Panda Bear
Tomboy |
Label :
Paw Tracks |
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Noah Lennox alias Panda Bear nous aura fait attendre et même saliver. Les singles de son quatrième album ont été distribués sur la toile au compte-gouttes à l'été et à l'automne 2010, et l'on pouvait déjà deviner l'avènement d'un bel album du printemps 2011. Cette méthode peut certes être remise en cause, mais il faut bien avouer que le teasing fonctionne. Tête pensante d'Animal Collective, phénomène musical des années 2000 qui constitue le nerf de la guerre entre deux camps de mélomanes intégristes (les vrais contre les faux, et vice-versa), Panda Bear semble mener une carrière solo plus calme (qui a dit consensuelle ?) depuis la consécration de son précédent et troisième album Person Pitch.
Avec Tomboy, Lennox revient à des formats de chanson plus classiques. Adieu les 12 minutes fabuleuses de "Bros", bonjour aux morceaux plus raccourcis, plus easy-listening (mot à employer avec des pincettes). Oui, Panda Bear assume définitivement son côté pop, virage déjà bien enclenché avec son groupe sur Merriweather Post Pavilion. Bien entendu, les boucles, les réverbérations, les expérimentations sont toujours de mise (sans cela, ce ne serait pas du Panda Bear), mais sont habilement incorporées aux plages électro-pop, de sorte que l'album se veut et devient résolument accessible, sans pour autant tomber dans la facilité.
Accompagné d'un artwork léger mais réussi, Tomboy est splendide. Le titre éponyme nous emmène dans une chevauchée galactique, "Slow Motion" sonnerait presque groovy, "Surfer's Hymn" nous enveloppe délicatement dans un gros nuage de coton, "Last night at the jetty" (meilleur morceau) nous fait chavirer et montre les capacités vocales du monsieur, "Afterburner" se révèle exotique et entraînante. Lennox nous offre une petite boîte de douceurs acidulées et enivrantes, ces petits chocolats alcoolisés savamment dosés pour éviter le mal de crâne. Tomboy se savoure, se déguste avant tout. Bien qu'on sache déjà comment va se dérouler la plupart des morceaux, on est surpris par ce mur de sonorités qui s'écroule sur nous, et quel plaisir de découvrir de nouvelles sensations à chaque écoute, grâce à ces notes qu'on n'avait pas entendues auparavant ou ce rythme anodin qui devient subitement obsédant !...
Le panda est un animal tout doux, tout rond, tout velu. Tout mignon. La peluche préférée des enfants. Mais néanmoins, il reste un animal sauvage. Du temps et du tact seront nécessaires en vue du moindre apprivoisement. La règle est similaire avec Lennox. Il pourra éventuellement convaincre les ours les plus grincheux et les plus virulents envers Animal collective, mais il faudra toujours un peu de temps pour en découdre, malgré les efforts pop-isants de l'artiste. Quoi qu'il en soit, Panda Bear a d'ores et déjà marqué cette année 2011.
So you can count on me, qu'il nous dit, en guise d'incipit de son opus. Qu'il se rassure, il peut compter sur moi encore et encore.
Avec Tomboy, Lennox revient à des formats de chanson plus classiques. Adieu les 12 minutes fabuleuses de "Bros", bonjour aux morceaux plus raccourcis, plus easy-listening (mot à employer avec des pincettes). Oui, Panda Bear assume définitivement son côté pop, virage déjà bien enclenché avec son groupe sur Merriweather Post Pavilion. Bien entendu, les boucles, les réverbérations, les expérimentations sont toujours de mise (sans cela, ce ne serait pas du Panda Bear), mais sont habilement incorporées aux plages électro-pop, de sorte que l'album se veut et devient résolument accessible, sans pour autant tomber dans la facilité.
Accompagné d'un artwork léger mais réussi, Tomboy est splendide. Le titre éponyme nous emmène dans une chevauchée galactique, "Slow Motion" sonnerait presque groovy, "Surfer's Hymn" nous enveloppe délicatement dans un gros nuage de coton, "Last night at the jetty" (meilleur morceau) nous fait chavirer et montre les capacités vocales du monsieur, "Afterburner" se révèle exotique et entraînante. Lennox nous offre une petite boîte de douceurs acidulées et enivrantes, ces petits chocolats alcoolisés savamment dosés pour éviter le mal de crâne. Tomboy se savoure, se déguste avant tout. Bien qu'on sache déjà comment va se dérouler la plupart des morceaux, on est surpris par ce mur de sonorités qui s'écroule sur nous, et quel plaisir de découvrir de nouvelles sensations à chaque écoute, grâce à ces notes qu'on n'avait pas entendues auparavant ou ce rythme anodin qui devient subitement obsédant !...
Le panda est un animal tout doux, tout rond, tout velu. Tout mignon. La peluche préférée des enfants. Mais néanmoins, il reste un animal sauvage. Du temps et du tact seront nécessaires en vue du moindre apprivoisement. La règle est similaire avec Lennox. Il pourra éventuellement convaincre les ours les plus grincheux et les plus virulents envers Animal collective, mais il faudra toujours un peu de temps pour en découdre, malgré les efforts pop-isants de l'artiste. Quoi qu'il en soit, Panda Bear a d'ores et déjà marqué cette année 2011.
So you can count on me, qu'il nous dit, en guise d'incipit de son opus. Qu'il se rassure, il peut compter sur moi encore et encore.
Excellent ! 18/20 | par GrotesqueAnimal |
En écoute : https://pandabearmusic.bandcamp.com/album/tomboy
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