Kickback
Forever War |
Label :
Hostile |
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Deux ans plus tôt, Cornered avait imposé le style Kickback sur la scène hardcore internationale. Pour les puristes, il s'agirait même de la meilleure réalisation des Parisiens et il est vrai que leur précédent album est un modèle de N.Y.H.C.S., à la fois respectueux des codes mais également marqué par une très forte identité musicale. Néanmoins, on sentait déjà poindre une attirance certaine pour le metal le plus brut, cette attirance étant définitivement assumée sur ce Forever War aux indéniables relents de hardcore-metal.
Cette accointance avec un genre dont les harcoreux se sont toujours foutus a sans doute valu à Kickback de mauvaises critiques, d'autres ont voulu faire du groupe un pionnier du néo-metal, d'autres enfin ont préféré s'intéresser aux idéologies douteuses que draine une partie de son public, ainsi qu'à sa violence. Kicback ne laisse pas l'auditeur tiède.
Côté emballage, Kickback a encore une fois bien soigné son affaire: Une pochette évoquant la bédé hyper violente "Judge Dredd", à l'intérieur, la photo en noir et blanc d'un type qui vient de se faire sauter le caisson et une production assurée par le on ne peut plus respecté Jamie Locke (Madball, Vision of Disorder, Sick Of It All, 454 Big Block, Obituary, My Own Victim, Cro-Mags, etc.) D'ailleurs, outre la crédibilité qu'apporte Jamie Locke, le choix de ce dernier est particulièrement judicieux car ses travaux oscillent justement entre les mondes du hardcore et du metal. Il était donc le plus à même de saisir l'essence du style Kickback et de proposer au groupe le son qui leur correspond le mieux. Et dès les premières mesures de "Heaven And Hell", il devient évident que la voie que suit la formation est la bonne. Le son est lourd, sourd, écrasant. Il correspond parfaitement à l'ambiance nihiliste et désespérée de Forever War.
"Heaven And Hell" est parfaitement représentatif de l'album: un riff introductif proche du doom-death, une accélération subite puis des ralentissements puissants. Le titre est taillé pour la scène, faisant la part belle aux mosh parts et le tout vise à l'efficacité tout en faisant le pari de la sobriété.
Forever War est également plus long que Cornered, les titres étant sensiblement plus travaillés, prenant le temps de développer des ambiances plus sombres taillées dans des rythmiques en béton. Les influences death-metal se font plus marquées ("Forever War", "Nothing", "Triumph"), les passages typiquement hardcore sont plus percutants car moins roboratifs que par le passé ("Fists Of Fury", "Like The Worms"), des titres plus mélodiques apparaissent ("Fists Of Fury", "Winter End") et Kickback ose même l'interlude instrumental ("Long Live Death"), preuve de la maturité et de la confiance qu'a le groupe en son potentiel créatif.
L'album baigne dans une atmosphère de violence larvée, de rage contenue, ce sentiment étant exacerbé par des vocaux déchirants qui font que Kickback reste néanmoins davantage ancré dans le hardcore que dans le metal, même si certains riffs peuvent rappeler Slayer ("False Fame") et que leur son renvoie à la scène death.
Le goût prononcé du groupe pour les ambiances crépusculaires trouve son apothéose dans le dernier titre ("Nightstalker"), soit une longue plage sonore composée par Dark Factory et évoquant les expérimentations sonores de Lustmord. Elle permet à l'auditeur de se remettre de l'agression subie, une convalescence au milieu des morts et des presque morts.
Avec Forever War, Kickback confirme son statut de leader de la scène hardcore européenne et propose un album musclé, authentique, où ne brille nulle lueur d'espoir. Sudation et angoisse garanties...
Cette accointance avec un genre dont les harcoreux se sont toujours foutus a sans doute valu à Kickback de mauvaises critiques, d'autres ont voulu faire du groupe un pionnier du néo-metal, d'autres enfin ont préféré s'intéresser aux idéologies douteuses que draine une partie de son public, ainsi qu'à sa violence. Kicback ne laisse pas l'auditeur tiède.
Côté emballage, Kickback a encore une fois bien soigné son affaire: Une pochette évoquant la bédé hyper violente "Judge Dredd", à l'intérieur, la photo en noir et blanc d'un type qui vient de se faire sauter le caisson et une production assurée par le on ne peut plus respecté Jamie Locke (Madball, Vision of Disorder, Sick Of It All, 454 Big Block, Obituary, My Own Victim, Cro-Mags, etc.) D'ailleurs, outre la crédibilité qu'apporte Jamie Locke, le choix de ce dernier est particulièrement judicieux car ses travaux oscillent justement entre les mondes du hardcore et du metal. Il était donc le plus à même de saisir l'essence du style Kickback et de proposer au groupe le son qui leur correspond le mieux. Et dès les premières mesures de "Heaven And Hell", il devient évident que la voie que suit la formation est la bonne. Le son est lourd, sourd, écrasant. Il correspond parfaitement à l'ambiance nihiliste et désespérée de Forever War.
"Heaven And Hell" est parfaitement représentatif de l'album: un riff introductif proche du doom-death, une accélération subite puis des ralentissements puissants. Le titre est taillé pour la scène, faisant la part belle aux mosh parts et le tout vise à l'efficacité tout en faisant le pari de la sobriété.
Forever War est également plus long que Cornered, les titres étant sensiblement plus travaillés, prenant le temps de développer des ambiances plus sombres taillées dans des rythmiques en béton. Les influences death-metal se font plus marquées ("Forever War", "Nothing", "Triumph"), les passages typiquement hardcore sont plus percutants car moins roboratifs que par le passé ("Fists Of Fury", "Like The Worms"), des titres plus mélodiques apparaissent ("Fists Of Fury", "Winter End") et Kickback ose même l'interlude instrumental ("Long Live Death"), preuve de la maturité et de la confiance qu'a le groupe en son potentiel créatif.
L'album baigne dans une atmosphère de violence larvée, de rage contenue, ce sentiment étant exacerbé par des vocaux déchirants qui font que Kickback reste néanmoins davantage ancré dans le hardcore que dans le metal, même si certains riffs peuvent rappeler Slayer ("False Fame") et que leur son renvoie à la scène death.
Le goût prononcé du groupe pour les ambiances crépusculaires trouve son apothéose dans le dernier titre ("Nightstalker"), soit une longue plage sonore composée par Dark Factory et évoquant les expérimentations sonores de Lustmord. Elle permet à l'auditeur de se remettre de l'agression subie, une convalescence au milieu des morts et des presque morts.
Avec Forever War, Kickback confirme son statut de leader de la scène hardcore européenne et propose un album musclé, authentique, où ne brille nulle lueur d'espoir. Sudation et angoisse garanties...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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