Charlotte Gainsbourg
5:55 |
Label :
Because Music |
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Le casting pour cet album ?
- Air : musiques et orchestrations
- Jarvis Cocker : textes
- Charlotte Gainsbourg : chant
Plutôt aguichant donc.
Charlotte Gainsbourg n'est pas chanteuse. Alors pourquoi chanter ? Et surtout pourquoi l'écouter chanter ? Au bout de quatre albums, je n'en sais toujours rien. Une petite chronique aidera peut-être à trancher.
Peu de plain chant sur cet opus. La voix de Charlotte est douce, souvent voilée quand le talk over ne la fait par céder au pur murmure. Cela irrite ; la nymphette du groupe de notre beau-frère aurait fait aussi bien. On en vient à se dire que cet album n'est qu'une jolie escroquerie voire le caprice d'une enfant de star qui se permet le luxe d'installer des pointures de la musique dans son salon pour se la jouer.
Ces arguments ne sont que le revers d'une médaille aisément retournable. Charlotte n'est pas chanteuse et ne nous fait pas l'injure de le nier. Son humilité est touchante, elle nous rappelle la copine de notre beau-frère. On la sent toute proche de nous, c'est dans notre salon qu'elle s'invite.
Le problème est toujours le même : on s'escrime à attribuer à l'artiste des intentions qui dirigeront dans un sens (opportunisme) ou dans l'autre (sincérité) notre jugement. Parce qu'on parvient difficilement à estimer l'œuvre pour ce qu'elle est, dans le cas présent quarante-deux minutes de musique et rien d'autre. Il n'y a au final qu'une seule question valable : les chansons sont-elles bonnes ou pas ?
5:55 a ceci d'impeccable qu'il est musicalement à l'image (de l'image) de l'artiste. Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin lui offrent quelques-unes de leurs meilleures mélodies ("Little Monster") et les orchestrations sont un écrin sur mesure pour la voix de Gainsbourg. Très peu d'audaces à plein hertz : le piano règne en maitre délicat ("Jamais"), le chat de la rythmique se pelotonne sous les nappes de claviers ou de cordes ("5:55"). Et quand bien même s'amorcerait un safari lunaire ("The Operation"), Charlotte ne quitte que rarement le chuchotement au creux de l'oreille où elle reste, somme toute, plus convaincante qu'en haussant le ton ("Everything I Cannot See").
Depuis "All I Need", la France est convaincue que l'anglais est la langue pop par excellence. Signés Jarvis Cocker, les textes siéent à nouveau à son interprète : intimistes, pudiques, passionnés. On se réjouira aussi des incursions french, franches ("Tel", mon coup de cœur) ou plus discrètes, parsemant l'album qui renforce une fois de plus le lien tout personnel que tissent l'album et son auditeur.
5 :55 s'adresse donc en priorités aux fans. Ceux d'Air que l'humilité/effacement (chacun tranchera) de l'actrice ne rebute pas y trouveront leur compte. Ceux de Charlotte retrouveront celle qu'ils connaissent.
- Air : musiques et orchestrations
- Jarvis Cocker : textes
- Charlotte Gainsbourg : chant
Plutôt aguichant donc.
Charlotte Gainsbourg n'est pas chanteuse. Alors pourquoi chanter ? Et surtout pourquoi l'écouter chanter ? Au bout de quatre albums, je n'en sais toujours rien. Une petite chronique aidera peut-être à trancher.
Peu de plain chant sur cet opus. La voix de Charlotte est douce, souvent voilée quand le talk over ne la fait par céder au pur murmure. Cela irrite ; la nymphette du groupe de notre beau-frère aurait fait aussi bien. On en vient à se dire que cet album n'est qu'une jolie escroquerie voire le caprice d'une enfant de star qui se permet le luxe d'installer des pointures de la musique dans son salon pour se la jouer.
Ces arguments ne sont que le revers d'une médaille aisément retournable. Charlotte n'est pas chanteuse et ne nous fait pas l'injure de le nier. Son humilité est touchante, elle nous rappelle la copine de notre beau-frère. On la sent toute proche de nous, c'est dans notre salon qu'elle s'invite.
Le problème est toujours le même : on s'escrime à attribuer à l'artiste des intentions qui dirigeront dans un sens (opportunisme) ou dans l'autre (sincérité) notre jugement. Parce qu'on parvient difficilement à estimer l'œuvre pour ce qu'elle est, dans le cas présent quarante-deux minutes de musique et rien d'autre. Il n'y a au final qu'une seule question valable : les chansons sont-elles bonnes ou pas ?
5:55 a ceci d'impeccable qu'il est musicalement à l'image (de l'image) de l'artiste. Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin lui offrent quelques-unes de leurs meilleures mélodies ("Little Monster") et les orchestrations sont un écrin sur mesure pour la voix de Gainsbourg. Très peu d'audaces à plein hertz : le piano règne en maitre délicat ("Jamais"), le chat de la rythmique se pelotonne sous les nappes de claviers ou de cordes ("5:55"). Et quand bien même s'amorcerait un safari lunaire ("The Operation"), Charlotte ne quitte que rarement le chuchotement au creux de l'oreille où elle reste, somme toute, plus convaincante qu'en haussant le ton ("Everything I Cannot See").
Depuis "All I Need", la France est convaincue que l'anglais est la langue pop par excellence. Signés Jarvis Cocker, les textes siéent à nouveau à son interprète : intimistes, pudiques, passionnés. On se réjouira aussi des incursions french, franches ("Tel", mon coup de cœur) ou plus discrètes, parsemant l'album qui renforce une fois de plus le lien tout personnel que tissent l'album et son auditeur.
5 :55 s'adresse donc en priorités aux fans. Ceux d'Air que l'humilité/effacement (chacun tranchera) de l'actrice ne rebute pas y trouveront leur compte. Ceux de Charlotte retrouveront celle qu'ils connaissent.
Très bon 16/20 | par Bodwini |
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