Isobel Campbell
Isobel Campbell & Mark Lanegan - Hawk |
Label :
V2 |
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Après deux superbes albums (Ballad Of The Broken Seas en 2006 et Sunday At Devil Dirt en 2008), Isobel Campbell et Mark Lanegan nous reviennent en 2010 avec une troisième œuvre intitulée Hawk. Des invités de marque sont présents, tel James Iha, guitariste de l'incarnation originelle des Smashing Pumpkins, à la guitare donc sur deux morceaux, ou encore Willy Manson, talentueux folkeux américain, qui chante aussi sur deux titres. Comme sur leurs deux premiers opus, la quasi-intégralité des chansons est écrite par l'écossaise, qui offre une nouvelle fois à son rugueux compagnon de voix un écrin à la mesure de celle-ci. Mais il faut tout de suite noter que le grand Mark est moins présent au micro sur cet album, puisqu'il ne chante "que" huit titres sur les treize qui le composent. Néanmoins, son impact sur la musique délivrée par le duo est toujours aussi important et central, et ce dès les premiers morceaux du disque.
Celui-ci débute par "We Die And See Beauty Reign", un titre court et quelque peu planant, éthéré, où les voix de la Belle et de la Bête s'entremêlent parfaitement, ce qui constitue une parfaite introduction à la galette. Vient ensuite "You Won't Let Me Down Again", où Lanegan prend les choses en mains, Campbell le rejoignant sur les refrains, le tout étant appuyé par une guitare conférant un certain allant à la chanson. La paire s'essaye après à l'exercice de la reprise. Exercice déjà tenté et parfaitement réussi sur Ballad Of The Broken Seas avec le "Ramblin' Man" du grand Hank Williams, ou encore avec "The Breaking Hands" sur The Jeffrey Lee Pierce Sessions Project - The Journey Is Long, projet dédié à Jeffrey Lee Pierce, le feu leader du mythique Gun Club et ami très proche de Lanegan. Donc, deux titres du génial (mais également décédé) Townes Van Zandt, tout d'abord avec "Snake Song", et, deux pistes plus loin, "No Place To Fall", une des chansons les plus connues de son auteur. Si sur la première, ils chantent ensemble, sur la seconde, c'est Willy Manson qui prend la place de Mark pour assurer la voix principale, toujours soutenu par la candide voix d'Isobel, pour un très beau résultat dans les deux cas.
"Come Undone" trouve sa place entre les deux "covers" de Van Zandt, titre rappelant "Come On Over (Turn Me On)" (de Sunday At Devil Dirt) par son ambiance tout en suspension et dans l'impression que tout peut exploser à n'importe quel moment. Des titres au rythme plus enlevé ("Get Behind Me", l'éponyme "Hawk") succèdent à des morceaux plus tranquilles : le très beau et apaisé "Time Of The Season", "Sunrise", qui n'est pas sans rappeler, par son ton calme, le titre du même nom de Lanegan, inclus sur son magistral deuxième album solo Whiskey For The Holy Ghost.
Après une nouvelle sucrerie d'Isobel ("To Hell & Back Again") et la seconde apparition de Willy Manson sur "Cool Water", qui, comme son titre l'indique, est cool, les voix de nos deux complices se réunissent une dernière fois sur la courte mais très bonne "Eyes Of Green", aux intonations country, avant que l'excellente "Lately" ne referme cet album, où Mark, soutenu par deux choristes, est seul au micro, sa voix de baryton faisant une nouvelle fois des merveilles.
Au final, nous avons affaire à un nouvel très bel effort. La délicate écossaise s'occupe de nombreux détails, comme sur les deux précédentes livraisons (écriture, arrangements, mixage, en plus de jouer de plusieurs instruments) et le rugueux mais toujours subtil américain apporte, comme à son habitude, toute la profondeur et la gravité de son fantastique organe. Organe qui, décidément, ne cesse de se bonifier avec les années. Le duo se maintient de belle manière dans le registre folk de ses deux livrées passées, registre qu'il prolonge et approfondit, avec une incursion dans la country, démontrant ainsi que leur formule musicale n'est pas figée et qu'ils savent explorer de nouvelles contrées quand le besoin s'en fait ressentir. Le propre des grands artistes.
Celui-ci débute par "We Die And See Beauty Reign", un titre court et quelque peu planant, éthéré, où les voix de la Belle et de la Bête s'entremêlent parfaitement, ce qui constitue une parfaite introduction à la galette. Vient ensuite "You Won't Let Me Down Again", où Lanegan prend les choses en mains, Campbell le rejoignant sur les refrains, le tout étant appuyé par une guitare conférant un certain allant à la chanson. La paire s'essaye après à l'exercice de la reprise. Exercice déjà tenté et parfaitement réussi sur Ballad Of The Broken Seas avec le "Ramblin' Man" du grand Hank Williams, ou encore avec "The Breaking Hands" sur The Jeffrey Lee Pierce Sessions Project - The Journey Is Long, projet dédié à Jeffrey Lee Pierce, le feu leader du mythique Gun Club et ami très proche de Lanegan. Donc, deux titres du génial (mais également décédé) Townes Van Zandt, tout d'abord avec "Snake Song", et, deux pistes plus loin, "No Place To Fall", une des chansons les plus connues de son auteur. Si sur la première, ils chantent ensemble, sur la seconde, c'est Willy Manson qui prend la place de Mark pour assurer la voix principale, toujours soutenu par la candide voix d'Isobel, pour un très beau résultat dans les deux cas.
"Come Undone" trouve sa place entre les deux "covers" de Van Zandt, titre rappelant "Come On Over (Turn Me On)" (de Sunday At Devil Dirt) par son ambiance tout en suspension et dans l'impression que tout peut exploser à n'importe quel moment. Des titres au rythme plus enlevé ("Get Behind Me", l'éponyme "Hawk") succèdent à des morceaux plus tranquilles : le très beau et apaisé "Time Of The Season", "Sunrise", qui n'est pas sans rappeler, par son ton calme, le titre du même nom de Lanegan, inclus sur son magistral deuxième album solo Whiskey For The Holy Ghost.
Après une nouvelle sucrerie d'Isobel ("To Hell & Back Again") et la seconde apparition de Willy Manson sur "Cool Water", qui, comme son titre l'indique, est cool, les voix de nos deux complices se réunissent une dernière fois sur la courte mais très bonne "Eyes Of Green", aux intonations country, avant que l'excellente "Lately" ne referme cet album, où Mark, soutenu par deux choristes, est seul au micro, sa voix de baryton faisant une nouvelle fois des merveilles.
Au final, nous avons affaire à un nouvel très bel effort. La délicate écossaise s'occupe de nombreux détails, comme sur les deux précédentes livraisons (écriture, arrangements, mixage, en plus de jouer de plusieurs instruments) et le rugueux mais toujours subtil américain apporte, comme à son habitude, toute la profondeur et la gravité de son fantastique organe. Organe qui, décidément, ne cesse de se bonifier avec les années. Le duo se maintient de belle manière dans le registre folk de ses deux livrées passées, registre qu'il prolonge et approfondit, avec une incursion dans la country, démontrant ainsi que leur formule musicale n'est pas figée et qu'ils savent explorer de nouvelles contrées quand le besoin s'en fait ressentir. Le propre des grands artistes.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
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