Mastodon
Blood Mountain |
Label :
Reprise |
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"- Monsieur, vous êtes un vil personnage et votre physique ingrat vous ferme à jamais les portes de mon cœur !
- Marquise, j'entends bien vos griefs, mais j'écoute Mastodon...
- Je vous aime !" (Flaubert, L'éducation Sentimentale...)
Avant Blood Mountain, je n'avais jamais écouté ce groupe. J'en connaissais la réputation croissante, l'engouement qu'il suscitait dans toutes les rédactions, mais surtout qu'il y avait des vrais morceaux de Today Is The Day dedans... Et là, me concernant, ce fut l'argument décisif au moment de l'achat de l'album... Ça et le fait que j'avais rarement contemplé une aussi belle pochette, à la fois mystique et aux couleurs chatoyantes. Avec de tels arguments, je voyais assez mal comment je pourrais être déçu et regretter mes quelques euros, aussi mollement gagnés soient-ils...
C'est donc fébrile et impatient de retirer l'emballage plastique du CD que je rentrais chez moi (j'en profite pour raconter un peu ma vie, je suis sûr que ça plaît et ça ancre bien ma chronique dans le réel. "Live in the now !" disait un grand philosophe des années 90...). Je parcours le livret et les illustrations sont à tomber, d'une beauté graphique époustouflante et d'ure rare originalité. Et quand en plus je découvre que Scott Kelly, de Neurosis, s'incruste sur un titre ("Crystal Skull"), je suis alors certain de tenir entre mes belles mains fraîchement manucurées par une jeune Cambodgienne, étudiante ERASMSUS que j'ai rencontrée la veille au soir par hasard dans un bar à hôtesses, un disque majeur, une pièce rare, le truc qui va tourner en boucle jusqu'à l'écoeurement absolu.
"The Wolf Is Loose" explose dans mes baffles... Rythme effréné, tourbillons de voix hardcore, je vis la chanson les yeux collés aux textes. Ils n'écrivent pas des conneries les énergumènes ! Des paroles vraiment chiadées pour le coup, en totale adéquation avec le visuel. La parfaite unité, y a pas à dire. Et au bout de deux minutes, le choc, l'étourdissement, mes oreilles vacillent tel le vase en porcelaine de grand-mère lorsque, à six ans, je heurtais le guéridon en jouant avec mes playmobils : une harmonie de guitares digne du meilleur heavy-metal, un pont d'émotion qui me donne le tournis, quand derrière la batterie roule à n'en plus finir. S'en suit une transition mélodique avec une des meilleures lignes vocales qu'il m'ait été donné d'entendre, que je passe et repasse encore, persuadé que j'ai mal entendu, mais non, ce titre est une tuerie, il n'y a plus qu'à s'incliner.
Après ça, Mastodon peut bien faire ce qu'il veut, j'en n'ai plus rien à battre. Mais non, ils enchaînent, les enfoirés. Une fois qu'ils ont pris la gorge et les tripes, ils ne lâchent plus, ils vous secouent, vous meurtrissent l'âme et le corps. "Crystall Skull" : du Neurosis qui aurait remplacé ses errements post-core par un délire psychédélique. L'intervention de Scott est au poil de cul (que n'avait pas la petite eurasienne soit dit en passant), comme toujours suis-je tenté d'ajouter. Puis vient "Capillarian Crest" et son riff alambiqué, tout tordu... À la minute, je m'évapore dans les brumes d'un psychédélisme flamboyant où les guitares me ravissent... Bon sang ! Quel passage instrumental ! Quelle dextérité ! Quel talent...
Le truc, c'est que je pourrais citer tous les morceaux tant ils sont originaux et comportent tout ce que j'aime fondamentalement dans le metal : la technique, l'inventivité, la brutalité, les harmoniques, la folie de compositeurs illuminés qui, après avoir écouté leurs productions antérieures, atteignent avec Blood Mountain la quintessence de leur art. Ils prouvent, s'il en était encore besoin, que c'est là que tout se joue, et que les détracteurs du rock dur se fistent l'œil en continuant encore et encore à dénigrer ce style. Certes, les influences du groupe sont palpables. Elles sont extrêmement variées mais néanmoins discernables : Mastodon n'invente rien. En littérature, on appellerait cela de la "critique créative." D'œuvres déjà existantes, ils en créent une nouvelle. Je ne parle pas de copie, d'épigone insipide trouvant incroyablement branché de refaire à la lettre ce qui marchait il y a trente ans. Les membres de Mastodon ne sont pas des poseurs pour magasines de mode : ils pensent, ils jouent, ils innovent, malaxent, triturent et déforment jusqu'à l'inconvenance leurs influences pour les transcender, distiller une musique qui caresse après le coup... Un amant brutal qui vous lirait de la poésie romantique et vous initierait au mysticisme, au tantra...
Quand l'album se termine sur l'instrumental "Pendelous Skin", je garde un goût de trop peu dans la bouche... Je tente de me lever pour relancer la machine, mais mon équilibre est resté quelque part entre les pistes... Je repense alors à cette heure que je viens de passer allonger sur mon plumard sans rien faire d'autre qu'écouter, sans même avoir envie de faire autre chose, déconnecté un instant de tout, du monde, du matériel, de mon corps engourdi...
Les groupes capables de proposer de tels voyages, de telles introspections, et de vous captiver (de vous capture même) avec autant de génie sont excessivement rares. Mastodon, le temps d'un Blood Mountain y parvient sans sourciller, sûr de son fait, de son charisme, de son emprise... Un album à recommander à tous et d'utilité publique, histoire de parfaire son éducation musicale contemporaine.
- Marquise, j'entends bien vos griefs, mais j'écoute Mastodon...
- Je vous aime !" (Flaubert, L'éducation Sentimentale...)
Avant Blood Mountain, je n'avais jamais écouté ce groupe. J'en connaissais la réputation croissante, l'engouement qu'il suscitait dans toutes les rédactions, mais surtout qu'il y avait des vrais morceaux de Today Is The Day dedans... Et là, me concernant, ce fut l'argument décisif au moment de l'achat de l'album... Ça et le fait que j'avais rarement contemplé une aussi belle pochette, à la fois mystique et aux couleurs chatoyantes. Avec de tels arguments, je voyais assez mal comment je pourrais être déçu et regretter mes quelques euros, aussi mollement gagnés soient-ils...
C'est donc fébrile et impatient de retirer l'emballage plastique du CD que je rentrais chez moi (j'en profite pour raconter un peu ma vie, je suis sûr que ça plaît et ça ancre bien ma chronique dans le réel. "Live in the now !" disait un grand philosophe des années 90...). Je parcours le livret et les illustrations sont à tomber, d'une beauté graphique époustouflante et d'ure rare originalité. Et quand en plus je découvre que Scott Kelly, de Neurosis, s'incruste sur un titre ("Crystal Skull"), je suis alors certain de tenir entre mes belles mains fraîchement manucurées par une jeune Cambodgienne, étudiante ERASMSUS que j'ai rencontrée la veille au soir par hasard dans un bar à hôtesses, un disque majeur, une pièce rare, le truc qui va tourner en boucle jusqu'à l'écoeurement absolu.
"The Wolf Is Loose" explose dans mes baffles... Rythme effréné, tourbillons de voix hardcore, je vis la chanson les yeux collés aux textes. Ils n'écrivent pas des conneries les énergumènes ! Des paroles vraiment chiadées pour le coup, en totale adéquation avec le visuel. La parfaite unité, y a pas à dire. Et au bout de deux minutes, le choc, l'étourdissement, mes oreilles vacillent tel le vase en porcelaine de grand-mère lorsque, à six ans, je heurtais le guéridon en jouant avec mes playmobils : une harmonie de guitares digne du meilleur heavy-metal, un pont d'émotion qui me donne le tournis, quand derrière la batterie roule à n'en plus finir. S'en suit une transition mélodique avec une des meilleures lignes vocales qu'il m'ait été donné d'entendre, que je passe et repasse encore, persuadé que j'ai mal entendu, mais non, ce titre est une tuerie, il n'y a plus qu'à s'incliner.
Après ça, Mastodon peut bien faire ce qu'il veut, j'en n'ai plus rien à battre. Mais non, ils enchaînent, les enfoirés. Une fois qu'ils ont pris la gorge et les tripes, ils ne lâchent plus, ils vous secouent, vous meurtrissent l'âme et le corps. "Crystall Skull" : du Neurosis qui aurait remplacé ses errements post-core par un délire psychédélique. L'intervention de Scott est au poil de cul (que n'avait pas la petite eurasienne soit dit en passant), comme toujours suis-je tenté d'ajouter. Puis vient "Capillarian Crest" et son riff alambiqué, tout tordu... À la minute, je m'évapore dans les brumes d'un psychédélisme flamboyant où les guitares me ravissent... Bon sang ! Quel passage instrumental ! Quelle dextérité ! Quel talent...
Le truc, c'est que je pourrais citer tous les morceaux tant ils sont originaux et comportent tout ce que j'aime fondamentalement dans le metal : la technique, l'inventivité, la brutalité, les harmoniques, la folie de compositeurs illuminés qui, après avoir écouté leurs productions antérieures, atteignent avec Blood Mountain la quintessence de leur art. Ils prouvent, s'il en était encore besoin, que c'est là que tout se joue, et que les détracteurs du rock dur se fistent l'œil en continuant encore et encore à dénigrer ce style. Certes, les influences du groupe sont palpables. Elles sont extrêmement variées mais néanmoins discernables : Mastodon n'invente rien. En littérature, on appellerait cela de la "critique créative." D'œuvres déjà existantes, ils en créent une nouvelle. Je ne parle pas de copie, d'épigone insipide trouvant incroyablement branché de refaire à la lettre ce qui marchait il y a trente ans. Les membres de Mastodon ne sont pas des poseurs pour magasines de mode : ils pensent, ils jouent, ils innovent, malaxent, triturent et déforment jusqu'à l'inconvenance leurs influences pour les transcender, distiller une musique qui caresse après le coup... Un amant brutal qui vous lirait de la poésie romantique et vous initierait au mysticisme, au tantra...
Quand l'album se termine sur l'instrumental "Pendelous Skin", je garde un goût de trop peu dans la bouche... Je tente de me lever pour relancer la machine, mais mon équilibre est resté quelque part entre les pistes... Je repense alors à cette heure que je viens de passer allonger sur mon plumard sans rien faire d'autre qu'écouter, sans même avoir envie de faire autre chose, déconnecté un instant de tout, du monde, du matériel, de mon corps engourdi...
Les groupes capables de proposer de tels voyages, de telles introspections, et de vous captiver (de vous capture même) avec autant de génie sont excessivement rares. Mastodon, le temps d'un Blood Mountain y parvient sans sourciller, sûr de son fait, de son charisme, de son emprise... Un album à recommander à tous et d'utilité publique, histoire de parfaire son éducation musicale contemporaine.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
Posté le 22 janvier 2010 à 17 h 33 |
Alors valeur montante du métal moderne après le franc succès que fût Léviathan (je parle surtout de succès critique et d'estime), Mastodon était attendu au tournant, d'autant plus que Blood Mountain est l'album de la signature sur une major, et même si cette rupture ne fût pas des plus brutales, Mastodon laissant le logo Relapse au dos de la pochette, comme par hommage, cela fût un prétexte pour les mauvaises langues. Qui auraient sans doute mieux fait d'écouter l'album avant de l'ouvrir.
Par un mélange détonnant de guitares harmonisées héritées du heavy, d'arpèges métalliques à la Metallica/Slayer, de death, de stoner (notamment le son baveux, par moment), de prog' ou encore de Jazz (oui, je parle bien du jeu tentaculaire de Brann Dailor), le quatuor se positionne alors comme la tête de lance du renouveau métal parfois dit "sludge" des années 2000. Le groupe, qui s'est formé à un concert de High On Fire, a sans doute décidé de pousser plus loin la formule un brin passéiste du groupe de Matt Pike. Blood Mountain, album tournant autour d'un concept assez débile, soit la recherche d'un cristal après avoir franchi une montagne de sang et occis moult gobelins (oui, ce sont définitivement des métalleux), est cependant une prouesse musicale à chaque instant. Jetez juste un oeil au kitsch mais ravissant artwork de Paul Romano pour vous en convaincre.
"The Wolf Is Loose" commence très fort, thrashy à souhait. Il montre que malgré sa signature sur major, Mastodon n'a rien perdu de sa fougue et de son groove. Votre humble serviteur ayant dénombré plus d'une cinquantaines de roulements de tambours, ce qui constitue un bon début pour un morceau de 3:30, on ne peut que rester estomaqué devant la faculté de Brann Dailor à rendre le tout aussi groovy malgré un jeu tout en décalage et en contre temps. Assurément un des meilleurs batteurs. 'Crystal Skull' voit le renfort de Scott Kelly pour un morceau en introduction tribal puis relativement épique. On comprend dès lors les efforts fait sur le travail vocal des différents protagonistes. "Sleeping Giant", introduit par de relativement longs arpèges pour un groupe habitué à rentrer d'office dans le lard, montre les élans progs' du groupe, voie qu'il exploreront par la suite sur le monumental (monumetal?) Crack The Skye. "Capillarian Crest" est extrêmement déstabilisant, de par son absence de couplets/refrains, de ses guitares partant plus qu'en vrille, de par ses multiples changements de rythmes, avant d'aboutir à un passage plus que groovy. Mastodon montre ici son talent pour développer un son particulier mais rock'n'roll à souhait. "Circle Of Cysquatch" se démarque surtout par ses voix de robots (hommage à Iron Man?) et son outro mammouth (qui fait passer Machine Head pour des petites bites). "Bladecatcher" est un délire à base de musiques hawaïennes, de délires extraterestres et de riffs encore plus distordu que d'hab... qui devient véritablement jouissif passé les 1000 premières écoutes. Pour imaginer ce à quoi ça peut ressembler, on pourrait évoquer un Fucking Champs complétement accro à la coke. "Colony Of Birchmen" voit cette fois le renfort de Josh "QOTSA" Homme pour une fusion imparable. Le riff est cette fois compréhensible par le commun des mortels dès la première écoute, et ce malgré, précisons, un côté tout de même tordu et les harmonies vocales fantômatiques très soignées. Sans doute un des sommets de cette montagne sanguinolente. "Hunters Of The Sky", chasse épique des ptérodactyles (au final très Machine Headien, harmonique à l'avenant et double pédale de sortie) et le bouddhiste "Hand Of Stone" sont deux autres perles qui marquent la suprématie de ces quatres-là sur une scène métal sclérosée. En finish, "This Mortal Soil" et "Siberian Divide" sont deux ballades progs, l'une des deux, je sais plus laquelle, recevant le renfort de Cedric Bixlar (Mars Volta, At The Drive In). Oui, il y a du chant de lopette sur les deux. "This Mortal Soil", me semble tout de même un poil plus probable, et mieux foutu notamment via ses changements multiples d'ambiances.
Si l'album est constitué par des morceaux assez efficaces ("heavy" comme dirait Brent Hinds quand il cherche à plaire aux kids), il ne laisse pas moins la porte ouverte à des délires et à un sens de la dérision rare chez les chevelus. Par ailleurs, LE groupe métal des années 2000 se laisse aller à quelques divagations progs mélodiques pas encore parfaites, mais pas loin, et invite les têtes de proue du rock/métal de l'époque. Blood Mountain constitue quoiqu'il en soit une étape indispensable pour tous les guerriers mérovingiens. Je ne sais plus quel magazine de métal avait décrit cet album comme le meilleur des dix dernières années, mais il avait raison -ou presque.
Par un mélange détonnant de guitares harmonisées héritées du heavy, d'arpèges métalliques à la Metallica/Slayer, de death, de stoner (notamment le son baveux, par moment), de prog' ou encore de Jazz (oui, je parle bien du jeu tentaculaire de Brann Dailor), le quatuor se positionne alors comme la tête de lance du renouveau métal parfois dit "sludge" des années 2000. Le groupe, qui s'est formé à un concert de High On Fire, a sans doute décidé de pousser plus loin la formule un brin passéiste du groupe de Matt Pike. Blood Mountain, album tournant autour d'un concept assez débile, soit la recherche d'un cristal après avoir franchi une montagne de sang et occis moult gobelins (oui, ce sont définitivement des métalleux), est cependant une prouesse musicale à chaque instant. Jetez juste un oeil au kitsch mais ravissant artwork de Paul Romano pour vous en convaincre.
"The Wolf Is Loose" commence très fort, thrashy à souhait. Il montre que malgré sa signature sur major, Mastodon n'a rien perdu de sa fougue et de son groove. Votre humble serviteur ayant dénombré plus d'une cinquantaines de roulements de tambours, ce qui constitue un bon début pour un morceau de 3:30, on ne peut que rester estomaqué devant la faculté de Brann Dailor à rendre le tout aussi groovy malgré un jeu tout en décalage et en contre temps. Assurément un des meilleurs batteurs. 'Crystal Skull' voit le renfort de Scott Kelly pour un morceau en introduction tribal puis relativement épique. On comprend dès lors les efforts fait sur le travail vocal des différents protagonistes. "Sleeping Giant", introduit par de relativement longs arpèges pour un groupe habitué à rentrer d'office dans le lard, montre les élans progs' du groupe, voie qu'il exploreront par la suite sur le monumental (monumetal?) Crack The Skye. "Capillarian Crest" est extrêmement déstabilisant, de par son absence de couplets/refrains, de ses guitares partant plus qu'en vrille, de par ses multiples changements de rythmes, avant d'aboutir à un passage plus que groovy. Mastodon montre ici son talent pour développer un son particulier mais rock'n'roll à souhait. "Circle Of Cysquatch" se démarque surtout par ses voix de robots (hommage à Iron Man?) et son outro mammouth (qui fait passer Machine Head pour des petites bites). "Bladecatcher" est un délire à base de musiques hawaïennes, de délires extraterestres et de riffs encore plus distordu que d'hab... qui devient véritablement jouissif passé les 1000 premières écoutes. Pour imaginer ce à quoi ça peut ressembler, on pourrait évoquer un Fucking Champs complétement accro à la coke. "Colony Of Birchmen" voit cette fois le renfort de Josh "QOTSA" Homme pour une fusion imparable. Le riff est cette fois compréhensible par le commun des mortels dès la première écoute, et ce malgré, précisons, un côté tout de même tordu et les harmonies vocales fantômatiques très soignées. Sans doute un des sommets de cette montagne sanguinolente. "Hunters Of The Sky", chasse épique des ptérodactyles (au final très Machine Headien, harmonique à l'avenant et double pédale de sortie) et le bouddhiste "Hand Of Stone" sont deux autres perles qui marquent la suprématie de ces quatres-là sur une scène métal sclérosée. En finish, "This Mortal Soil" et "Siberian Divide" sont deux ballades progs, l'une des deux, je sais plus laquelle, recevant le renfort de Cedric Bixlar (Mars Volta, At The Drive In). Oui, il y a du chant de lopette sur les deux. "This Mortal Soil", me semble tout de même un poil plus probable, et mieux foutu notamment via ses changements multiples d'ambiances.
Si l'album est constitué par des morceaux assez efficaces ("heavy" comme dirait Brent Hinds quand il cherche à plaire aux kids), il ne laisse pas moins la porte ouverte à des délires et à un sens de la dérision rare chez les chevelus. Par ailleurs, LE groupe métal des années 2000 se laisse aller à quelques divagations progs mélodiques pas encore parfaites, mais pas loin, et invite les têtes de proue du rock/métal de l'époque. Blood Mountain constitue quoiqu'il en soit une étape indispensable pour tous les guerriers mérovingiens. Je ne sais plus quel magazine de métal avait décrit cet album comme le meilleur des dix dernières années, mais il avait raison -ou presque.
Excellent ! 18/20
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