Amanda Palmer

Who Killed Amanda Palmer

Who Killed Amanda Palmer

 Label :     Roadrunner 
 Sortie :    mardi 16 septembre 2008 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Depuis le temps qu'on l'attendait celui là... Des premières versions de certaines chansons traînaient déjà sur myspace depuis un moment, le titre avec son inévitable référence à la série Twin Peaks (c'était un peu facile mais tout le monde peut pas s'appeler Palmer comme dirait l'autre) était déjà connu depuis des lustres ; à ce propos Amanda avait évoqué également un autre titre possible "That's Amanda Fucking Palmer to You " qui n'était pas mal non pus...
On est donc très impatient de savoir à quoi on a affaire ; de savoir si l'on va trouver ici un album digne de ce nom ou une collection de chansons mises de côté par son auteur car pas assez percutantes pour être jouées avec les Dresden Dolls.
La réponse viendra assez vite, même si le style d'écriture et le jeu de piano restent identifiables dès les premières secondes, on trouve ici une atmosphère bien différente des celles des albums du duo.

Sur la pochette Who Killed Amanda Palmer se divise en deux actes, mais à l'écoute l'évidente scission du disque se situe entre les chansons produites par Amanda et celles produites par Ben Folds.
La chanteuse a laissé au producteur le soin des arrangements de la moitié du disque, et il va s'en donner à cœur joie, jusqu'à en faire trop, beaucoup trop même... Des cordes, des percussions, des cuivres, des chœurs, des bruits bizarres, des effets sur la voix... Pourquoi pas... Mais pour le coup le bonhomme n'y va pas avec le dos de la cuillère. On sent que le mixage a été travaillé et retravaillé et qu'à vouloir trop bien faire le producteur ne sait plus trop ou il voulait aller. De très bonnes chansons énergiques avec un potentiel imparable comme "Astronaut" ou "Guitar Hero" finissent par se traîner sous des arrangements pesants et pas toujours de bon goût. Le sommet du "trop c'est trop" est atteint sur "Oasis" avec ses chœurs qui auraient du mal à passer sans sa dose de second degré (Amanda y interprète le rôle d'une jeune fille qui doit se faire avorter mais qui s'en tamponne car elle va recevoir une photo dédicacée d'Oasis!!! )
De l'autre côté on retrouve de belles ballades piano-voix, avec quelques cordes plus discrètes qui habillent de bonnes compositions comme "Ampersand", "Another Year" ou "The Point Of It All".

Malgré cette production parfois trop racoleuse qui ne sera pas du goût de tout le monde, Who Killed Amanda Palmer s'avère être un album honorable... Mais on espérait quand même un peu mieux...


Sympa   14/20
par Sonicjulio


 Moyenne 11.00/20 

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Posté le 10 novembre 2008 à 14 h 21

Qu'est ce qu'on pouvait bien attendre d'un album solo d'Amanda Palmer, leader des Dresden Dolls, après un Yes Virginia bien sans plus ? Pas grand chose, à vrai dire, tant ce deuxième opus des Américains était inquiétant.
Non pas dans la forme puisqu'il est agréable, mais plutôt dans le fond. A savoir qu'il se contentait ni plus ni moins de reproduire une formule, forcément limitée, puisque reposant uniquement sur un piano et une batterie. L'effet de surprise du premier effort passé, il ne restait donc que le talent de composition pure des deux compères; et sur ce point Palmer et Viglione s'étaient tout de même montrés un peu moins inspirés.

Visiblement la jeune New-Yorkaise l'a compris, puisqu'après seulement deux disques avec son complice, elle a ressenti le besoin de changer d'air (phénomène extrêmement rare, les carrières solo s'amorçant en général bien plus tard). Pourtant, Amanda Palmer a tout de même souhaité s'accompagner principalement de son piano sur cette première échappée belle: choix dangereux pour s'émanciper, puisque l'auditeur allait forcément retrouver tout ce qu'il connaissait déjà du duo, c'est à dire un style de composition et une voix très typée.
Elle a donc tout (ou presque) misé sur des choix de production: l'apparition de cordes et de cuivres, de basse, parfois de synthés vintage, et des featuring... Pourquoi pas ! Il fallait çà pour repousser les frontières de cet environnement sonore que l'on connait déjà (trop?) bien !

Sur le papier ça peut donc rassurer, mais qu'en est-il dans les faits ? Eh bien on est franchement déçu. Là où le bas de la jolie ricaine blesse en premier lieu, c'est que la batterie est omniprésente. Et une fois de plus on a envie de dire mauvais choix: parce que pour faire oublier la force de frappe de Viglione, il fallait se lever de bonne heure, ce qu'à visiblement oublié de faire l'invité d'Amanda, qui se contente de singer son fantasque prédécesseur. En moins percutant, forcément.

Et soyons honnêtes: tous ces arrangements, présents sur la plupart des titres et dont on pouvait penser qu'ils allaient enrichir le monde de Palmer, ne font que l'alourdir (les cuivres lourdauds de "Leeds United"), l'étouffer (les basses synthétiques de "Astronaut") tant ils sont réduits, justement, à l'état de simples arrangements. Comprenez par là, qu'il n'empiètent jamais sur le terrain du petit chéri de Palmer, à savoir son piano, autour duquel toutes les compositions tournent.
Seule exception, l'excellent "Guitar Hero", où les autres instruments parviennent à faire oublier qu'Amanda Palmer est seule et bien seule dans son projet.

L'autre face de ce Who Killed Amanda Palmer, ce sont les compositions "sobres", piano/voix (accompagnées de quelques cordes, complètement transparentes). Là encore, et c'est sans doute plus grave, c'est la limite du jeu de Palmer qui apparaît au grand jour: son chant est en tout point identique à celui développé avec les Dresden Dolls, comme la construction de ses morceaux qui ne surprennent plus et n'émeuvent plus, parce qu'on a sans cesse l'impression d'entendre des choses déjà connues... Pas nulles, certes, mais tellement moins belles, tellement moins efficaces.
Restent les comètes "Strength Through Music" (d'un dépouillement incroyable: deux accords, un chant apaisé, et elle nous émerveille comme au premier jour !) et "Hard To Drive", aux accents mélodramatiques superbes.

Alors, Who Killed Amanda Palmer ? On ne sait pas, mais on ne croit pas trop à la résurrection en tout cas. Et si le titre de son album fait inévitablement penser à Lynch, son écoute évoque plutôt le Tirez Sur Le Pianiste de François Truffaut... Triste ironie.
Sans intérêt   8/20







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