Yann Tiersen
Dust Lane |
Label :
Mute |
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En guise de Retrouvailles, le dernier album de Yann Tiersen était plutôt une déception: le français semblait stagner dans une eau croupie, la même, autrefois bénite, qui l'avait pourtant porté aux nues.
L'Absente, il y a dix ans, avait bien amorcé un discret virage pop, mais ne parvenait pas, malgré ses qualités, à tutoyer les mêmes sommets que sur les premiers albums du français. La formule trouva définitivement ses limites dans ces Retrouvailles de 2005, qui, malgré les violons, les accordéons et le piano de rigueur peinaient à retrouver, justement, la magie des débuts.
Alors que pouvait donc proposer aujourd'hui Yann Tiersen, 12 ans après Amélie Poulain (sa pire ennemie ?) et 5 ans après un dernier disque en demi-teinte ? La question est vite réglée: Dust Lane offre tout simplement un nouveau visage, celui d'une pop symphonique, qui lorgne du côté du post rock. Ses instruments autrefois phares (cf. plus haut) sont ici relégués au deuxième plan, derrière l'éternel trio guitare/basse/batterie.
On peut dire que la mutation est absolument réussie. Toujours beau, parfois bouleversant (l'album, est, sans surprise, assez triste), Tiersen a réussi sa reconversion... Reconversion ? Pas vraiment finalement. Rappelez-vous c'était en 2004, un album en duo avec Shannon Wright, et c'était superbe.
On sentait alors que le salut viendrait de cette orientation, plus brute, aux tonalités plus grises, plus vaporeuses. C'est chose faite, et souhaitons maintenant à l'auteur de Dust Lane que ce dernier disque inspiré puisse faire oublier, ne serait-ce qu'un peu, qu'il est le compositeur d'une belle BO mondialement connue... Mais qui l'a littéralement phagocyté.
L'Absente, il y a dix ans, avait bien amorcé un discret virage pop, mais ne parvenait pas, malgré ses qualités, à tutoyer les mêmes sommets que sur les premiers albums du français. La formule trouva définitivement ses limites dans ces Retrouvailles de 2005, qui, malgré les violons, les accordéons et le piano de rigueur peinaient à retrouver, justement, la magie des débuts.
Alors que pouvait donc proposer aujourd'hui Yann Tiersen, 12 ans après Amélie Poulain (sa pire ennemie ?) et 5 ans après un dernier disque en demi-teinte ? La question est vite réglée: Dust Lane offre tout simplement un nouveau visage, celui d'une pop symphonique, qui lorgne du côté du post rock. Ses instruments autrefois phares (cf. plus haut) sont ici relégués au deuxième plan, derrière l'éternel trio guitare/basse/batterie.
On peut dire que la mutation est absolument réussie. Toujours beau, parfois bouleversant (l'album, est, sans surprise, assez triste), Tiersen a réussi sa reconversion... Reconversion ? Pas vraiment finalement. Rappelez-vous c'était en 2004, un album en duo avec Shannon Wright, et c'était superbe.
On sentait alors que le salut viendrait de cette orientation, plus brute, aux tonalités plus grises, plus vaporeuses. C'est chose faite, et souhaitons maintenant à l'auteur de Dust Lane que ce dernier disque inspiré puisse faire oublier, ne serait-ce qu'un peu, qu'il est le compositeur d'une belle BO mondialement connue... Mais qui l'a littéralement phagocyté.
Parfait 17/20 | par Jekyll |
Posté le 28 décembre 2010 à 09 h 22 |
Comme l'annonce la jolie pochette de son dernier album, Tiersen nous propose une randonnée en bagnole. L'ambiance est mélancolique à souhait, hivernale, de saison quoi. Mais là n'est pas la question.
L'important, c'est la bagnole. Je n'ai pas réussi à identifier avec certitude la chose en question mais elle a tout de la simca 1000 ou de la Traban des ex-pays de l'Est, soit environ cinquante ans d'âge. Seulement voilà, c'est un leurre. De même que l'épave roulante de Transformers cache un monstre de métal crachant les flammes, la triste bagnole de prolo affichée dissimule une petite merveille technologique, parfaitement huilée, qui vous fait son 250 km/h sans même s'en rendre compte.
Bon, vous avez compris, je fais cette fois dans la chronique auto.
Démarrage impeccable avec "Amy" (il en faut une petite, hein, surtout avec ce qui suit) : Tiersen joue des mécaniques et passe les rapports en véritable pro; on atteint rapidement une belle vitesse de croisière. L'intérieur est cossu, moelleux et sent bon le cuir de yack. Attention à ne pas se méprendre toutefois, on est plutôt dans la berline très haut de gamme pour des croisières de longue haleine, très spacieuse, sorte de yatch roulant, que dans la voiture de sport où il faut rentrer à l'horizontale et encore moins dans le gros 4X4 US à faire vomir Thom Yorke et ses gentils copains copines de Notre Sainte Mère Gaïa (Amen). Quelques reprises un peu plus difficiles, un peu hésitantes sur les 2 pistes suivantes, avec même d'étranges ronflements de moteur dans les côtes, presque inquiétants par instants (le plutôt noisy "Dark Stuff"). Mais ça tient toujours la route, le contrôle du pilote sur la machine est indiscutable. Retour à la belle mécanique parfaitement huilée sur "Palestine" : rien à dire, dommage seulement qu'il fasse un peu frisquet ; on ouvrirait bien le toit. "Chapter 19" est la pause érotico-récréative de notre ballade avec l'aide de la petite Amy et du manuel éducatif Sexus de Miller ; ça tombe bien : l'habitacle est largement assez vaste pour contenir les ébats les plus débridés. Avec "Ashes", reprise en trombe, et on passe la surmultipliée pour finir à fond la caisse "Till The End" : on oublie les radars, au diable les règlementations, les chauffeurs du dimanche et la flicaille. Enfin, repos bien mérité du vainqueur et de nouveau la petit Amy est mise à contribution sur le très parlant "Fuck Me" (un peu fatiguée tout de même, la petite Amy).
Un bien bon moment donc. Mais attention : ce n'est que de la mécanique, hein ! De la mécanique superbement huilée, qui tourne aussi efficacement en bas régime qu'en haut régime, les finissions sont impeccables, les chromes nickel et tout et tout, mais rien que de la mécanique.
Sinon, le plus mémorable dans l'histoire est que j'ai réussi à placer ces 3 mots en Y, d'alliance improbable : yack, yatch et Yorke.
L'important, c'est la bagnole. Je n'ai pas réussi à identifier avec certitude la chose en question mais elle a tout de la simca 1000 ou de la Traban des ex-pays de l'Est, soit environ cinquante ans d'âge. Seulement voilà, c'est un leurre. De même que l'épave roulante de Transformers cache un monstre de métal crachant les flammes, la triste bagnole de prolo affichée dissimule une petite merveille technologique, parfaitement huilée, qui vous fait son 250 km/h sans même s'en rendre compte.
Bon, vous avez compris, je fais cette fois dans la chronique auto.
Démarrage impeccable avec "Amy" (il en faut une petite, hein, surtout avec ce qui suit) : Tiersen joue des mécaniques et passe les rapports en véritable pro; on atteint rapidement une belle vitesse de croisière. L'intérieur est cossu, moelleux et sent bon le cuir de yack. Attention à ne pas se méprendre toutefois, on est plutôt dans la berline très haut de gamme pour des croisières de longue haleine, très spacieuse, sorte de yatch roulant, que dans la voiture de sport où il faut rentrer à l'horizontale et encore moins dans le gros 4X4 US à faire vomir Thom Yorke et ses gentils copains copines de Notre Sainte Mère Gaïa (Amen). Quelques reprises un peu plus difficiles, un peu hésitantes sur les 2 pistes suivantes, avec même d'étranges ronflements de moteur dans les côtes, presque inquiétants par instants (le plutôt noisy "Dark Stuff"). Mais ça tient toujours la route, le contrôle du pilote sur la machine est indiscutable. Retour à la belle mécanique parfaitement huilée sur "Palestine" : rien à dire, dommage seulement qu'il fasse un peu frisquet ; on ouvrirait bien le toit. "Chapter 19" est la pause érotico-récréative de notre ballade avec l'aide de la petite Amy et du manuel éducatif Sexus de Miller ; ça tombe bien : l'habitacle est largement assez vaste pour contenir les ébats les plus débridés. Avec "Ashes", reprise en trombe, et on passe la surmultipliée pour finir à fond la caisse "Till The End" : on oublie les radars, au diable les règlementations, les chauffeurs du dimanche et la flicaille. Enfin, repos bien mérité du vainqueur et de nouveau la petit Amy est mise à contribution sur le très parlant "Fuck Me" (un peu fatiguée tout de même, la petite Amy).
Un bien bon moment donc. Mais attention : ce n'est que de la mécanique, hein ! De la mécanique superbement huilée, qui tourne aussi efficacement en bas régime qu'en haut régime, les finissions sont impeccables, les chromes nickel et tout et tout, mais rien que de la mécanique.
Sinon, le plus mémorable dans l'histoire est que j'ai réussi à placer ces 3 mots en Y, d'alliance improbable : yack, yatch et Yorke.
Bon 15/20
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