The Ex
Tumult |
Label :
Fistpuppet |
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Rouge est la couleur. Du prisonnier de la pochette qui enrage dans ses chaînes, du sang qui bout dans les veines du groupe échaudé, et enfin de l'engagement extrémiste de gauche des marioles de The Ex.
Il est tard dans le monde du punk. Si la relève hardcore fait des merveilles en Amérique, les européens splitent ou se renouvellent. Les néerlandais de The Ex ont choisi d'avancer. Les fulgurances anarcho-punk du début, inspirées des virulents Crass, s'envolent tandis que débarque le fracas métallique de Tumult. La charnière des trois minutes est explosée (la première piste s'étale sur plus de 6 minutes) au profit de longues plages de chaos post-apocalyptique. Avec le changement de format, The Ex s'autorise moult expérimentations bruitistes, où la batterie et la basse ne s'arrêtent jamais vraiment de frapper et où les guitares apparaissent pour quelques harmonies fracassées avant de retourner au néant. Au sortir des premières écoutes, la lumière ne se fait pas (elle ne se fera jamais, le disque se cantonne à l'underground et n'ira qu'en s'assombrissant à mesure des écoutes), la tentation est grande d'affirmer qu'on a assisté à une seule et même piste étirée au format d'un LP. Sabien à la batterie semble en transe, son jeu est composé de roulements déséquilibrés continus, accompagnant la basse tantôt discrète tantôt immense (le refrain de "Bouquet Of Barbed Wire"). Au chant, Cobie tempête à la manière de Mark E. Smith, déclamant les slogans engagés sans le moindre second degré ("Squat!", on ne peut plus explicite). 6 minutes ou pas, The Ex est toujours punk, anarchique jusqu'au bout des ongles. Impossible de se méprendre sur le sens des paroles et de ne pas ressentir un tant soit peu d'admiration devant la passion et l'engagement de ces gus bruyants.
Le disque capture les expérimentateurs de The Ex en plein virage artistique, débutant une route qui les amènera à jouer avec Tortoise ou Sonic Youth. Le décor y est parfait pour leur verve vengeresse. Le paysage rythmique bancal pose les bases d'un monde d'après punk, ravagé et empli de colère latente. Pour sûr, quelque part en 1983, durant chaque concert de The Ex, un ministre néerlandais tremblait sans trop savoir pourquoi.
Il est tard dans le monde du punk. Si la relève hardcore fait des merveilles en Amérique, les européens splitent ou se renouvellent. Les néerlandais de The Ex ont choisi d'avancer. Les fulgurances anarcho-punk du début, inspirées des virulents Crass, s'envolent tandis que débarque le fracas métallique de Tumult. La charnière des trois minutes est explosée (la première piste s'étale sur plus de 6 minutes) au profit de longues plages de chaos post-apocalyptique. Avec le changement de format, The Ex s'autorise moult expérimentations bruitistes, où la batterie et la basse ne s'arrêtent jamais vraiment de frapper et où les guitares apparaissent pour quelques harmonies fracassées avant de retourner au néant. Au sortir des premières écoutes, la lumière ne se fait pas (elle ne se fera jamais, le disque se cantonne à l'underground et n'ira qu'en s'assombrissant à mesure des écoutes), la tentation est grande d'affirmer qu'on a assisté à une seule et même piste étirée au format d'un LP. Sabien à la batterie semble en transe, son jeu est composé de roulements déséquilibrés continus, accompagnant la basse tantôt discrète tantôt immense (le refrain de "Bouquet Of Barbed Wire"). Au chant, Cobie tempête à la manière de Mark E. Smith, déclamant les slogans engagés sans le moindre second degré ("Squat!", on ne peut plus explicite). 6 minutes ou pas, The Ex est toujours punk, anarchique jusqu'au bout des ongles. Impossible de se méprendre sur le sens des paroles et de ne pas ressentir un tant soit peu d'admiration devant la passion et l'engagement de ces gus bruyants.
Le disque capture les expérimentateurs de The Ex en plein virage artistique, débutant une route qui les amènera à jouer avec Tortoise ou Sonic Youth. Le décor y est parfait pour leur verve vengeresse. Le paysage rythmique bancal pose les bases d'un monde d'après punk, ravagé et empli de colère latente. Pour sûr, quelque part en 1983, durant chaque concert de The Ex, un ministre néerlandais tremblait sans trop savoir pourquoi.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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