Billy Childish

Prolifique. C'est le mot. Un mot collé à la glu extra-forte sur le fronton du bonhomme. Mais y a de quoi. À ce qu'on dit, et il le dit lui-même, Billy Childish serait l'heureux dépositaire de plus d'une centaines d'albums que ce soit torchés en solo ou avec moult formations aux noms bizarres. Une discographie à faire fuir un fan de The Fall qui justifie à elle seule l'invention post moderne du best-of.
Dans cette catégorie honnie par les puristes (mais les durs quoi, les vrais), sans doute que Billy Childish avoisine la dizaine à son compte. Alors celui-là ou un autre... Mais peut-être celui-là plus qu'un autre parce qu'il a l'avantage de se limiter à une tranche et que son nom rassure quand même sacrément le néophyte : My First Billy Childish Album.
Près de 30 ans d'activité rock'n'roll résumé. 30 ans oui. Cette émanation faciale d'un british de l'empire (les moustaches en guidon, faut oser) a commencé sous les hourra punk qui ravageait son pays à reine. De cette Albion perfidique, Childish semble n'avoir retenu que les Who et la classe sauvageonne de leurs débuts. Version maximum garage. N'blues aussi. À l'harmonica, Childish a le chic pour déterrer des faux inédits du genre. D'un Bo Diddley par exemple : bluffant rustique "Ballad Of Hollis Brown". Et quand il en a marre, le monsieur n'hésite pas à abandonner ses riffs ruissellants pour enfourner le manteau fragile d'une pop sixties. Délicieux chanté frenchy que ce "I Feel Like Giving In".
18 titres, souvent à qualifier d'une synonymie d'excellent, tirés d'une exemplaire longue carrière anti-professionnelle qui attira à l'intéressé culte vivace et fans fameux dont feu Kurt Cobain (mais faut dire qu'il était un peu fan de tout le monde le garçon). L'incipit tout trouvé pour découvrir ce Jean-Pierre Mocky du rock.