Christian Death
Insanus, Ultio, Proditio, Misericordiaque |
Label :
Cleopatra |
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Cet album, produit par Valor, sort initialement à la fin des années 80. Il se compose de morceaux rejetés par Christian Death entre 1985 et 1989 (après le départ de Rozz Williams donc) mais que Valor décide de retravailler et de sortir sous forme d'une compilation. Ce dernier signe les textes et les musiques de tous les titres, excepté le bonus track "Infans Vexatio" (également connu sous le nom "Lullaby"), où les paroles sont rédigées par Rozz Williams. Voilà pour l'aspect historique.
Déjà, artistiquement parlant, cet album n'a rien d'une compilation ordinaire. D'abord, parce qu'il s'agit d'inédits et non pas d'un simple best of, ensuite parce que le tout forme une véritable unité et non pas un assemblage de morceaux disparates et inégaux. Cette impression de cohérence est d'ailleurs renforcée par les nombreux intermèdes symphonico-cataclysmiques qui parsèment le disque et évitent ainsi les blancs entre les titres. Chez Christian Death, tout est noir.
En écoutant cet Insanus..., des images me viennent en tête... La bande-son d'une fête d'Halloween qui tournerait au drame... "Sevan-Us-Rex" (qui s'inspire de la pièce "Oedipe Roi" et interprété par Sevan Kand, fils de Valor et Gitane Demone) ouvre la soirée façon opéra macabre... Le tonnerre, des voix caverneuses, un orchestre symphonique en pleine crise de delirium tremens, quelques phrases en français et les premiers vampires passent la porte. "Malus Amor, "Tragicus Conatus" et "Vexatio" sont d'avantage Pop que Metal-Gothique. Idéaux pour déguster vos premières cervelles de singes ou quelques globules. La basse claque sans aucun artifice, la voix est actée, théâtrale... Rien de lourd, d'indigeste... Mais vous sentez bien que derrière ce calme apparent plane un malaise persistant... Comme croquer dans une sucrerie en craignant d'avaler du verre pilé ou une lame de rasoir... Et peu à peu, la soirée dérape... "Somnium" vous retourne l'estomac au plus fort de l'ivresse et vous rendez vos tripes dans un saladier de punch à la cerise sous le regard vide d'une gothic girl au teint blafard... Il est bon, ce titre... Noir et tendu, il vous calcine de l'intérieur... Vous titubez jusqu'à elle et cela ressemble à de la danse... Elle se colle à vous et alors que ses ongles pourpres se plantent entre vos deux omoplates, elle ondule en chantant "Venenum" (une chanson qui, selon Gaylord, rappelle le meilleur de Siouxsie & the Banshees)... Regardez mieux, c'est Gitane DeMone qui vous lacère la peau en vous martelant ces mots : "I am Tane, I am the Sun, I am Poison, Poison, Poison"... Vous n'avez jamais connu poison plus sensuel, il se fraye un chemin dans vos veines, insidieux, doux et poisseux... Cette chanson est un appel au sexe... Moite, entraînante... Vos jambes se dérobent... Tachycardie... Flash de lumière puis trou noir... Le réveil vous trouve nu et accroché par des chaînes à un mur... "Mors – Voluntaria" (et son sample de "A Saucerful of Secrets" de Pink Floyd) puis "Vita – Voluntaria" vous laissent exsangue, convaincu de tenir entre vos mains la musique de votre prochain dîner aux chandelles.
Difficile de comprendre pourquoi Christian Death a laissé moisir ces titres aussi longtemps tant ils incarnent l'âme d'un goth-rock froid, sombre et vicieux. En effet, cette compilation d'inédits est loin d'être un ramassis de titres piochés dans la poubelle et ressortis par manque d'inspiration. On y découvre un groupe sachant manier différents registres musicaux, capable de vous faire croire en une romance avant de vous faire arracher la glotte par de délicieuses succubes... Bref, venez goûter aux joies de la perversion dans le raffinement de la musique de Christian Death.
Déjà, artistiquement parlant, cet album n'a rien d'une compilation ordinaire. D'abord, parce qu'il s'agit d'inédits et non pas d'un simple best of, ensuite parce que le tout forme une véritable unité et non pas un assemblage de morceaux disparates et inégaux. Cette impression de cohérence est d'ailleurs renforcée par les nombreux intermèdes symphonico-cataclysmiques qui parsèment le disque et évitent ainsi les blancs entre les titres. Chez Christian Death, tout est noir.
En écoutant cet Insanus..., des images me viennent en tête... La bande-son d'une fête d'Halloween qui tournerait au drame... "Sevan-Us-Rex" (qui s'inspire de la pièce "Oedipe Roi" et interprété par Sevan Kand, fils de Valor et Gitane Demone) ouvre la soirée façon opéra macabre... Le tonnerre, des voix caverneuses, un orchestre symphonique en pleine crise de delirium tremens, quelques phrases en français et les premiers vampires passent la porte. "Malus Amor, "Tragicus Conatus" et "Vexatio" sont d'avantage Pop que Metal-Gothique. Idéaux pour déguster vos premières cervelles de singes ou quelques globules. La basse claque sans aucun artifice, la voix est actée, théâtrale... Rien de lourd, d'indigeste... Mais vous sentez bien que derrière ce calme apparent plane un malaise persistant... Comme croquer dans une sucrerie en craignant d'avaler du verre pilé ou une lame de rasoir... Et peu à peu, la soirée dérape... "Somnium" vous retourne l'estomac au plus fort de l'ivresse et vous rendez vos tripes dans un saladier de punch à la cerise sous le regard vide d'une gothic girl au teint blafard... Il est bon, ce titre... Noir et tendu, il vous calcine de l'intérieur... Vous titubez jusqu'à elle et cela ressemble à de la danse... Elle se colle à vous et alors que ses ongles pourpres se plantent entre vos deux omoplates, elle ondule en chantant "Venenum" (une chanson qui, selon Gaylord, rappelle le meilleur de Siouxsie & the Banshees)... Regardez mieux, c'est Gitane DeMone qui vous lacère la peau en vous martelant ces mots : "I am Tane, I am the Sun, I am Poison, Poison, Poison"... Vous n'avez jamais connu poison plus sensuel, il se fraye un chemin dans vos veines, insidieux, doux et poisseux... Cette chanson est un appel au sexe... Moite, entraînante... Vos jambes se dérobent... Tachycardie... Flash de lumière puis trou noir... Le réveil vous trouve nu et accroché par des chaînes à un mur... "Mors – Voluntaria" (et son sample de "A Saucerful of Secrets" de Pink Floyd) puis "Vita – Voluntaria" vous laissent exsangue, convaincu de tenir entre vos mains la musique de votre prochain dîner aux chandelles.
Difficile de comprendre pourquoi Christian Death a laissé moisir ces titres aussi longtemps tant ils incarnent l'âme d'un goth-rock froid, sombre et vicieux. En effet, cette compilation d'inédits est loin d'être un ramassis de titres piochés dans la poubelle et ressortis par manque d'inspiration. On y découvre un groupe sachant manier différents registres musicaux, capable de vous faire croire en une romance avant de vous faire arracher la glotte par de délicieuses succubes... Bref, venez goûter aux joies de la perversion dans le raffinement de la musique de Christian Death.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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