Lambchop
How I Quit Smoking |
Label :
Merge |
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Bien qu'entouré d'un collectif d'une dizaine de musiciens, Kurt Wagner est pourtant un homme seul. Désespérément seul.
Reclus, replié sur lui-même, torturé jusqu'au tréfonds de l'âme, il chante des airs de country cramponnantes et stupéfiantes de beauté sombre.
Ce natif de Nashville traîne derrière lui des fantômes issus de la vieille amérique. Non pas ceux des galas de village, bango et violons de sortie, mais plutôt cette musique triste et éperdue, symbolisant l'émancipation inutile de quelques poètes désabusés, ceux de l'ancien temps. Ces guitares abîmées et usées jusqu'à la corde semblent être grattées par des doigts soudain vieillis de cents ans. On redécouvre des parfums oubliés, ceux de la terre, des déserts, des champs...
Et pourtant on ne peut qu'être admiratif devant ces titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. Le son et les arrangements sont modernes et rendent parfaitement hommage à un genre tombé en désuétude. C'est que à cette époque la country allait être récupéré par une bande de types plutôt accros au Valium pour en faire le support de leur spleen indécrottable : Palace Brother, Vic Chesnutt, Freakwater entre autres...
Kurt Wagner réussit à nous toucher droit au cœur, grâce à sa modestie et sa sincérité. Disposant de mille arrangements somptueux, il n'en abuse jamais. Discrètement des violons, quelques accords de banjo, des pédal-steel ou des harmonicas viennent magnifier l'immense chagrin qui se dégage de l'ensemble. La voix de Kurt Wagner est incroyablement chaude, située très bas dans le grave et dans le murmure, presque en dedans. Elle respire l'émotion comme l'alcool. Et lorsqu'elle se fait accompagnée par des chœurs de princesses, le mariage des harmonies atteint une grâce absolue. On ne peut s'empêcher de penser à Leonard Cohen.
Lambchop retourne et sidère : on se demande comment ces chansons si épurées peuvent pourtant être poignantes à ce point. Toute l'angoisse de cet artiste est livrée sans retenue, sans pudeur mais aussi sans fard.
Ce type livre un compte-rendu sur ses états d'âme et ses digressions de manière si authentique que l'on est subjugué. La magnificence de l'orchestre est proche du dépouillement mais jamais elle n'aura rendu les choses aussi intenses. On se surprendrait presque à reconnaître que tout cela est si beau. Ces contemplations dramatiques à la fois simples et bucoliques ne lassent jamais.
Impossible de rester de marbre. Cet œuvre majeure du country-rock américain, habité de bout en bout par son auteur, est le témoignage d'un monsieur amer mais sensible.
Reclus, replié sur lui-même, torturé jusqu'au tréfonds de l'âme, il chante des airs de country cramponnantes et stupéfiantes de beauté sombre.
Ce natif de Nashville traîne derrière lui des fantômes issus de la vieille amérique. Non pas ceux des galas de village, bango et violons de sortie, mais plutôt cette musique triste et éperdue, symbolisant l'émancipation inutile de quelques poètes désabusés, ceux de l'ancien temps. Ces guitares abîmées et usées jusqu'à la corde semblent être grattées par des doigts soudain vieillis de cents ans. On redécouvre des parfums oubliés, ceux de la terre, des déserts, des champs...
Et pourtant on ne peut qu'être admiratif devant ces titres, tous aussi sublimes les uns que les autres. Le son et les arrangements sont modernes et rendent parfaitement hommage à un genre tombé en désuétude. C'est que à cette époque la country allait être récupéré par une bande de types plutôt accros au Valium pour en faire le support de leur spleen indécrottable : Palace Brother, Vic Chesnutt, Freakwater entre autres...
Kurt Wagner réussit à nous toucher droit au cœur, grâce à sa modestie et sa sincérité. Disposant de mille arrangements somptueux, il n'en abuse jamais. Discrètement des violons, quelques accords de banjo, des pédal-steel ou des harmonicas viennent magnifier l'immense chagrin qui se dégage de l'ensemble. La voix de Kurt Wagner est incroyablement chaude, située très bas dans le grave et dans le murmure, presque en dedans. Elle respire l'émotion comme l'alcool. Et lorsqu'elle se fait accompagnée par des chœurs de princesses, le mariage des harmonies atteint une grâce absolue. On ne peut s'empêcher de penser à Leonard Cohen.
Lambchop retourne et sidère : on se demande comment ces chansons si épurées peuvent pourtant être poignantes à ce point. Toute l'angoisse de cet artiste est livrée sans retenue, sans pudeur mais aussi sans fard.
Ce type livre un compte-rendu sur ses états d'âme et ses digressions de manière si authentique que l'on est subjugué. La magnificence de l'orchestre est proche du dépouillement mais jamais elle n'aura rendu les choses aussi intenses. On se surprendrait presque à reconnaître que tout cela est si beau. Ces contemplations dramatiques à la fois simples et bucoliques ne lassent jamais.
Impossible de rester de marbre. Cet œuvre majeure du country-rock américain, habité de bout en bout par son auteur, est le témoignage d'un monsieur amer mais sensible.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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