Faust
Rennes [Le Jardin Moderne] - mercredi 28 mars 2007 |
Evidemment voir Faust en 2007 peut laisser perplexe au premier abord puisque de la formation originelle il ne subsiste ce soir-là que Jean-Hervé Peron (basse, guitare et tout ce qui peut lui tomber sous la main) et le géant Zappi Diermaier à la batterie. A noter que le duo s'est également adjoint la présence d'Amaury Cambuzat, accessoirement leader d'Ulan Bator.
Alors où réside l'intérêt de voir Faust en 2007, et qui plus est dans une formation si particulière ?
Hé bien, tout simplement dans le fait que cette légende du Krautrock est encore capable de sacrés moments de bravoure !
Il incombera à Zappi d'ouvrir les hostilités: surplombé d'une large plaque d'aluminium et d'une d'une scie circulaire, le légendaire batteur est toujours aussi impressionnant du haut de ses 2 mètres, et prouve d'entrée de jeu qu'il n'a rien perdu de ses capacités à imposer ses rythmes lancinants et reconnaissables immédiatement parmi tant d'autres. Peron et Cambuzat ne tarderont pas à faire leur entrée sur scène: et nous voilà revenus pour quelques instants 35 ans en arrière. Assisterait-on à un concert réservé aux nostalgiques d'une époque révolue et considérée comme bénie pour certains ? Beaucoup l'ont sans doute crû à voir la conviction de Peron hurlant derrière son micro: "Vous en voulez de la Choucroute ? Alors, en voilà de la Choucroute !", et de balancer un hymne que seul Faust peut être en mesure d'avoir composé; à la fois terriblement planant et doté d'une puissance incroyable. Et à l'instant où l'on se permet de penser que le Krautrock n'a peut-être jamais été aussi vivant, voilà que Peron s'arme de sa tronçonneuse, déchirant impitoyablement l'atmosphère électrique du Jardin Moderne, s'attaquant alors à tronçonner comme il se doit les murs de la salle afin d'y inscrire les quelques mots qu'il ne cesse de crier: "Vas-y ! Droit devant", pendant que Diermaier, lui, ne sera pas en reste muni d'une scie à métaux qu'il plaque sur la scie circulaire placé au-dessus de sa batterie rajoutant encore une bonne dose de décibels dans l'espace sonore avant de s'attaquer à détruire un parpaing à l'aide d'un mini-marteau-piqueur, laissant ainsi à Cambuzat de s'exprimer sa six cordes criardes à souhait.
Voilà donc comment Faust s'acoquine avec l'indus et la noise les plus définitifs !
Peron mettra un terme à tout ça, prétextant que cela est n'importe et qu'il faut maintenant se tourner vers des choses plus importantes. Voilà donc une bonne raison pour lui de sortir sa table à repasser afin de réclamer les t-shirts de quelques membres du public pour repasser leurs fringues. Allons bon ! Et lui, de nous raconter sa thèse selon laquelle "Rund ist schön. Schön ist rund ist shön ist rund", avant de demander au public confirmation: "Ist rund shön ?".
Faust n'a manifestement rien perdu de sa folie au cours des décennies écoulées.
Le reste du concert sera plus "classique"... au sens faustien du terme évidemment ! Mais quel plaisir de redécouvrir ces "The Sad Skinhead", "It's A Rainy Day, Sunshine Girl" ou évidemment "J'ai Mal Aux Dents" (forcément très attendus et peu surprenants du fait de leur présence), retravaillés, triturés et re-triturés encore et encore par des types qui n'ont eu de cesse au fil des années de créer, de sculpter et parfaire leur son et d'appréhender de nouveaux horizons. M'étant arrêté à la première période de Faust (c'est-à-dire aux 71 Minutes), les morceaux originaires des périodes postérieures semblant empreints d'une forte couleur noise et complètement barrée.
En près de 2 heures et demi de concert, durant lesquelles un tailleur de pierre aura pu dévoiler ses talents et un soudeur mettre au point LA main ornant le premier opus de la formation (ici en version métal et grand format), le trio n'aura laissé aucun doute sur sa capacités à produire malgré les années un rock foudroyant dont les racines n'ont peut-être plus de secret pour personne, mais dont les horizons se sont élargis d'une manière étonnante. Alors, si sur la longueur du concert quelques passages n'auront peut-être pas été si fracassants que d'autres, toujours est-il que Peron, Diermaier, et Cambuzat (étonnant de sobriété et d'efficacité !) se seront montrés au meilleur de leur jour !
Je n'attendais plus rien de Faust... Vive Faust !
Alors où réside l'intérêt de voir Faust en 2007, et qui plus est dans une formation si particulière ?
Hé bien, tout simplement dans le fait que cette légende du Krautrock est encore capable de sacrés moments de bravoure !
Il incombera à Zappi d'ouvrir les hostilités: surplombé d'une large plaque d'aluminium et d'une d'une scie circulaire, le légendaire batteur est toujours aussi impressionnant du haut de ses 2 mètres, et prouve d'entrée de jeu qu'il n'a rien perdu de ses capacités à imposer ses rythmes lancinants et reconnaissables immédiatement parmi tant d'autres. Peron et Cambuzat ne tarderont pas à faire leur entrée sur scène: et nous voilà revenus pour quelques instants 35 ans en arrière. Assisterait-on à un concert réservé aux nostalgiques d'une époque révolue et considérée comme bénie pour certains ? Beaucoup l'ont sans doute crû à voir la conviction de Peron hurlant derrière son micro: "Vous en voulez de la Choucroute ? Alors, en voilà de la Choucroute !", et de balancer un hymne que seul Faust peut être en mesure d'avoir composé; à la fois terriblement planant et doté d'une puissance incroyable. Et à l'instant où l'on se permet de penser que le Krautrock n'a peut-être jamais été aussi vivant, voilà que Peron s'arme de sa tronçonneuse, déchirant impitoyablement l'atmosphère électrique du Jardin Moderne, s'attaquant alors à tronçonner comme il se doit les murs de la salle afin d'y inscrire les quelques mots qu'il ne cesse de crier: "Vas-y ! Droit devant", pendant que Diermaier, lui, ne sera pas en reste muni d'une scie à métaux qu'il plaque sur la scie circulaire placé au-dessus de sa batterie rajoutant encore une bonne dose de décibels dans l'espace sonore avant de s'attaquer à détruire un parpaing à l'aide d'un mini-marteau-piqueur, laissant ainsi à Cambuzat de s'exprimer sa six cordes criardes à souhait.
Voilà donc comment Faust s'acoquine avec l'indus et la noise les plus définitifs !
Peron mettra un terme à tout ça, prétextant que cela est n'importe et qu'il faut maintenant se tourner vers des choses plus importantes. Voilà donc une bonne raison pour lui de sortir sa table à repasser afin de réclamer les t-shirts de quelques membres du public pour repasser leurs fringues. Allons bon ! Et lui, de nous raconter sa thèse selon laquelle "Rund ist schön. Schön ist rund ist shön ist rund", avant de demander au public confirmation: "Ist rund shön ?".
Faust n'a manifestement rien perdu de sa folie au cours des décennies écoulées.
Le reste du concert sera plus "classique"... au sens faustien du terme évidemment ! Mais quel plaisir de redécouvrir ces "The Sad Skinhead", "It's A Rainy Day, Sunshine Girl" ou évidemment "J'ai Mal Aux Dents" (forcément très attendus et peu surprenants du fait de leur présence), retravaillés, triturés et re-triturés encore et encore par des types qui n'ont eu de cesse au fil des années de créer, de sculpter et parfaire leur son et d'appréhender de nouveaux horizons. M'étant arrêté à la première période de Faust (c'est-à-dire aux 71 Minutes), les morceaux originaires des périodes postérieures semblant empreints d'une forte couleur noise et complètement barrée.
En près de 2 heures et demi de concert, durant lesquelles un tailleur de pierre aura pu dévoiler ses talents et un soudeur mettre au point LA main ornant le premier opus de la formation (ici en version métal et grand format), le trio n'aura laissé aucun doute sur sa capacités à produire malgré les années un rock foudroyant dont les racines n'ont peut-être plus de secret pour personne, mais dont les horizons se sont élargis d'une manière étonnante. Alors, si sur la longueur du concert quelques passages n'auront peut-être pas été si fracassants que d'autres, toujours est-il que Peron, Diermaier, et Cambuzat (étonnant de sobriété et d'efficacité !) se seront montrés au meilleur de leur jour !
Je n'attendais plus rien de Faust... Vive Faust !
Très bon 16/20 | par X_Jpbowersock |
Photo par moi-même.
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