Lambchop

Véritable pied de nez au plus célèbre album de Michael Jackson, Kurt Wagner ne cache pas vouloir vendre autant d'albums que l'inventeur du moonwalk. Pari risqué, pari raté. Mais plutôt que scruter les listes des top charts, mieux vaut s'attarder sur la valeur de ce Thriller.

Amateur de spleen, passez votre chemin. Car si Lambchop avait réussi à nous enfoncer dans les carcans de la mélancolie dans les albums précédents, avec Thriller changement de cap. Des sujets plus légers sont abordés comme l'excellent " You're fucking sunny day " qui est un véritable plaidoyer à l'oisiveté et un manifeste au j'en-foutisme des plus virulents. Mais Wagner nous gratine aussi de sujets plus légers dont la chanson "My Face Your Ass" annonce tout de suite la teneur. Une énergie que l'on retrouve sur "Hey, Where's your girl" capable de faire bouger le popotin des plus nonchalants d'entre nous.

Mais toute cette ivresse musicale est éphémère. Kurt Wagner ne peut pas s'empêcher de nous lâcher une de ses perles mélancolique dont lui seul à le secret. De "Old Fat Robin" à "Crawl Away", Lambchop montre aussi tout son savoir-faire en matière de mélodies sombres sur lesquelles viennent se poser les murmures de Wagner. Puis on attaque le morceau phare "Thriller" qui n'est pas une reprise du plus grand succès musicale de tous les temps (financièrement je parle) mais une traversée instrumentale d'un monde plutôt terrifiant et lugubre accentué par le minimalisme instrumental.

Vous l'aurez compris, Lambchop est ambitieux et l'album est à la mesure de sa prétention. "Thriller" se révèle un album plus drôle, plus énergique que les précédents. Mais Wagner ajoute quelques titres mélancoliques qui s'intègrent parfaitement à cet album. Une petite transformation montrant l'étendue du talent de ce collectif majeur de Nashville.