Télépopmusik
Genetic World |
Label :
Catalogue |
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Tout le monde a déjà entendu un morceau de Télépopmusik. Vous savez le genre de mélodies qui vous glissent entre les doigts au détour d'un spot publicitaire et dont vous retenez l'air durant des journées entières. Il y a eu "Breathe", "Smile" ou moins connu l'instrumental "Da Hoola". Comment les oublier. Cette électro jazz bouclée de petits effets finement dentelés, la voix tombée des nues de Angela McCluskey se baignant dans cette atmosphère lounge idyllique... Catalogue a vu le bon filon en ces trois amis de longue date qui ont écarté leurs projets respectifs pour concevoir cet album à l'attitude zen, travaillé au possible. Fabrice Dumont, Stephan Haeri et Christophe Hetier sont parvenus à fusionner pop, big beat, électro jazz dans un océan de quiétude, d'écumes, pacifique. ‘Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté', pour reprendre l'expression de Baudelaire. Mais pourtant il s'agit bien du sentiment qui se dégage à l'écoute de ce premier album, croisement entre deux modes analogiques, celui des samples et celui d'un bon nombre d'instruments malgré l'orientation électronique. Et il est bon de constater que le but du trio n'a jamais été d'occuper les chaînes hertziennes. Genetic World bénéficie d'un travail pointu sur l'apport de beats ‘classiques' en trame de fond ou parfois plus en devant ("Dance Me"). Les grésillements et voix modulées sont ressortis ainsi que les anciennes générations de claviers retentissants comme des sirènes par instants. Mais ce léger goût du kitsch est surtout renforcé par Angela McCluskey, rencontrée au détour d'un voyage aux Etats-Unis, au timbre improbable éraillé comme on ne fait plus. Et il va sans dire que cette présence est le principal atout du disque tant l'ambiance dégagée par sa seule personne est éclatante. Ainsi à la série de titres énoncés ci-dessus se rajoutent "Yesterday Was A Lie" et "Love Can Damage Your Health" splendide coupé par des bruits de pellicule et de projecteur cinématographique. Un parallèle intéressant incontournable dans ce mélange emprunté à de nombreuses images vieillissantes mais dont on ne veut perdre le souvenir. Et puis il y a aussi l'attachement de Télépopmusik au hip hop et au spoken word de Mau qu'ils confrontent à une contrebasse généreuse sur "Let's Go Again" et au jazz un peu plus tourmenté de "Trishika". Histoire d'ouvrir encore plus d'horizons et d'appréhender toutes les attentions sur cet éventail d'influences à la fois décalé mais aussi en accord avec son temps. Genetic World est donc un peu tout ça. Un disque ouvert, simple et honnête qu'il fait bon d'écouter pour décompresser et retrouver un peu de tranquillité.
Pas mal 13/20 | par TiComo La Fuera |
Posté le 31 octobre 2008 à 20 h 21 |
Depuis quand les français font-ils du trip-hop ? Et depuis quand se vendent-ils à l'étranger d'ailleurs ? Chez Télépopmusik, on se fout de ce genre de problème. Rien à fichtre, car on a un trouvé un nom à dormir dehors, consonance aussi agréable pour un Belge que pour un Pékinois incluse, on fait circuler nos tubes via des pubs, des génériques télé et on a des artworks dignes de panneaux publicitaires pour yaourts allégés. Bonjour l'expertise en communication. En plus, on va sur ce Genetic World vous parler d'amour et d'autres banalités bien connues pour séduire les foules. Nappages sucrés façon île flottante et tarte à la crème lounge : on frôle le diabète dès les premiers sons du célèbre "Breathe". Alors c'était ça le trip hop français ? Massive Attack semble définitivement hors de portée. On ne peut s'empêcher de cracher sur Telepopmusik, tant celui-ci est devenu la coqueluche de l'électro français et donc agace par son indéniable popularité. N'empêche que l'on ne peut s'empêcher de secrètement apprécier l'évidence et la simplicité des nappes intimistes d'un "Love Can Damage Your Health" ou d'un "Breathe" véritable ode aux hauts et bas de la vie. Sournoisement obligé de le cacher à ses proches, on déguste ce Genetic World comme une boite de chocolat d'une quelconque grande marque, remplie de régals, mais également de guêpiers fourrés à je-ne-sais quelle liqueur dégueulasse (si ça peut parler aux grands enfants). Car le problème avec Genetic World, c'est que le maître chocolatier semble avoir un peu perdu la notion des proportions. Consumé par d'infectes vagues lounge et electro-pétasse, ce second album en date ne tient pas en longueur, mais alors vraiment pas. Si un tout petit fragment du disque révèle quelques agréables surprises, le reste demeure d'une qualité bien plus équivoque, digne d'un bâclage made in Universal. Mais on en dispose, et l'on se retrouve immanquablement sous la couette à toujours et encore écouter les petites perles sans OGM que propose ce Genetic World. Un album à ne pas attaquer par le mauvais bout, en somme.
Pas mal 13/20
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