Ephel Duath
Pain Necessary To Know |
Label :
Earache |
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En quels termes peut-on parler de ce Pain Necessary To Know ? Je n'en ai aucune idée. Certes l'étiquette de jazz core semble être la plus adéquate, mais elle entraînerait bien trop de confusion. Ce qui est sûr, c'est que si Ephel Duath poursuit sa quête de l'innovation constante, il le fait à la fois en durcissant le ton (exit le chant clair qui faisait la spécificité du précédent album) et en complexifiant à l'extrême ses compositions.
Fini, le temps des mélodies accrocheuses et des interventions déjantées d'un saxo free style. Désormais, tout n'est plus que constructions labyrinthiques, l'auditeur se perd dans une multitude de plans hyper complexes, chaque titre contenant une idée à la seconde. Musique schizophrène et versatile, Ephel Duath ne conçoit plus des chansons mais des pièces, que dis-je, des cathédrales. Et l'on n'est pas prêt de se cogner la tête au plafond tant le délire de ces types va loin, tant la maîtrise de leurs instruments respectifs est incommensurable.
Principalement instrumentaux, la voix hurlée évite à l'auditeur une possible saturation inhérente à ce genre de chant, finalement l'aspect le moins varié de cet album, même si les variations d'intensité sont nombreuses et lui évitent ainsi d'être trop monocorde.
Il est en revanche beaucoup moins aisé de distinguer un titre plutôt qu'un autre, mieux vaut avoir une vision d'ensemble. Et cette vision ne pourra s'acquérir qu'avec la plus grande attention et une écoute active, cela pour une raison très simple : quelques secondes de relâchement, et vous passez à côté de la trouvaille géniale, de l'enchaînement parfait. C'est ainsi le cas au bout de trois minutes cinquante du titre "Crystalline Whirl" : un arpège de guitare qui monte peu à peu en puissance, chaque répétition amenant une nouvelle variation, un crescendo qui, au lieu d'exploser, s'achève dans la lourdeur du morceau suivant : "I Killed Rebecca." Passer à côté de ça, c'est ignorer l'essence même de ce qui fait le génie du groupe.
À mon sens, il est difficile de proposer plus abscons que cet album. Rien n'est fait pour rendre l'écoute évidente et c'est à se demander comment ils arrivent à retranscrire une telle complexité en dehors du studio. En l'absence du saxo, ce sont les guitares et la basse qui se chargent du gros du travail expérimental, jouant à la fois sur la technique et les sons. Et ce qui est surprenant, c'est que Pain Necessary To Know ne sonne pas pour autant plus rock. Certes, une certaine rapidité d'exécution ou des riffs distordus rappelleront que le groupe s'inscrit bien dans une mouvance "core", si tant est que ce qualificatif signifie encore quelque chose, la voix restant l'élément le plus extrême d'Ephel Duath, mais ce que l'on retient au final, c'est davantage l'incroyable virtuosité d'instrumentistes de talent, assemblant sans que l'on sache comment des partitions alambiquées (l'assise rythmique est ahurissante) pour, au final, obtenir une homogénéité rarement égalée dans un style aussi casse-gueule.
Pain Necessary To Know est un monstre dont il est très dur de venir à bout. Par goût, je garde un attachement fort à The Painter's Palette, mais Ephel Duath est sans contexte l'un des groupes les plus doués qui soit dans ce créneau.
Fini, le temps des mélodies accrocheuses et des interventions déjantées d'un saxo free style. Désormais, tout n'est plus que constructions labyrinthiques, l'auditeur se perd dans une multitude de plans hyper complexes, chaque titre contenant une idée à la seconde. Musique schizophrène et versatile, Ephel Duath ne conçoit plus des chansons mais des pièces, que dis-je, des cathédrales. Et l'on n'est pas prêt de se cogner la tête au plafond tant le délire de ces types va loin, tant la maîtrise de leurs instruments respectifs est incommensurable.
Principalement instrumentaux, la voix hurlée évite à l'auditeur une possible saturation inhérente à ce genre de chant, finalement l'aspect le moins varié de cet album, même si les variations d'intensité sont nombreuses et lui évitent ainsi d'être trop monocorde.
Il est en revanche beaucoup moins aisé de distinguer un titre plutôt qu'un autre, mieux vaut avoir une vision d'ensemble. Et cette vision ne pourra s'acquérir qu'avec la plus grande attention et une écoute active, cela pour une raison très simple : quelques secondes de relâchement, et vous passez à côté de la trouvaille géniale, de l'enchaînement parfait. C'est ainsi le cas au bout de trois minutes cinquante du titre "Crystalline Whirl" : un arpège de guitare qui monte peu à peu en puissance, chaque répétition amenant une nouvelle variation, un crescendo qui, au lieu d'exploser, s'achève dans la lourdeur du morceau suivant : "I Killed Rebecca." Passer à côté de ça, c'est ignorer l'essence même de ce qui fait le génie du groupe.
À mon sens, il est difficile de proposer plus abscons que cet album. Rien n'est fait pour rendre l'écoute évidente et c'est à se demander comment ils arrivent à retranscrire une telle complexité en dehors du studio. En l'absence du saxo, ce sont les guitares et la basse qui se chargent du gros du travail expérimental, jouant à la fois sur la technique et les sons. Et ce qui est surprenant, c'est que Pain Necessary To Know ne sonne pas pour autant plus rock. Certes, une certaine rapidité d'exécution ou des riffs distordus rappelleront que le groupe s'inscrit bien dans une mouvance "core", si tant est que ce qualificatif signifie encore quelque chose, la voix restant l'élément le plus extrême d'Ephel Duath, mais ce que l'on retient au final, c'est davantage l'incroyable virtuosité d'instrumentistes de talent, assemblant sans que l'on sache comment des partitions alambiquées (l'assise rythmique est ahurissante) pour, au final, obtenir une homogénéité rarement égalée dans un style aussi casse-gueule.
Pain Necessary To Know est un monstre dont il est très dur de venir à bout. Par goût, je garde un attachement fort à The Painter's Palette, mais Ephel Duath est sans contexte l'un des groupes les plus doués qui soit dans ce créneau.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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