Isobel Campbell
Isobel Campbell & Mark Lanegan - Sunday At Devil Dirt |
Label :
V2 |
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Alors que leur premier album avait généré une belle effervescence (méritée), le second volet de la collaboration entre Isobel Campbell & Mark Lanegan est, de façon bien incompréhensible, sorti dans une indifférence quasi-générale.
Pourtant, Sunday At Devil Dirt est assurément une très belle œuvre. Le principe est toujours le même, à savoir l´association de deux univers musicaux aux sonorités situées aux antipodes, mais partageant une même torpeur mélancolique.
D´un côté la voix rocailleuse et gutturale de l´ombrageux Américain. De l´autre, les soupirs gracieux et ectoplasmiques de l'Ecossaise. D´un côté, une guitare folk sentant le désert, de l´autre un violoncelle chatoyant. La musique de Mark Lanegan est très tellurique, alors que celle de Isobel Campbell est au contraire éminemment aérienne. La succession ou l´association de ces univers procure un effet certain. On est bringuebalé de haut en bas entre une musique folk très réaliste et des envolées irréelles: une véritable montagne russe entre ether et terre en fait.
Tout au long de l´album, on se délecte des différentes associations des deux registres.
Parfois, elle se succèdent, comme sur "Seafaring Song" ou "The Raven", oú Mark Lanegan s´approprie les couplets avant que Isobel Campbell n´intervienne sur les refrains ou les accompagnements.
A d´autres moments, ces deux musiques font jeu égal, pour donner les meilleures pistes de l´album. Les voix se répondent et s'associent, les instruments s´entremêlent pour donner des chansons exceptionnelles. A ce titre, "Who Built The Road" est un véritable road-movie onirique et envoûtant, "Come On Over (Turn Me On)" surprend par ses accents jazzy. Quant à "Backburner", son rythme tribal est angoissant, impression renforcée par les chœurs psalmodiés de Isobel Cambel, tenant plus de l´incantation que du chant.
Mais la plupart du temps, c´est l´univers musical de l´Américain qui se trouve au premier plan. Ses folk-songs pessimistes et blues visceraux sont habillées par les chœurs de Isobel Campbell et son violoncelle, somme toutes assez discrets sur cet opus, plus que sur Ballad Of The Broken Seas en tout cas. En fait, on a souvent l´impression de voir un homme en train de se recueillir, écrasé par le poids de la vie, mais entouré par un fantôme bienveillant, venu lui susurrer à l´oreille des paroles rassurants. Et c´est un peu ça qui se passe sur Sunday At Devil Dirt: il semble que Isobel Campbell hante de sa présence l´album.
On pourra être un peu déçu par ce choix. Si on ne doute pas que l´écriture s´est faite à quatre mains, force est de constater qu´on entend surtout Mark Lanegan et que Isobel Campbell est reléguée aux accompagnements sur la moitié du disque (elle ne chante vraiment que sur deux pistes). On pourra le regretter. Mais le mieux est l´ennemi du bien, et encore plus de l´excellent. Après plusieurs écoutes, on se rend compte que le duo s´est refusé à livrer une copie de Ballad Of The Broken Seas et que cette variation de leur style est finalement toute aussi riche que la précédente.
Sublime donc, rare et précieux aussi. Un véritable voyage onirique dans le désert américain, avec ce qu´il faut de mirages pour quitter terre et s´y plaire. Et un disque de chevet de plus...
Pourtant, Sunday At Devil Dirt est assurément une très belle œuvre. Le principe est toujours le même, à savoir l´association de deux univers musicaux aux sonorités situées aux antipodes, mais partageant une même torpeur mélancolique.
D´un côté la voix rocailleuse et gutturale de l´ombrageux Américain. De l´autre, les soupirs gracieux et ectoplasmiques de l'Ecossaise. D´un côté, une guitare folk sentant le désert, de l´autre un violoncelle chatoyant. La musique de Mark Lanegan est très tellurique, alors que celle de Isobel Campbell est au contraire éminemment aérienne. La succession ou l´association de ces univers procure un effet certain. On est bringuebalé de haut en bas entre une musique folk très réaliste et des envolées irréelles: une véritable montagne russe entre ether et terre en fait.
Tout au long de l´album, on se délecte des différentes associations des deux registres.
Parfois, elle se succèdent, comme sur "Seafaring Song" ou "The Raven", oú Mark Lanegan s´approprie les couplets avant que Isobel Campbell n´intervienne sur les refrains ou les accompagnements.
A d´autres moments, ces deux musiques font jeu égal, pour donner les meilleures pistes de l´album. Les voix se répondent et s'associent, les instruments s´entremêlent pour donner des chansons exceptionnelles. A ce titre, "Who Built The Road" est un véritable road-movie onirique et envoûtant, "Come On Over (Turn Me On)" surprend par ses accents jazzy. Quant à "Backburner", son rythme tribal est angoissant, impression renforcée par les chœurs psalmodiés de Isobel Cambel, tenant plus de l´incantation que du chant.
Mais la plupart du temps, c´est l´univers musical de l´Américain qui se trouve au premier plan. Ses folk-songs pessimistes et blues visceraux sont habillées par les chœurs de Isobel Campbell et son violoncelle, somme toutes assez discrets sur cet opus, plus que sur Ballad Of The Broken Seas en tout cas. En fait, on a souvent l´impression de voir un homme en train de se recueillir, écrasé par le poids de la vie, mais entouré par un fantôme bienveillant, venu lui susurrer à l´oreille des paroles rassurants. Et c´est un peu ça qui se passe sur Sunday At Devil Dirt: il semble que Isobel Campbell hante de sa présence l´album.
On pourra être un peu déçu par ce choix. Si on ne doute pas que l´écriture s´est faite à quatre mains, force est de constater qu´on entend surtout Mark Lanegan et que Isobel Campbell est reléguée aux accompagnements sur la moitié du disque (elle ne chante vraiment que sur deux pistes). On pourra le regretter. Mais le mieux est l´ennemi du bien, et encore plus de l´excellent. Après plusieurs écoutes, on se rend compte que le duo s´est refusé à livrer une copie de Ballad Of The Broken Seas et que cette variation de leur style est finalement toute aussi riche que la précédente.
Sublime donc, rare et précieux aussi. Un véritable voyage onirique dans le désert américain, avec ce qu´il faut de mirages pour quitter terre et s´y plaire. Et un disque de chevet de plus...
Excellent ! 18/20 | par Vamos |
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