Kickback
Cornered |
Label :
Hostile |
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En 1995, on ne peut pas dire que la scène hardcore française brille par son originalité, son influence ou sa reconnaissance internationale. Les formations new-yorkaises tiennent le haut du pavé et imposent au monde entier un style unique fait de rythmiques rouleaux compresseurs, de mosh-parts et de refrains scandés en chœurs virils.
Pourtant s'il y a en France un groupe qui transpire le hardcore N.Y.S., qui a toujours cru en son potentiel et qui a su gagner le respect de ses homologues américains, c'est bien Kickback.
Cornered, premier album délivré après une flopée de démos et de quarante-cinq tours ayant fait le tour du circuit underground, fait partie des meilleures productions du genre. Autrement dit, tous ceux parmi vous qui aiment 25 Ta Life, Merauder, Madball ou Bulldoze trouveront forcément de quoi se rassasier chez Kickback, qui joue d'entrée dans la cour des grands. Cornered porte la marque du professionnalisme, de l'inspiration urbaine, fruit d'un groupe décomplexé prêt à damer le pion des grosses pointures de la Big Apple sur leur propre terrain.
Dès "Resurrect", on comprend que Kickback ne rigole pas et ne sacrifie pas son intégrité à la mode putassière du hardcore mélodique optimiste de l'écurie Epitaph (Nofx, etc.) Le tempo est lourd, les guitares graves, pesantes, la voix de Stephen hurlée, toujours à la limite de la cassure, et le tout pourrait être estampillé "Made in New York" sans sourciller.
L'intelligence de Kickback est d'avoir su éviter tous les écueils d'un premier jet en proposant un album dégraissé du superflu, foncièrement personnel (même si les influences sont là) et ne visant qu'à l'efficacité maximale. Rythmiques carrés, riffs puissants, ralentissements uppercuts, chœurs typiques du style ("Start of the End", "Against the World", "Be My Guest"), pas de solos démonstratifs (hormis sur "Start of the End"), vocaux parfaitement maîtrisés, les qualités du groupe sont nombreuses et indéniables.
Il faut néanmoins admettre que ce style, extrêmement codifié, ne laisse que peu de place à l'originalité et à l'expérimentation. De fait, les 10 titres de Cornered forment un bloc compact duquel il est bien difficile d'extraire une chanson plutôt qu'une autre. De plus, le rythme étant sensiblement le même tout du long, une impression de répétition peut s'installer. À cet égard, les morceaux 8 et 9 ("Be My Guest", "Down") viennent agréablement briser la routine du mid tempo en proposant quelques accélérations salutaires qui donnent irrémédiablement envie de se ruer dans le premier pogo venu. Sans compter qu'ils permettent de conclure sur un regain d'énergie phénoménal, ce qui est très bien vu de la part de Kickback.
Ajoutez à cela un emballage vraiment réussi (la pochette est superbe, correspondant parfaitement à l'ambiance dégagée par Cornered) et une tendance à flirter avec le death-metal "old school" tout en évitant les poncifs du genre (accumulation de riffs secondaires là où un seul bon est suffisant, grognements inaudibles) et vous avez entre les mains une des meilleures sorties discographiques des années 90 et, pour certains, le meilleur album de Kickback, devenu depuis une des formations européennes de tout premier plan.
Cocoricore !
Pourtant s'il y a en France un groupe qui transpire le hardcore N.Y.S., qui a toujours cru en son potentiel et qui a su gagner le respect de ses homologues américains, c'est bien Kickback.
Cornered, premier album délivré après une flopée de démos et de quarante-cinq tours ayant fait le tour du circuit underground, fait partie des meilleures productions du genre. Autrement dit, tous ceux parmi vous qui aiment 25 Ta Life, Merauder, Madball ou Bulldoze trouveront forcément de quoi se rassasier chez Kickback, qui joue d'entrée dans la cour des grands. Cornered porte la marque du professionnalisme, de l'inspiration urbaine, fruit d'un groupe décomplexé prêt à damer le pion des grosses pointures de la Big Apple sur leur propre terrain.
Dès "Resurrect", on comprend que Kickback ne rigole pas et ne sacrifie pas son intégrité à la mode putassière du hardcore mélodique optimiste de l'écurie Epitaph (Nofx, etc.) Le tempo est lourd, les guitares graves, pesantes, la voix de Stephen hurlée, toujours à la limite de la cassure, et le tout pourrait être estampillé "Made in New York" sans sourciller.
L'intelligence de Kickback est d'avoir su éviter tous les écueils d'un premier jet en proposant un album dégraissé du superflu, foncièrement personnel (même si les influences sont là) et ne visant qu'à l'efficacité maximale. Rythmiques carrés, riffs puissants, ralentissements uppercuts, chœurs typiques du style ("Start of the End", "Against the World", "Be My Guest"), pas de solos démonstratifs (hormis sur "Start of the End"), vocaux parfaitement maîtrisés, les qualités du groupe sont nombreuses et indéniables.
Il faut néanmoins admettre que ce style, extrêmement codifié, ne laisse que peu de place à l'originalité et à l'expérimentation. De fait, les 10 titres de Cornered forment un bloc compact duquel il est bien difficile d'extraire une chanson plutôt qu'une autre. De plus, le rythme étant sensiblement le même tout du long, une impression de répétition peut s'installer. À cet égard, les morceaux 8 et 9 ("Be My Guest", "Down") viennent agréablement briser la routine du mid tempo en proposant quelques accélérations salutaires qui donnent irrémédiablement envie de se ruer dans le premier pogo venu. Sans compter qu'ils permettent de conclure sur un regain d'énergie phénoménal, ce qui est très bien vu de la part de Kickback.
Ajoutez à cela un emballage vraiment réussi (la pochette est superbe, correspondant parfaitement à l'ambiance dégagée par Cornered) et une tendance à flirter avec le death-metal "old school" tout en évitant les poncifs du genre (accumulation de riffs secondaires là où un seul bon est suffisant, grognements inaudibles) et vous avez entre les mains une des meilleures sorties discographiques des années 90 et, pour certains, le meilleur album de Kickback, devenu depuis une des formations européennes de tout premier plan.
Cocoricore !
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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