Ulver
Bergtatt – Et Eeventyr I 5 Capitler |
Label :
Head Not Found |
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En norvégien, Ulver signifie "loup" ; un nom bien choisi puisque la formation est à peu près aussi insaisissable que l'animal. Ce premier album officie dans un style de black metal plutôt atmosphérique. D'entrée, les riffs de guitare électrique ne sont pas aussi agressifs que ce que le genre peut proposer, ils ne dégagent pas non plus cet aspect maléfique ou haineux propre au style. Cette impression d'avoir affaire à quelque chose de plus doux et inhabituel est vite renforcée par l'arrivée du chant : les vocaux sont très clairs et mélodiques, d'une grande justesse et d'une beauté angélique sans verser dans le mauvais goût ou le pompeux qu'on peu trouver chez d'autres formations s'essayant à cet exercice risqué. Pour enfoncer le clou, Bergtatt compte de nombreux passages folkloriques (seuls ou bien, plus rarement, superposés aux parties black), qui sont loin de n'être que des interludes. On y trouve principalement de la guitare acoustique, qui achève de donner à l'album un goût prononcé de forêt scandinave, plus que dans beaucoup d'autres albums du genre, encore une fois. C'est loin d'être innocent puisque Bergtatt se veut un conte suivant une jeune fille dans les montagnes norvégiennes. On entendra d'ailleurs sa respiration haletante alors qu'elle court dans les bois au milieu de l'album, écrasant les brindilles au sol, tandis qu'une magnifique mélodie au piano l'accompagne. Ce passage frôle peut-être le kitsch lors d'une fraction de seconde, mais on est vite touché par la beauté des ambiances...
Si Bergtatt est un album plutôt accessible et plus que recommandable pour qui voudrait s'essayer au black metal, il ne propose pas qu'une ballade pastorale dans la nature nordique. On sent une véritable progression dans l'histoire narrée, avec ses temps lumineux et ses temps sombres. Ces derniers s'expriment par un retour à du black metal plus noir, plus violent, dénué de folk ou d'atours symphoniques et atmosphériques. Garm – le chanteur, de son vrai nom Kristoffer Rygg – y adopte un style plus classique, c'est-à-dire hurlé et haineux, de manière peut-être moins convaincante que pour les parties claires, mais tout de même efficace. Les riffs y gardent cependant leur aspect chromé qui les rend moins agressifs ; rien à voir avec Nattens Madrigal, le troisième album du groupe, entièrement versé dans un style de black metal ultraviolent, ultranoir et ultrasaturé.
Malgré toutes ses qualités, je n'ai longtemps vu en Bergtatt qu'un simple bon album. Si aujourd'hui je l'aime un peu plus qu'avant, je reste étonné de pas le trouver transcendant, parce qu'à y réfléchir, il concentre tout ce que j'aime dans la musique : de l'ambition, de l'originalité, le mariage de plusieurs styles, la recherche d'une atmosphère... Je me suis bien creusé la tête, et j'en suis arrivé à dénicher deux petits défauts qui l'empêchent de ravir mon cœur tout entier : les compositions sont toutes très bonnes, mais pas extraordinaires... eh oui c'est comme ça. Enfin, la production est sans doute trop poussée, elle confère un son particulier à l'ensemble et harmonise plutôt bien le mariage des styles, mais rend trop clean les parties "black haineux" qui manquent un peu de force.
Au final, Bergtatt n'est pas aussi fantastique que ce qu'il laisse espérer aux premières écoutes, mais il reste un sacré bon album qui, je le répète, permet à mon avis de s'initier au black metal de fort belle manière. Il laissait en tout cas augurer, à sa sortie, un avenir très prometteur pour Ulver, qui s'en révèlera plus que digne.
Si Bergtatt est un album plutôt accessible et plus que recommandable pour qui voudrait s'essayer au black metal, il ne propose pas qu'une ballade pastorale dans la nature nordique. On sent une véritable progression dans l'histoire narrée, avec ses temps lumineux et ses temps sombres. Ces derniers s'expriment par un retour à du black metal plus noir, plus violent, dénué de folk ou d'atours symphoniques et atmosphériques. Garm – le chanteur, de son vrai nom Kristoffer Rygg – y adopte un style plus classique, c'est-à-dire hurlé et haineux, de manière peut-être moins convaincante que pour les parties claires, mais tout de même efficace. Les riffs y gardent cependant leur aspect chromé qui les rend moins agressifs ; rien à voir avec Nattens Madrigal, le troisième album du groupe, entièrement versé dans un style de black metal ultraviolent, ultranoir et ultrasaturé.
Malgré toutes ses qualités, je n'ai longtemps vu en Bergtatt qu'un simple bon album. Si aujourd'hui je l'aime un peu plus qu'avant, je reste étonné de pas le trouver transcendant, parce qu'à y réfléchir, il concentre tout ce que j'aime dans la musique : de l'ambition, de l'originalité, le mariage de plusieurs styles, la recherche d'une atmosphère... Je me suis bien creusé la tête, et j'en suis arrivé à dénicher deux petits défauts qui l'empêchent de ravir mon cœur tout entier : les compositions sont toutes très bonnes, mais pas extraordinaires... eh oui c'est comme ça. Enfin, la production est sans doute trop poussée, elle confère un son particulier à l'ensemble et harmonise plutôt bien le mariage des styles, mais rend trop clean les parties "black haineux" qui manquent un peu de force.
Au final, Bergtatt n'est pas aussi fantastique que ce qu'il laisse espérer aux premières écoutes, mais il reste un sacré bon album qui, je le répète, permet à mon avis de s'initier au black metal de fort belle manière. Il laissait en tout cas augurer, à sa sortie, un avenir très prometteur pour Ulver, qui s'en révèlera plus que digne.
Très bon 16/20 | par Jumbo |
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