Paul Weller

Stanley Road

Stanley Road

 Label :     Go! Discs 
 Sortie :    juin 1995 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Trente ans que ça n'était pas arrivé! En 1995, l'Angleterre est à nouveau la reine incontestée de la pop. Depuis la chute des rois de Seattle, les yeux de toute la jungle rock sont rivés sur les terres britanniques.
Les groupes fleurissent par millions et il ne se passe quasiment pas un mois sans qu'un nouvel album à tomber par terre voit le jour. Les nouveaux princes de la pop ainsi que leurs dauphins sont désignés par les fans, les journalistes et les sacro-saints chiffres de ventes. Mais au dessus de cette mêlée chaotique, le trône n'est contesté par personne. Paul Weller s'y est installé légitimement depuis deux albums et personne n'oserait effleurer l'ourlet de son pantalon à pince pour lui en contester la place.
Après avoir redéfini ce que devait contenir un album varié qui se respecte avec Wild Wood, brassage d'influences diamétralement opposées allant du folk à la soul, et ragaillardi par son retour dans les charts, il décide de produire l'album de rock british ultime. Tout sera donc teinté britannique. Jusqu'au titre : Stanley Road, rue de la ville de Woking où Paul Weller a grandit ou aux illustrations du livret (Lennon, Small Faces, ticket de bus londonien, Piccadilly, scooter et cocarde mod...). Plus de style prédéfini pour chaque morceau, toutes les influences seront mixées dans un esprit mod. Cordes, Cuivres, choeurs... viennent donc arranger les morceaux selon les besoins.
L'enregistrement se fait la plupart du temps live et laisse place aux jams, ce qui pose un problème certain sur quelques morceaux. Effectivement, si les bases mélodiques et rythmiques sont souvent parfaites, les improvisations s'avèrent souvent inutiles et rendent certains morceaux imbuvables par leur longueur. "I Walk On Gilded Splinters" ou "Whirlpools' End" sont par exemple gâchés par ce procédé pompeux. De plus, Paul Weller se vautre un peu trop souvent dans le rock à papa de mauvais goût : choeurs gospels déplacés et riffs hard-rock embarrassants sur "Woodcutter's Son" ou "Out Of The Sinking", solos interminables sur "Whirlpools' End"... Ces excès rappelleraient presque le mauvais goût dans lequel c'était vautré le pauvre Steve Marriott avec les horribles Humble Pie.
Heureusement, tous les morceaux ne sont pas ruinés par ces excès d'enthousiasme. Le modfather signe même sa plus belle ballade avec "You Do Something To Me" et nous offre des morceaux succulents tel "Broken Stones" et son délicieux orgue Hammond ou encore l'excellent "Pink On White Walls" qui n'aurait pas dépareillé sur Wild Wood.
Stanley Road battu tous les records de vente en cette période bénie pour le rock anglais et, bizarrement, reste encore considéré à ce jour comme le grand classique de Paul Weller. A croire que ses aspects ennuyeux ne gène personne. Et d'autant plus incompréhensible au regard des chefs d'oeuvre à venir...


Sympa   14/20
par Abe-sapien


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