Bertrand Burgalat

Burgalat en 2012 ? j'n'y croyais pas quand on m'a annoncé ça. Le retour de Tricatel sur le devant de la scène au même moment (avec notamment Jef Barbara) est une nouvelle aussi bonne que surprenante. Moi qui en était pratiquement resté au "Bungalow" de Valérie Lemercier, Toutes Directions, tel un panneau à la sortie d'un rond point. Un panneau toujours très classe, avec cette raie & ces lunettes reconnaissable entre mille.

Toujours dans cette lignée électro pop, doucement easy listening, sans jamais sombrer dans l'auto-caricature histoire de connaître une gloire conséquente... Oui oui, je parle du "Louxor" de Katerine. La comparaison est plus qu'évidente avec le Katerine d'avant, celui des Créatures, du 8è Ciel. En plus synthétique. "Sentinelle Mathématique" douceur disco à grand renfort de cordes et de blips, où l'on sent cette volonté intacte de l'exaltation pop, d'affirmer l'amour de Bertrand Burgalat pour la langue française ("Très Grand Tourisme", "Réveil en Voiture" mi parlé, "Sous Les Colombes De Granit" qu'on dirait emprunté à un film de Jacques Demy)

Il n'a pas son pareil pour générer des espèces de tubes improbables (le génial "Bardot's Dance", "Survet' Vert & Mauve" & "La Rose de Sang") totalement assumés, vraiment premier degré (quoique...), Déclaration d'amour abstraite (le Polnareffien "Dubai My Love", le poétique "To Much"). Une espèce de fantaisie stricte qui lui sied à merveille, funambule musical ne tombant jamais dans le filet de la musique d'ascenseur (qui pourtant lui tend ses mailles béantes), Bertrand Burgalat réussit là un disque rêveur, aux compositions toujours impeccables, inventives et obsessives.

De toutes les directions à prendre, il a indéniablement choisi la sienne, un chemin de campagne qu'il suit depuis des années, se bonifiant au fil des kilomètres.