The Portobello Bones
Eden On Earth |
Label :
Crash Disques |
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Le tout dernier album des Portobello Bones, après une discographie à s'y perdre (si on compte tous les Eps, les disques de collaborations etc...) est sans doute leur plus violent. Et ce n'est pas parce qu'il s'agit de leur chant du cygne (le groupe se sépare fin 2001) et que c'est objectivement leur plus abouti que je serai tendre: pour la première fois, la musique du trio de Tours sonne complaisante. Complaisante car trop définitivement hardcore, trop en phase avec le style que le groupe honore depuis ses débuts tout en s'étant toujours bien gardé de tomber dans ses clichés : les cris systématiques, tout à fond. La musique des Portobello Bones alternait avec maestria passages violents, mélodieux et passages plus atmosphériques et sombres.
Fini Genève, le groupe s'est rendu du côté de chez lui pour enregistrer ce dernier album. Le son y est beaucoup plus saturé, très peu d'espace pour respirer : les titres s'enchaînent sur les chapeaux de roues, laissant un mur de guitares hachées souvent presque totalement couvrir les deux voix sous-mixées. Lorsque ce mur de guitare se calme, sur "What Did You Expect", on retrouve un Lionel impérieux, qui n'a jamais aussi bien chanté, de manière aussi féminine. C'est dans ces précieux moments, entre deux explosions, que les Portobello Bones retrouvent à mon sens toute leur ampleur mélodique. Des instants fulgurants, il y en a sur "Eden On Earth", l'animalité hip-hop/indus scandée en espagnol qu'est "Nuestra Familia" nous tombe en pleine gueule, et là les Portobello Bones s'avancent dans une expérimentation tendue impressionnante. "God Bless Conspiraties" est un superbe titre speedé, parano et chaotique. Plus loin le final de "Eu-rope" vrille totalement le cerveau en mélangeant beats jungles ultra agressifs et guitares déchainées, dans un canevas de violence du niveau de Atari Teenage Riot.
Ce morceau est le gros pétage de plombs final préparant le magnifique épilogue d'un parcours musical fascinant amorcé au début des années 90.
"Slowly, we Bleed" résume toute la singularité du groupe en rendant hommage à la dure condition féminine, une dernière fois.
Ce morceau commence par une longue montée de plus de six minutes, rampante, écrasante, lancinante, où vient se poser une voix de femme en japonais avant d'éclater magnifiquement dans un riff que n'aurait pas renié RATM.
Bon, il y a dans ce disque des passages à vide où le groupe se complait dans des poses hardcore caricaturales, et des passages où le groupe va encore plus loin dans la tension et la beauté qui l'anime depuis le départ. Je fais quoi moi avec ça? Forcément mitigé.
Fini Genève, le groupe s'est rendu du côté de chez lui pour enregistrer ce dernier album. Le son y est beaucoup plus saturé, très peu d'espace pour respirer : les titres s'enchaînent sur les chapeaux de roues, laissant un mur de guitares hachées souvent presque totalement couvrir les deux voix sous-mixées. Lorsque ce mur de guitare se calme, sur "What Did You Expect", on retrouve un Lionel impérieux, qui n'a jamais aussi bien chanté, de manière aussi féminine. C'est dans ces précieux moments, entre deux explosions, que les Portobello Bones retrouvent à mon sens toute leur ampleur mélodique. Des instants fulgurants, il y en a sur "Eden On Earth", l'animalité hip-hop/indus scandée en espagnol qu'est "Nuestra Familia" nous tombe en pleine gueule, et là les Portobello Bones s'avancent dans une expérimentation tendue impressionnante. "God Bless Conspiraties" est un superbe titre speedé, parano et chaotique. Plus loin le final de "Eu-rope" vrille totalement le cerveau en mélangeant beats jungles ultra agressifs et guitares déchainées, dans un canevas de violence du niveau de Atari Teenage Riot.
Ce morceau est le gros pétage de plombs final préparant le magnifique épilogue d'un parcours musical fascinant amorcé au début des années 90.
"Slowly, we Bleed" résume toute la singularité du groupe en rendant hommage à la dure condition féminine, une dernière fois.
Ce morceau commence par une longue montée de plus de six minutes, rampante, écrasante, lancinante, où vient se poser une voix de femme en japonais avant d'éclater magnifiquement dans un riff que n'aurait pas renié RATM.
Bon, il y a dans ce disque des passages à vide où le groupe se complait dans des poses hardcore caricaturales, et des passages où le groupe va encore plus loin dans la tension et la beauté qui l'anime depuis le départ. Je fais quoi moi avec ça? Forcément mitigé.
Correct 12/20 | par Sam lowry |
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