This Mortal Coil
Sixteen Days / Gathering Dust |
Label :
4AD |
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On n'a pas trop l'habitude de voir des supergroupes dans la scène post-punk/coldwave/gothique. Bon, c'est vrai qu'il est rare de voir des supergroupes se trimballer comme ça, tout seuls dans la rue, et il est aussi vrai que la scène post-punk/coldwave/gothique est moins omniprésente que dans les années 80. This Mortal Coil n'est pourtant rien de moins qu'un supergroupe. Tout commence dans les locaux obscurs de 4AD, chez qui le groupe Modern English est signé. Le boss du coin, un certain Ivo Watts-Russell, demande à ces braves gars d'enregistrer un medley de deux de leurs titres phares, Sixteen Days et Gathering Dust pour nous sortir ça en single. Le groupe décline, mais Ivo persévère et pique le bassiste et le guitariste, va chercher le claviériste de Colourbox ainsi que le chanteur de Cindytalk, puis frappe finalement à la porte des Cocteau Twins pour y balancer tout ce beau monde. Il donne quelques ordres et quitte le studio en tournant la clé, et PAF ! ça nous donne cet EP, et accessoirement le groupe This Mortal Coil est formé.
Notons que les deux morceaux qui donnent son nom à cet objet figuraient déjà sur des sorties de Modern English. Le single "Gathering Dust" était sorti en 1980, tandis que "Sixteen Days" est le premier titre de Mesh & Lace, le premier album du groupe, sorti en 1981. Mais là où ces derniers pratiquent un post-punk gothique assez sombre à la basse plombée et au chant limite punk, This Mortal Coil joue une coldwave onirique, pas lumineuse mais où l'espoir et la beauté ont leur place, aux percussions et synthé enivrants. Les deux morceaux ne font plus qu'un et se fondent dans une structure progressive s'étalant sur près de dix minutes, qu'Elizabeth Fraser survole de son chant mélismatique absolument fabuleux. Difficile de rester insensible aux montées d'intensité de ce medley, incontestablement joué plus pop que le matériau d'origine, mais transcendant ce dernier en tous points. Le troisième et dernier titre de l'EP, "Sixteen Days Reprise" est, comme son nom l'indique, une reprise du style du medley en plus psychédélique, difficile donc de les dissocier. Non, le deuxième joyau de ce superbe disque, c'est bien évidemment "Song to the Siren", la reprise de Tim Buckley. Je ne parlerai pas à nouveau de transcendance, tout simplement parce que j'ai connu la version originale après celle-ci, et que de toute façon je ne l'ai que très peu écoutée. Plus connu par sa présence sur le premier album de This Mortal Coil, It'll End In Tears, cette chanson achève de faire basculer l'EP dans le registre dreampop. Sur une base très dépouillée, presque ambient, Liz Fraser devient carrément cette sirène qui nous appelle de son chant éthéré, nous serrant le cœur par sa beauté et son détachement. Ce serait faire affront à un tel monument que de vouloir en parler plus longuement... Un monument que tout le monde connait évidemment, sans forcément le savoir ; une inépuisable mine d'émotions (comme tout l'EP, d'ailleurs) à laquelle on revient pour toujours se perdre dans ses insondables et délicieuses profondeurs...
Notons que les deux morceaux qui donnent son nom à cet objet figuraient déjà sur des sorties de Modern English. Le single "Gathering Dust" était sorti en 1980, tandis que "Sixteen Days" est le premier titre de Mesh & Lace, le premier album du groupe, sorti en 1981. Mais là où ces derniers pratiquent un post-punk gothique assez sombre à la basse plombée et au chant limite punk, This Mortal Coil joue une coldwave onirique, pas lumineuse mais où l'espoir et la beauté ont leur place, aux percussions et synthé enivrants. Les deux morceaux ne font plus qu'un et se fondent dans une structure progressive s'étalant sur près de dix minutes, qu'Elizabeth Fraser survole de son chant mélismatique absolument fabuleux. Difficile de rester insensible aux montées d'intensité de ce medley, incontestablement joué plus pop que le matériau d'origine, mais transcendant ce dernier en tous points. Le troisième et dernier titre de l'EP, "Sixteen Days Reprise" est, comme son nom l'indique, une reprise du style du medley en plus psychédélique, difficile donc de les dissocier. Non, le deuxième joyau de ce superbe disque, c'est bien évidemment "Song to the Siren", la reprise de Tim Buckley. Je ne parlerai pas à nouveau de transcendance, tout simplement parce que j'ai connu la version originale après celle-ci, et que de toute façon je ne l'ai que très peu écoutée. Plus connu par sa présence sur le premier album de This Mortal Coil, It'll End In Tears, cette chanson achève de faire basculer l'EP dans le registre dreampop. Sur une base très dépouillée, presque ambient, Liz Fraser devient carrément cette sirène qui nous appelle de son chant éthéré, nous serrant le cœur par sa beauté et son détachement. Ce serait faire affront à un tel monument que de vouloir en parler plus longuement... Un monument que tout le monde connait évidemment, sans forcément le savoir ; une inépuisable mine d'émotions (comme tout l'EP, d'ailleurs) à laquelle on revient pour toujours se perdre dans ses insondables et délicieuses profondeurs...
Excellent ! 18/20 | par Jumbo |
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