Rufus Wainwright
Rufus Does Judy At Carnegie Hall |
Label :
Geffen |
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Rien n'est trop pompeux ou infaisable pour sieur Rufus. Le canadien s'attaque ici à une montagne de la culture populaire. Il offre pour deux dates (les 14 et 15 juin 2006) la relecture du show offert par Judy Garland au Carnegie Hall en 1961. Ce fut un triomphe pour elle, c'est son idole à lui. Il la qualifie même de "the world's greatest entertainer", imprimé en grand d'ailleurs sur les affiches faisant la publicité de l'événement : Rufus Does Judy At Carnegie Hall.
Le défi est à la hauteur du personnage connu pour ses excès et son ego extra large. On l'imagine encore dans un costume grandiose maximisant son élégance et sa part féminine, fier comme un bar tabac pour deux heures de show comme Broadway en a vécu dans ses belles années. Rufus Wainwright passe du cabaret décalé fictif où il a fait doucement maturer sa pop opéra à une des plus grandes salles new-yorkaises pour de vrai avec big band, danseurs et tout le tremblement. Le medley en introduction (il y a aura d'autres) fait penser à un générique de la Warner. Ca fleure bon les strass, les stars et les paillettes. Le songwriter se fait interprète et ce n'est certainement pas son chant que l'on mettra en défaut. Ni les partitions. Non, c'est parfait il n'y a rien à dire. C'est ultra travaillé, ça a du être aussi répété à foison : transitions, speechs, anecdotes, arrivée de la soeurette Martha pour "Stormy Weather", de maman au piano à deux reprises. Tout est impeccable si bien que sa personnalité se fait manger, sa prestance en prend un petit coup également. On dirait qu'il a fini avec la cocaïne et les cristaux de meth et va jusqu'à mettre de l'eau dans son vin.
Du coup, la pilule passe tout seul, lentement sans provoquer de surprise. L'enregistrement est plaisant, divertissant quand on arrive à rester concentrer tout du long sans quoi l'album aura la place de choix de musique de fond pour passer une soirée avec des amis. Car le grand défaut d'un tel événement est qu'il faut y être pour en profiter réellement, sans quoi on doit se procurer le dvd (je pense au Live at the London Palladium) mais encore ça risque d'être plutôt plat. D'autant plus que le répertoire de ces deux soirées est bien plus sage que les facéties habituelles du monsieur. Cela peut paraître surprenant mais force est de reconnaître que l'artiste en impose plus lorsqu'il est l'auteur des morceaux, se déguise en chevalier ou princesse pour ses Want One et Want Two. C'est ce que l'on aime en définitive. Cette forme romanesque dépassée que l'on retrouve d'ailleurs dans l'Age des Ténèbres de Denys Arcan où il interprète un prince charmant.
Peut-être alors que la seule et unique façon de savourer à sa juste valeur ce spectacle est de connaître celui de Judy Garland pour jouer au jeu des erreurs. Mon approche saute cette étape car pour moi la demoiselle m'évoque pas grand chose, ce qui fait aussi que cette chronique n'est pas archi documentée. Je me trouve donc en position de l'ignare qui ne connaît que la seconde génération d'interprète. Pour ma défense, je dirai que sans connaître toute l'histoire de l'époque, ça s'écoute bien. Voilà c'est ça, ça s'écoute bien. Pas plus, ni moins.
Le défi est à la hauteur du personnage connu pour ses excès et son ego extra large. On l'imagine encore dans un costume grandiose maximisant son élégance et sa part féminine, fier comme un bar tabac pour deux heures de show comme Broadway en a vécu dans ses belles années. Rufus Wainwright passe du cabaret décalé fictif où il a fait doucement maturer sa pop opéra à une des plus grandes salles new-yorkaises pour de vrai avec big band, danseurs et tout le tremblement. Le medley en introduction (il y a aura d'autres) fait penser à un générique de la Warner. Ca fleure bon les strass, les stars et les paillettes. Le songwriter se fait interprète et ce n'est certainement pas son chant que l'on mettra en défaut. Ni les partitions. Non, c'est parfait il n'y a rien à dire. C'est ultra travaillé, ça a du être aussi répété à foison : transitions, speechs, anecdotes, arrivée de la soeurette Martha pour "Stormy Weather", de maman au piano à deux reprises. Tout est impeccable si bien que sa personnalité se fait manger, sa prestance en prend un petit coup également. On dirait qu'il a fini avec la cocaïne et les cristaux de meth et va jusqu'à mettre de l'eau dans son vin.
Du coup, la pilule passe tout seul, lentement sans provoquer de surprise. L'enregistrement est plaisant, divertissant quand on arrive à rester concentrer tout du long sans quoi l'album aura la place de choix de musique de fond pour passer une soirée avec des amis. Car le grand défaut d'un tel événement est qu'il faut y être pour en profiter réellement, sans quoi on doit se procurer le dvd (je pense au Live at the London Palladium) mais encore ça risque d'être plutôt plat. D'autant plus que le répertoire de ces deux soirées est bien plus sage que les facéties habituelles du monsieur. Cela peut paraître surprenant mais force est de reconnaître que l'artiste en impose plus lorsqu'il est l'auteur des morceaux, se déguise en chevalier ou princesse pour ses Want One et Want Two. C'est ce que l'on aime en définitive. Cette forme romanesque dépassée que l'on retrouve d'ailleurs dans l'Age des Ténèbres de Denys Arcan où il interprète un prince charmant.
Peut-être alors que la seule et unique façon de savourer à sa juste valeur ce spectacle est de connaître celui de Judy Garland pour jouer au jeu des erreurs. Mon approche saute cette étape car pour moi la demoiselle m'évoque pas grand chose, ce qui fait aussi que cette chronique n'est pas archi documentée. Je me trouve donc en position de l'ignare qui ne connaît que la seconde génération d'interprète. Pour ma défense, je dirai que sans connaître toute l'histoire de l'époque, ça s'écoute bien. Voilà c'est ça, ça s'écoute bien. Pas plus, ni moins.
Correct 12/20 | par TiComo La Fuera |
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