Paul Weller
Wake Up The Nation |
Label :
Island |
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On aurait su lui pardonner. On était prêt en tout cas. Prêt à asséner de la belle indulgence après 22 Dreams, pléthore enchantée. Paul Weller serait revenu vidé, avec un album tout moisi, plein de chansons moches comme du Oasis, qu'on aurait à peine soupirer notre déception. Oui mais voilà, ce Wake Up The Nation... on remballe, on sourit, on génuflexe.
Une claque c'est peu dire : c'est De Jong dans le buste, Tyson dans la gueule. Les canons d'une production folle signé Simon Dine (ce mec est un génie), un général Weller le sabre sanguinolent à la main, c'est une attaque frontale qui ne fait pas de prisonniers. "Moonshine" donne le ton. Mille clairons sonnant la charge, un flot d'énergie qui dégorge de partout. Pur rock'n'roll, grêlé d'un piano en chaleur comme échappé du Live At The Star Club. "Wake Up The Nation", la suite, menaçante. Weller fulmine sec, taureau jour de corrida. Une flûte hippieland met du baume sur les plaies, mais putain, c'te chanson, ça saigne, ça saigne ! Et tout l'album est comme ça. D'une nervosité, d'une rage...
Pépé Weller retrouve ses 20 ans, aventurier ivre, revisitant d'un œil insolent ses obsessions de toujours (la soul, notamment, sur l'immense "No Tears To Cry") pour mieux se projeter dans des territoires inconnus. Les 20 ans d'un Sound Affects. De ce niveau oui, de cette fibre expérimentale parfaitement astiqué ici, par un Simon Dine (ce mec est un génie) fusionnant sans gêne, modernisme et classicisme. Tressé de cordes et d'electro, lézardé de claviers déliquescents, bombé de ligne de basse ronde et charnue (dont Bruce Foxton, l'amnistié, profite pour 2 titres), c'est un dôme faisant résonner le songwriting insaisissable, d'un Paul Weller s'acoquinant même pour l'occasion avec, oui!, Kevin Shields en personne (cognante et dézinguée "7 & 3 Is The Strikers Name"), c'est dire.
Il a l'âge d'avoir la goutte et sort ses meilleurs albums. C'est ainsi et c'est miraculeux. Combien aurait pu revenir du Style Council (des bas-fonds quoi), pour aujourd'hui, coup sur coup, se réinventer, surprendre et éblouir son monde ?... Mieux qu'une exception : une anomalie.
Une claque c'est peu dire : c'est De Jong dans le buste, Tyson dans la gueule. Les canons d'une production folle signé Simon Dine (ce mec est un génie), un général Weller le sabre sanguinolent à la main, c'est une attaque frontale qui ne fait pas de prisonniers. "Moonshine" donne le ton. Mille clairons sonnant la charge, un flot d'énergie qui dégorge de partout. Pur rock'n'roll, grêlé d'un piano en chaleur comme échappé du Live At The Star Club. "Wake Up The Nation", la suite, menaçante. Weller fulmine sec, taureau jour de corrida. Une flûte hippieland met du baume sur les plaies, mais putain, c'te chanson, ça saigne, ça saigne ! Et tout l'album est comme ça. D'une nervosité, d'une rage...
Pépé Weller retrouve ses 20 ans, aventurier ivre, revisitant d'un œil insolent ses obsessions de toujours (la soul, notamment, sur l'immense "No Tears To Cry") pour mieux se projeter dans des territoires inconnus. Les 20 ans d'un Sound Affects. De ce niveau oui, de cette fibre expérimentale parfaitement astiqué ici, par un Simon Dine (ce mec est un génie) fusionnant sans gêne, modernisme et classicisme. Tressé de cordes et d'electro, lézardé de claviers déliquescents, bombé de ligne de basse ronde et charnue (dont Bruce Foxton, l'amnistié, profite pour 2 titres), c'est un dôme faisant résonner le songwriting insaisissable, d'un Paul Weller s'acoquinant même pour l'occasion avec, oui!, Kevin Shields en personne (cognante et dézinguée "7 & 3 Is The Strikers Name"), c'est dire.
Il a l'âge d'avoir la goutte et sort ses meilleurs albums. C'est ainsi et c'est miraculeux. Combien aurait pu revenir du Style Council (des bas-fonds quoi), pour aujourd'hui, coup sur coup, se réinventer, surprendre et éblouir son monde ?... Mieux qu'une exception : une anomalie.
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
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