Lifelover
Konkurs |
Label :
Avantgarde |
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Actuellement, avec un groupe de black metal, il est difficile de se faire une opinion. Est-il "true", son black est-il orthodoxe, nécro, symphonique, heavy, death, doom, industriel ? Le genre a explosé en de multiples sous catégories, parfois sans grand intérêt.
De mon point de vue, Lifelover partait avec un handicap mineur : son nom. J'imaginais des bondieuseries new age, des férus de nature militant pour pro choice et faisant un black gentillet, nickel sous les ongles, avec le grim qui va bien, mais propret. Le doute s'immisce néanmoins lorsqu'on s'intéresse d'un peu plus près à l'imagerie que véhicule le groupe, dont la provocation sanglante est parfaitement antithétique de ce qu'évoque son nom. Femmes dénudées dans des senteurs de carnage, musiciens aux allures maladives et dont l'aspect morbide n'a rien des clichés romantico-gothiques maladroits auxquels nous étions à même de nous attendre.
En revanche, un bon point pour eux : ils sont Suédois, et si l'on s'intéresse au metal, on sait que leur scène est particulièrement active, avec ce qui constitue actuellement l'élite du black metal, Shining en tête. Voilà qui suscite donc un intérêt accru pour la musique.
Lifelover propose en fait une sorte de black metal glauque et lancinant avec, à l'occasion, des relents de cimetière que je qualifierais de "new wave", voire de "pop" car l'effort mélodique est indéniable et le groupe n'hésite pas à mettre en avant un piano discret qui donne une couleur torturée à leurs compositions. Par exemple, "Mental Central Dialog", avec ses guitares en son clair, sa voix murmurée entre pleurs et folie, son chorus de piano et son atmosphère froide a de quoi séduire un public beaucoup plus large que le hardos lambda, et est vraisemblablement capable d'émouvoir les plus sombres des rockers, pour peu qu'ils n'aient rien contre les sentiments dépressifs et les mélancolies suicidaires.
Aussi, il ne faut pas s'y tromper. Ce Konkurs n'a rien d'un album de black guimauve qui séduira les lolitas qui mouillent leur slip pour un Marilyn Manson. L'ambiance générale est particulièrement tourmentée et je suis bien en peine de foutre une étiquette sur le style pratiquée, histoire d'éclairer les amateurs de classement. Peut-être du post black-rock atmosphérique? Cela irait-il ? Probablement réducteur pour un album contenant quatorze titres dont certains ("Brand", "Twitch") ne dépareilleraient pas sur un album de Shining, mais la tonalité générale est bien plus éclectique, n'hésitant pas à emprunter des gimmicks au jazz, des touches d'electro et un je-ne-sais-quoi qui rend l'ensemble blafard, cafardeux et sinistre mais sans jamais se départir de sa séduction, comme cet étrange titre instrumental qu'est le bien nommé "Original."
De plus, si l'on ne peut pas parler de tube potentiel ni même de passages radio pour Lifelover, qui n'a rien d'un groupe de rock mainstream, il faut reconnaître que si l'album est certes d'une durée supérieure à la moyenne, je ne décèle pas de composition de remplissage qui ne serait là que pour occuper le plus de place possible sur l'espace numérique du cd. Chacun des titres dévoile un caractère fort et autonome, parfois surprenant (les vapeurs d'un Cure qui habitent "Altid – Aldrig"), mais ne donnant jamais l'impression de piocher dans le registre des groupes à la mode.
Au final, Konkurs est un album attachant qui se déguste avec plaisir, comme un vin fin et savoureux. Les plages atmosphériques ne tombent jamais dans le pompeux et les guitares, à la beauté dissonante ("Stngt p.g.a Semester"), savent proposer autre chose que les enchaînements d'accords barrés tellement entendus et si convenus. Groupe étrange à l'univers tendancieux, Lifelover a beaucoup d'atouts en main, et il les utilise à très bon escient. La surprise de ces derniers mois...
De mon point de vue, Lifelover partait avec un handicap mineur : son nom. J'imaginais des bondieuseries new age, des férus de nature militant pour pro choice et faisant un black gentillet, nickel sous les ongles, avec le grim qui va bien, mais propret. Le doute s'immisce néanmoins lorsqu'on s'intéresse d'un peu plus près à l'imagerie que véhicule le groupe, dont la provocation sanglante est parfaitement antithétique de ce qu'évoque son nom. Femmes dénudées dans des senteurs de carnage, musiciens aux allures maladives et dont l'aspect morbide n'a rien des clichés romantico-gothiques maladroits auxquels nous étions à même de nous attendre.
En revanche, un bon point pour eux : ils sont Suédois, et si l'on s'intéresse au metal, on sait que leur scène est particulièrement active, avec ce qui constitue actuellement l'élite du black metal, Shining en tête. Voilà qui suscite donc un intérêt accru pour la musique.
Lifelover propose en fait une sorte de black metal glauque et lancinant avec, à l'occasion, des relents de cimetière que je qualifierais de "new wave", voire de "pop" car l'effort mélodique est indéniable et le groupe n'hésite pas à mettre en avant un piano discret qui donne une couleur torturée à leurs compositions. Par exemple, "Mental Central Dialog", avec ses guitares en son clair, sa voix murmurée entre pleurs et folie, son chorus de piano et son atmosphère froide a de quoi séduire un public beaucoup plus large que le hardos lambda, et est vraisemblablement capable d'émouvoir les plus sombres des rockers, pour peu qu'ils n'aient rien contre les sentiments dépressifs et les mélancolies suicidaires.
Aussi, il ne faut pas s'y tromper. Ce Konkurs n'a rien d'un album de black guimauve qui séduira les lolitas qui mouillent leur slip pour un Marilyn Manson. L'ambiance générale est particulièrement tourmentée et je suis bien en peine de foutre une étiquette sur le style pratiquée, histoire d'éclairer les amateurs de classement. Peut-être du post black-rock atmosphérique? Cela irait-il ? Probablement réducteur pour un album contenant quatorze titres dont certains ("Brand", "Twitch") ne dépareilleraient pas sur un album de Shining, mais la tonalité générale est bien plus éclectique, n'hésitant pas à emprunter des gimmicks au jazz, des touches d'electro et un je-ne-sais-quoi qui rend l'ensemble blafard, cafardeux et sinistre mais sans jamais se départir de sa séduction, comme cet étrange titre instrumental qu'est le bien nommé "Original."
De plus, si l'on ne peut pas parler de tube potentiel ni même de passages radio pour Lifelover, qui n'a rien d'un groupe de rock mainstream, il faut reconnaître que si l'album est certes d'une durée supérieure à la moyenne, je ne décèle pas de composition de remplissage qui ne serait là que pour occuper le plus de place possible sur l'espace numérique du cd. Chacun des titres dévoile un caractère fort et autonome, parfois surprenant (les vapeurs d'un Cure qui habitent "Altid – Aldrig"), mais ne donnant jamais l'impression de piocher dans le registre des groupes à la mode.
Au final, Konkurs est un album attachant qui se déguste avec plaisir, comme un vin fin et savoureux. Les plages atmosphériques ne tombent jamais dans le pompeux et les guitares, à la beauté dissonante ("Stngt p.g.a Semester"), savent proposer autre chose que les enchaînements d'accords barrés tellement entendus et si convenus. Groupe étrange à l'univers tendancieux, Lifelover a beaucoup d'atouts en main, et il les utilise à très bon escient. La surprise de ces derniers mois...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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