Christian Death
Ashes |
Label :
L'Invitation Au Suicide |
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Le line-up du Christian Death d'Ashes comprend le rescapé Rozz Williams, fondateur du groupe dans sa première configuration à la fin des années 70, au chant mais aussi au violon, et d'ex-membres de Pompeï 93 qui l'ont rejoint pour l'album précédent : Valor (guitares, mais aussi piano, violoncelle, chant), David Glass (batterie, percussion) et la très sexy et quelque peu SM Gitane Demone (claviers, chant), qui avait infiniment plus de talent et de classe que Maitri, la bassiste à la poitrine surgonflée dont Valor emploie les services aujourd'hui.
A ce quatuor de base s'adjoignent un bassiste (Eric Westfall, apparemment venu du blues et du jazz), ainsi qu'un violoniste, et sur "Lament" des joueurs de tuba, de trompette et de clarinette.
La pochette originale de l'album est plus que cliché, à tel point que même Alice Cooper n'a pas osé aller aussi loin, et beaucoup de groupes gothiques s'en inspireront, mais en le prenant au premier degré... Le dessin, très kitsch, représente un Rozz Williams au look vampirique, maquillé de noir, le visage androgyne émacié comme une lame de couteau, les cheveux de jais en masse touffue retombant derrière et sur la gauche, revêtu d'une cape rouge de théâtre grand-guignolesque, tenant une sorte de bébé mort dans les bras. La pochette de la réédition figure en revanche une image beaucoup plus sobre, mais aussi très mystique : deux mains blanches jointes, comme en prière, sur fond noir.
L'album est distribué par L'Invitation au Suicide (Virgin Prunes, Certain General, Jad Wio,...), au départ sous la forme de deux maxis en vinyle.
Sur Ashes, Christian Death se démarque du death rock originel, style, encore vivant aujourd'hui, qu'ils ont eux-même inventé, pour explorer de nouveaux territoires. La musique, qui n'a plus grand chose à voir avec le punk influencé par Alice Cooper des débuts, est plus ambitieuse, plus personnelle, plus diversifiée aussi. Quant aux paroles, elles n'ont jamais été aussi énigmatiques, et comme toujours parsemées de références religieuses et sexuelles – de leur propre aveu, la mort, la religion et le sexe constituent les trois principales sources d'inspiration du groupe.
"Ashes" commence comme de la musique classique, au piano à queue. Puis arrivent la voix si particulière – bien qu'assez influencée par Bowie –, décadente et légèrement décalée de Rozz Williams (appuyée par les chœurs de la prodigieuse Gitane Demone, aux influences surtout jazz et soul), la guitare sale de Valor, une basse puissante, puis la batterie tribale et les percussions de David Glass, batteur exceptionnel au jeu et au son unique. Magnifique morceau, qui a la fin accélère subitement, marque de fabrique du groupe.
"Ashes Part 2" n'a strictement rien à voir avec le morceau-titre. C'est une pièce instrumentale, introduite par un gong. La guitare en distorsion est rejointe par une note unique, flottante et menaçante, de clavier, puis par un roulement de tambour.
Sans transition, le morceau suivant "When I Was Bed", se met en place, avec une batterie très tribale, jouant les funambules – sans filets cela va sans dire –, une guitare tranchante comme une lame de rasoir, le chant de Rozz toujours aussi impressionnant, une basse post-punk, et les lamentations et la nappe de clavier de Gitane en toile de fond, et à la fin une sorte de xylophone ou de vibraphone. Le morceau change plusieurs fois de rythme ; il reprend même après s'être arrêté.
"Lament" est un morceau très cabaret, une ritournelle de fête foraine chantée en allemand par la délicieuse Gitane Demone, avec cuivres de fanfare évoquant quelque marche funèbre.
"Face" revient à un rythme effréné, à bout de souffle, avec un Rozz Williams au chant très saccadé, presque rappé, et une très bonne partie d'orgue virevoltante de Gitane.
" The Luxury Of Tears", beaucoup plus lent, commence par des accords de guitare acoustique simples mais amples dont seul Valor a le secret. La batterie lourde et profonde de David Glass fait des ravages, tout comme le chant maladif et sardonique de Rozz, avec là encore de très beaux chœurs de la part de Gitane.
"Of The Wound" s'ouvre par des violons stridents et répétitifs tout droit sortis de Psychose, et des pleurs de bébé. Le morceau est angoissant et malsain à l'extrême. Ce nourrisson n'est autre que Sevan Känd, le fils de Valor et de Gitane Demone (que le groupe maltraitait quand elle était enceinte), qui encore aujourd'hui joue avec le groupe notamment sur scène – on se souvient de ses "I hate you!" rageurs adressés au public –, et qui constitue sans aucun doute un cas d'école intéressant pour les psys... Le morceau change subitement de tournure, Rozz déclame son texte sur fond de violons suraigus et de cris sardoniques poussés par Gitane.
Un album essentiel, pierre d'achoppement du rock gothique, qui sera très souvent – et encore aujourd'hui – imité, mais jamais égalé, et qui rappelle parfois le meilleur de Bowie à la grande période, mais en beaucoup plus ambigu, théâtral, décadent, malsain et provocateur.
Cette théâtralité, qui est le lot de beaucoup de groupes gothiques, a d'ailleurs souvent été très mal interprété.
Sur la version rééditée en 1999 par un label russe figurent en bonus deux morceaux enregistrés live de l'album Only Theatre Of Pain.
A ce quatuor de base s'adjoignent un bassiste (Eric Westfall, apparemment venu du blues et du jazz), ainsi qu'un violoniste, et sur "Lament" des joueurs de tuba, de trompette et de clarinette.
La pochette originale de l'album est plus que cliché, à tel point que même Alice Cooper n'a pas osé aller aussi loin, et beaucoup de groupes gothiques s'en inspireront, mais en le prenant au premier degré... Le dessin, très kitsch, représente un Rozz Williams au look vampirique, maquillé de noir, le visage androgyne émacié comme une lame de couteau, les cheveux de jais en masse touffue retombant derrière et sur la gauche, revêtu d'une cape rouge de théâtre grand-guignolesque, tenant une sorte de bébé mort dans les bras. La pochette de la réédition figure en revanche une image beaucoup plus sobre, mais aussi très mystique : deux mains blanches jointes, comme en prière, sur fond noir.
L'album est distribué par L'Invitation au Suicide (Virgin Prunes, Certain General, Jad Wio,...), au départ sous la forme de deux maxis en vinyle.
Sur Ashes, Christian Death se démarque du death rock originel, style, encore vivant aujourd'hui, qu'ils ont eux-même inventé, pour explorer de nouveaux territoires. La musique, qui n'a plus grand chose à voir avec le punk influencé par Alice Cooper des débuts, est plus ambitieuse, plus personnelle, plus diversifiée aussi. Quant aux paroles, elles n'ont jamais été aussi énigmatiques, et comme toujours parsemées de références religieuses et sexuelles – de leur propre aveu, la mort, la religion et le sexe constituent les trois principales sources d'inspiration du groupe.
"Ashes" commence comme de la musique classique, au piano à queue. Puis arrivent la voix si particulière – bien qu'assez influencée par Bowie –, décadente et légèrement décalée de Rozz Williams (appuyée par les chœurs de la prodigieuse Gitane Demone, aux influences surtout jazz et soul), la guitare sale de Valor, une basse puissante, puis la batterie tribale et les percussions de David Glass, batteur exceptionnel au jeu et au son unique. Magnifique morceau, qui a la fin accélère subitement, marque de fabrique du groupe.
"Ashes Part 2" n'a strictement rien à voir avec le morceau-titre. C'est une pièce instrumentale, introduite par un gong. La guitare en distorsion est rejointe par une note unique, flottante et menaçante, de clavier, puis par un roulement de tambour.
Sans transition, le morceau suivant "When I Was Bed", se met en place, avec une batterie très tribale, jouant les funambules – sans filets cela va sans dire –, une guitare tranchante comme une lame de rasoir, le chant de Rozz toujours aussi impressionnant, une basse post-punk, et les lamentations et la nappe de clavier de Gitane en toile de fond, et à la fin une sorte de xylophone ou de vibraphone. Le morceau change plusieurs fois de rythme ; il reprend même après s'être arrêté.
"Lament" est un morceau très cabaret, une ritournelle de fête foraine chantée en allemand par la délicieuse Gitane Demone, avec cuivres de fanfare évoquant quelque marche funèbre.
"Face" revient à un rythme effréné, à bout de souffle, avec un Rozz Williams au chant très saccadé, presque rappé, et une très bonne partie d'orgue virevoltante de Gitane.
" The Luxury Of Tears", beaucoup plus lent, commence par des accords de guitare acoustique simples mais amples dont seul Valor a le secret. La batterie lourde et profonde de David Glass fait des ravages, tout comme le chant maladif et sardonique de Rozz, avec là encore de très beaux chœurs de la part de Gitane.
"Of The Wound" s'ouvre par des violons stridents et répétitifs tout droit sortis de Psychose, et des pleurs de bébé. Le morceau est angoissant et malsain à l'extrême. Ce nourrisson n'est autre que Sevan Känd, le fils de Valor et de Gitane Demone (que le groupe maltraitait quand elle était enceinte), qui encore aujourd'hui joue avec le groupe notamment sur scène – on se souvient de ses "I hate you!" rageurs adressés au public –, et qui constitue sans aucun doute un cas d'école intéressant pour les psys... Le morceau change subitement de tournure, Rozz déclame son texte sur fond de violons suraigus et de cris sardoniques poussés par Gitane.
Un album essentiel, pierre d'achoppement du rock gothique, qui sera très souvent – et encore aujourd'hui – imité, mais jamais égalé, et qui rappelle parfois le meilleur de Bowie à la grande période, mais en beaucoup plus ambigu, théâtral, décadent, malsain et provocateur.
Cette théâtralité, qui est le lot de beaucoup de groupes gothiques, a d'ailleurs souvent été très mal interprété.
Sur la version rééditée en 1999 par un label russe figurent en bonus deux morceaux enregistrés live de l'album Only Theatre Of Pain.
Excellent ! 18/20 | par Gaylord |
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