Eyehategod
Dopesick |
Label :
Century Media |
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Il est toujours difficile de chroniquer un disque plus de dix ans après sa sortie, en particulier lorsque le groupe en question, aujourd'hui ‘culte', a eu une telle influence sur la scène metal et stoner. Il faudrait pouvoir retrouver l'état d'esprit du moment, la spontanéité des premières écoutes, car il est trop tentant, avec le recul des années, d'avoir une vision analytique servant à justifier le statut d'icône d'Eyehategod. Parce qu'à l'époque, si je me souviens bien, ces mecs passaient pour de véritables psychopathes, sales et bruyants, et leur musique était bien loin d'avoir la reconnaissance artistique qu'on lui attribue aujourd'hui. Comme tous les précurseurs.
Tout dans cet album respire l'avilissement, la répulsion, le dégoût. Le livret noir et blanc présente des photos de bondage, mélange le porno et la mort dans un collage de portraits censés illustrer la misère et la dépression : c'est parfaitement réussi. Vous n'avez pas encore écouté la musique que, déjà, vous êtes au coeur des ténèbres et touchez du doigt la folie.
Dopesick s'ouvre sur "My Name Is God", concerto pour hurlements sur fond de roulements de batterie. Le son est lourd, crade, ça ne ressemble à rien de ce qui se faisait à l'époque. Crowbar, à côté, sonne comme de la musique d'ascenseur (notons que ces deux groupes se réuniront pour former DOWN, le projet Stoner de Phil Anselmo)... Vous êtes en route pour 40 minutes de musique macabre, la bande-son du serial killer torturant ses victimes. On inventerait les C.D. en odorama, Dopesick serait tout bonnement irrespirable... Cela sentirait l'urine, le vomi, la sueur rance, les excréments... En un mot : fétide. Les guitares dérapent et sont autant de clous rouillés implantés sous la peau, la section rythmique est monstrueuse de pesanteur, à la limite de l'étouffement. Cependant, l'élément le plus terrifiant est sans doute la voix de Michael Williams ("Laryngitis Self-destruction Blues") : Il régurgite des immondices, vous noie sous les flots d'une bile aigre et abrasive, parle d'amputation, de torture. Ni black, ni death, ni hardcore, les vocaux sont des gémissements hurlés (ou des hurlements gémissants ?) uniques en leur genre. Rarement un chanteur a réussi à transmettre une telle sensation de mal-être et de démence.
Lorsque "Anxiety Hangover" s'achève, dernier des 12 titres de ce Dopesick, vous pouvez vous féliciter d'être parvenu au bout de cet album éprouvant, quintessence d'un genre amené à exploser et qui n'égalera jamais, à mon sens, la bestialité et le côté primitif d'Eyehategod. A moins de pratiquer la scatologie, voilà un album à laisser de côté pour vos soirées romantiques...
Tout dans cet album respire l'avilissement, la répulsion, le dégoût. Le livret noir et blanc présente des photos de bondage, mélange le porno et la mort dans un collage de portraits censés illustrer la misère et la dépression : c'est parfaitement réussi. Vous n'avez pas encore écouté la musique que, déjà, vous êtes au coeur des ténèbres et touchez du doigt la folie.
Dopesick s'ouvre sur "My Name Is God", concerto pour hurlements sur fond de roulements de batterie. Le son est lourd, crade, ça ne ressemble à rien de ce qui se faisait à l'époque. Crowbar, à côté, sonne comme de la musique d'ascenseur (notons que ces deux groupes se réuniront pour former DOWN, le projet Stoner de Phil Anselmo)... Vous êtes en route pour 40 minutes de musique macabre, la bande-son du serial killer torturant ses victimes. On inventerait les C.D. en odorama, Dopesick serait tout bonnement irrespirable... Cela sentirait l'urine, le vomi, la sueur rance, les excréments... En un mot : fétide. Les guitares dérapent et sont autant de clous rouillés implantés sous la peau, la section rythmique est monstrueuse de pesanteur, à la limite de l'étouffement. Cependant, l'élément le plus terrifiant est sans doute la voix de Michael Williams ("Laryngitis Self-destruction Blues") : Il régurgite des immondices, vous noie sous les flots d'une bile aigre et abrasive, parle d'amputation, de torture. Ni black, ni death, ni hardcore, les vocaux sont des gémissements hurlés (ou des hurlements gémissants ?) uniques en leur genre. Rarement un chanteur a réussi à transmettre une telle sensation de mal-être et de démence.
Lorsque "Anxiety Hangover" s'achève, dernier des 12 titres de ce Dopesick, vous pouvez vous féliciter d'être parvenu au bout de cet album éprouvant, quintessence d'un genre amené à exploser et qui n'égalera jamais, à mon sens, la bestialité et le côté primitif d'Eyehategod. A moins de pratiquer la scatologie, voilà un album à laisser de côté pour vos soirées romantiques...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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