Ken Stringfellow
Soft Commands |
Label :
Rykodisc |
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Le palmarès de Ken Stringfellow est assez impressionnant : membre des formidables Posies, on l'a aussi croisé (entre autres) chez REM, Big Star, ou encore Lagwagon (ça, c'est vraiment la classe ultime). Et curieusement, son œuvre propre est d'une modestie et d'une discrétion confondantes, tout en étant extrêmement soignée et raffinée.
Soft Commands offre ce mélange de folk et de pop typique des College Radios, musique belle comme un épisode de My So-Called Life, qui évoque l'Amérique teenage dans ce qu'elle a de plus précieux : les milk-shake sur la banquette arrière, les ballades dans le bois du campus, le breakfast burger du Carl's Jr et les Van's à damier. Évidemment, on pourra toujours objecter - et regretter - que la contrepartie de cette élégance nerd soit une absence de méchanceté un peu dommageable à la force de cet album : les titres les plus dépouillés (les premiers) ratent leur cible, par manque de rugosité. Stringfellow n'est jamais meilleur que quand il fait dans l'orchestral façon Beach Boys, comme sur les superbes "When U Find Someone" et "Cyclone Graves" qui se rêvent en "God Only Knows" de vestiaire, ou "Let Me Do" qui rappelle vaguement McCartney. Le passage le plus foudroyant de grandiloquence étant probablement le chœur liturgique qui vient trancher dans le reggae "You Become The Dawn". Et le tour de force de cet album, c'est son équilibre miraculeux, cette capacité à être simultanément Elton John et Nick Drake, à ne jamais sombrer dans la grandiloquence vulgaire, alors que cent mille couches de cordes et de voix se superposent en des architectures de cathédrales à des arpèges de piano violemment lyriques. J'ai parlé de musique modeste ? Manquerait plus que ça.
Soft Commands offre ce mélange de folk et de pop typique des College Radios, musique belle comme un épisode de My So-Called Life, qui évoque l'Amérique teenage dans ce qu'elle a de plus précieux : les milk-shake sur la banquette arrière, les ballades dans le bois du campus, le breakfast burger du Carl's Jr et les Van's à damier. Évidemment, on pourra toujours objecter - et regretter - que la contrepartie de cette élégance nerd soit une absence de méchanceté un peu dommageable à la force de cet album : les titres les plus dépouillés (les premiers) ratent leur cible, par manque de rugosité. Stringfellow n'est jamais meilleur que quand il fait dans l'orchestral façon Beach Boys, comme sur les superbes "When U Find Someone" et "Cyclone Graves" qui se rêvent en "God Only Knows" de vestiaire, ou "Let Me Do" qui rappelle vaguement McCartney. Le passage le plus foudroyant de grandiloquence étant probablement le chœur liturgique qui vient trancher dans le reggae "You Become The Dawn". Et le tour de force de cet album, c'est son équilibre miraculeux, cette capacité à être simultanément Elton John et Nick Drake, à ne jamais sombrer dans la grandiloquence vulgaire, alors que cent mille couches de cordes et de voix se superposent en des architectures de cathédrales à des arpèges de piano violemment lyriques. J'ai parlé de musique modeste ? Manquerait plus que ça.
Très bon 16/20 | par Johnny Johnny |
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