Apostle Of Hustle
National Anthem Of Nowhere |
Label :
Arts & Crafts |
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National Anthem Of Nowhere ou la métaphore de la mer que l'homme ne peut conquérir comme le cœur d'une femme impossible (le clip est excellent au passage, une espèce de bd photo bien farfelue). Mais de ce titre se dégage aussi le point de vue intrinsèque de tout ce disque : pouvoir vivre sans point d'attache et entretenir avec la musique un amour clandestin. Ce second disque est un nouveau coup de pied dans la fourmilière où il n'a jamais fait bon d'avouer que l'on n'a pas de situation stable, que notre vie n'est pas toute tracée. Les trois Apostle Of Hustle se moquent ainsi de cette sorte de ‘réprobation nationale du nul part' comme ils l'appellent si bien et poursuivent leurs escapades folâtres. Whiteman tangue toujours entre ses deux amours fidèles qui sont le rock multiforme et la culture latino (encore plus présente que Folkloric Feel) et fait le choix de les faire fusionner dès que possible pour respecter cette grande mixité qui lui tient à coeur. Il mène de front ces navires insubmersibles dans une énergie encore plus communicatrice qui s'emploie à balayer une large gamme de tempos et d'atmosphères rayonnantes. National Anthem Of Nowhere se dresse tel le carnet de voyage de trois canadiens au sang chaud côtoyant à la fois les barrios de la Havane et leur joyeuse fratrie de Toronto. Le trio a privilégié des chansons simples regorgeant de ponts entre ces deux régions qui du coup s'empreignent vite dans notre mémoire par leur concision ainsi que leurs touches spécifiques. De la basse ronflante de "My Sword Hand's Anger 1" qui m'a fait croire pendant un moment qu'une de mes enceintes était flinguée, à la guitare hispanique de "Fast Pony For Victor Jara", de "Cheap Like Sebastian" en goguette à "¡Rafaga!" poème de Federico Garcia Lorca mis en musique comme il le faut, en finissant par le petit nuage gris "NoNoNo" magnifique. Les chemins pour parvenir à la bonne humeur et à la rêverie sont infinis dans une invitation au voyage permanente. Quant à la collision des genres elle est splendide, touchant de ci de là les percussions, la guitare folk, un chant en espagnol dans des proportions irrésistibles. Apostle Of Hustle offre un nouvel album au poil, peut être encore plus libéré que le précédent notamment avec des ajouts inédits de clavier, de cuivres et quelques notes électroniques qui font leur effet. Gagné par une écriture toujours aussi féconde que ce soit sur papier ou sur portées, le groupe montre tous les avantages de mener une vie de bohème telle qu'il le fait. Et sous l'angle abordé il faut dire que tout foutre en l'air semble la meilleure chose à faire. National Anthem of Nowhere/Winds come trolling/The sea don't care...
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
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