Billy Childish

Tant pis pour les néophytes mais il est humainement impossible de replacer cet album de Billy Childish dans la discographie du bonhomme. A moins d'entamer une étude généaologico-spéléologique en se laissant pousser des culs de bouteilles et des boutons d'acné tout en s'enfermant plusieurs années dans une cave humide pour plancher là dessus, personne ne peut dresser une liste exhaustive des brouettes d'albums/EPs/45 tours que cet anglais à moitié fou a produit depuis 1977 (même pas sûr de la date).
La seule chose de certaine dans cette histoire, c'est la came à laquelle ont a affaire. Depuis plus de trente ans donc, Billy Childish et ses innombrables groupes officient dans un registre punk/garage/lo-fi des plus cradingues. Les fans de progressif et de branleurs de manches vont se sauver en courant: le gars est parfaitement capable d'écrire un album complet avec les trois accords de "You Really Got Me", le tout produit et joué avec les pieds. Le retour aux fondamentaux les plus basiques.
Mais alors qu'est ce qui fait la différence entre un bon groupe garage et un mauvais? La mélodie bien sûr. Y a que ça de vrai dans le rock, on l'a pourtant déjà rabâché des millions de fois. Et le père Childish, sous le nom de Wild Billy Childish & The Musicians Of The British Empire cette fois, nous en a concoctées de bien bonnes sur ce Punk Rock At The British Legion Hall qui semble dater de 2007. "Date With Doug" ou "Unfold Me" sont le genre de trucs à titiller directement le cortex pour faire bouger les pieds par exemple. Qu'il brasse du blues, du surf ou du punk des plus basiques, ça reste relativement intéressant bien qu'assez anecdotique souvent. Et c'est bien là le problème principal. Même si les quatorze morceaux de cet album s'enfilent sans sourciller, hormis cinq ou six morceaux, on a quand même du mal à dégager des pépites exceptionnelles. Pas de quoi sauter au plafond mais un bon petit disque à se réécouter de temps en temps.