couleurs sont ici plus ternes. La pluie, les matinées fraîches et les tasses de thé s'invitent et prennent toute la place sur un canapé de rock douillet. On peut dire que la pochette pose le décor... Tout est bien confortable, bien au chaud entre les omniprésents Beatles via le côté frêle presque vieillot du son, mais également Supergrass ou Blur pour le profile brit-pop des compositions, identifiable immédiatement. La nature même des mélodies anéantissant toute idée de bruit ou de risque sonore trop grinçant, le disque peut réellement décevoir les officionados de l'émouvant Nursing Home tant le traitement est différent. Car à un ou deux coups de grosse disto près, tous les potars restent relativement bas, la guitare jouant des gouttes arpégées ou de jolis accords à peine saturés, et la basse se faisant bien plus sérieuse et discrète depuis l'arrivée d'une seconde six-cordes et d'arrangements variés...
Les petites idées sympas se retrouvent alors davantage dans la mise en scène que dans la fureur électrique, le crescendo du pont à cordes de "Don't Want To Know Your Name" en apogée. Le son reste modestement produit, comme autoproduit, et le groupe a su garder une certaine fragilité d'exécution qui lui donne tout son naturel et son charme. On reste effectivement parfois circonspect face aux manques de cohérences de certains arrangements... Pour exemples, l'outro cuivrée de "Care For You" ou les harmonies de "Opium Den" sonnent fausses, et on se demande si c'est pour amener une dimension intentionnellement comique ou un réel problème de l'oreille interne imposant une consultation de toute urgence... Ce constat fait, à aucun moment on a l'impression d'écouter un disque raté, et plus généralement d'être trahit par le groupe, tant cet ultime changement de cap, s'il n'est pas aussi saisissant que ses deux autres disques bien rock'n roll, a su retranscrire la mélancolie du groupe autant sur le fond que sur la forme.
Sur ce troisième disque sans titre, finies les guitares savamment finies à la seup', le son brut façonné avec la complicité du père Albini, et les chansons énergiques aux paroles amusantes, avec un fond mélancolique, et sans autosatisfaction. L'humeur des gus est ici à la pure saveur pop anglaise, eux qui avaient réussis à nous faire croire qu'ils étaient des enfants du rock grungy américain avec leur répertoire crado rigolo... On les retrouve avec un album tout aussi logique et linéaire que les précédents, certes, et même très agréable à suivre, mais à l'opposé total de sa palette. L'idéal serait d'ignorer l'identité du groupe... Les couleurs sont ici plus ternes. La pluie, les matinées fraîches et les tasses de thé s'invitent et prennent toute la place sur un canapé de rock douillet. On peut dire que la pochette pose le décor... Tout est bien confortable, bien au chaud entre les omniprésents Beatles via le côté frêle presque vieillot du son, mais également Supergrass ou Blur pour le profile brit-pop des compositions, identifiable immédiatement. La nature même des mélodies anéantissant toute idée de bruit ou de risque sonore trop grinçant, le disque peut réellement décevoir les officionados de l'émouvant Nursing Home tant le traitement est différent. Car à un ou deux coups de grosse disto près, tous les potars restent relativement bas, la guitare jouant des gouttes arpégées ou de jolis accords à peine saturés, et la basse se faisant bien plus sérieuse et discrète depuis l'arrivée d'une seconde six-cordes et d'arrangements variés...
Les petites idées sympas se retrouvent alors davantage dans la mise en scène que dans la fureur électrique, le crescendo du pont à cordes de "Don't Want To Know Your Name" en apogée. Le son reste modestement produit, comme autoproduit, et le groupe a su garder une certaine fragilité d'exécution qui lui donne tout son naturel et son charme. On reste effectivement parfois circonspect face aux manques de cohérences de certains arrangements... Pour exemples, l'outro cuivrée de "Care For You" ou les harmonies de "Opium Den" sonnent fausses, et on se demande si c'est pour amener une dimension intentionnellement comique ou un réel problème de l'oreille interne imposant une consultation de toute urgence... Ce constat fait, à aucun moment on a l'impression d'écouter un disque raté, et plus généralement d'être trahit par le groupe, tant cet ultime changement de cap, s'il n'est pas aussi saisissant que ses deux autres disques bien rock'n roll, a su retranscrire la mélancolie du groupe autant sur le fond que sur la forme.
Correct 12/20 | par X_YoB |
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