The Mars Volta

Octahedron

Octahedron

 Label :     Mercury 
 Sortie :    mardi 23 juin 2009 
 Format :  Album / CD   

Faire une chronique de disque de TMV est aussi risqué que de se baigner déguisé en steak tartare dans une piscine infestée de requins. Il y a d'un coté les fans inconditionnels jusqu'au-boutistes et de l'autre les détracteurs type "chasse à la sorcière". Alors quant à une chronique sur cet album-ci, cela ne tient plus de l'inconscience mais bel et bien de l'oubli de soi, d'une réelle négation du courroux universel. Car les deux groupes extrémistes cités plus haut pourraient bien faire une trêve et s'allier pour me péter la gu... J'arrête de préambuler et me lance à l'eau.

Car oui, Octahedron est un très bon album. Car oui, The Mars Volta arrivent toujours à nous surprendre. Pas comme des capitalistes faussement révolutionnaires et baba cool qui se renouvèlent à peu près autant que la recette de blanquette de veau de ma mère grand. Qui cuisine 'achement bien, cela dit. Que l'on soit touché ou pas par cet album, ça revient à discuter des gouts et des couleurs et franchement je n'ai pas le temps. Cet album tourne en boucle sur mon MP3 depuis sa sortie, dépité et légèrement déçu au début, les multiples écoutes ont su me faire découvrir les nombreux charmes de cet Octahedron.
Un "Since We've Been Wrong" sympathique, sans plus (même si l'arrivée de la batterie de Pridgen aux 2/3 de la chanson fait bien plaisir), on lui préferera la version live acoustique à Londres au nouvel an 2007. La chanson s'appelait alors "Beneath The Eyelids". Ce premier morceau est donc en dessous de la moyenne, on pourrait presque passer directement à "Teflon". Désappointement et cependant curiosité. Là y a un truc, ces mecs-là sont en train de chercher un truc, ils se posent des questions et vont voir ailleurs. Un titre gaillard dans la lignée du suivant : "Halo Of Nembutals".
"With Twilight As My Guide". Bon là les puristes vont crier au scandale. Et pourtant, une balade comme rarement j'ai pu en entendre, il y a quelque chose de soutenu là dedans comme si Omar et Cedric étaient pris dans une immense pression mystique, comme si quelque chose allait se briser. Un morceau de cristal pur donc, un morceau incroyablement magique. Bon forcément, on se retient, et paf faut que ça pète. "Cotopaxi" c'est un peu le ptit coté "Bedlam" du CD, gros riff, exutoire cathartique des critiques des fans (à l'Olympia, Cedric était convaincu que 90% des gens détestaient cet album). Du gros son comme ils savent le faire, un morceau qui ne déboussolera pas les adeptes.
"Desperate Graves" : le morceau qui me semble le plus abouti de l'album, la manière de chanter de Cedric est hypnotique et le son particulièrement réussi, à écouter donc d'urgence. "Copernicus" : toujours une énigme pour moi, je n'arrive pas à me dire que cette chanson est d'eux (partent loin), douceur sans noirceur, une vrai pop mignonnette. Et enfin, comme pour montrer qu'au final ils restent des bons tarés, "Luciforms" envoie le pâté. Sans doute ma préférée, une ambiance électrique et un poil trop sage (à quand un autre "Cygnus"??? comme diraient l'autre) mais résolument orgasmique, Omar nous gate après tant de réserve de sa part sur le reste du disque.

Octahedron est finalement un bon album, qui déroutera certains (si vous n'aimez que De-Loused... ou Frances..., vous risquez de grincer des dents). Ca n'est pas le meilleur du groupe mais ils ont prouvé à l'Olympia que leurs nouveaux titres tiennent largement la route.


Très bon   16/20
par Mushu


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