Bob Mould

Le gars Bob Mould est de retour et continue la progression entamée depuis le début de sa carrière solo : toujours plus pop alors que la puissance de sa guitare punk s'amenuise. Pas grand-chose de neuf donc sur ce District Line. On se délectera tout de même de morceaux bien gaulés aux lignes de chant jubilatoires tels "Return To Dust" ou un bon "Stupid Now" balancé en introduction. Il est toujours secondé par Brendan Canty aux fûts, dont la frappe sèche apporte un élan bienvenu sur la plupart des morceaux.
Mais à trop vouloir en faire, Bob Mould traverse la ligne du bon goût à plusieurs reprises. Il pousse quelque fois à l'extrême le côté pop pour verser dans un rock FM imbuvable. "Miniature Parade" ou "Again And Again" sont littéralement inécoutables et ne feraient pas tache chez certains groupes odieux dont on ne citera pas le nom ici pour éviter de salir.
Le père Mould dérape sérieusement dans cette direction mais ça n'est encore rien à côté de sa nouvelle marotte : la pop eighties gorgée de synthés et de beats nauséabonds. Non mais franchement, c'est quoi cette daube ? Il nous avait déjà fait le coup sur Body Of Song et il en remet une couche ! On a du mal à se rappeler que cette même personne balançait des "Something I Learned Today" rageurs à l'écoute de l'horrible "Old Highs, New Lows" ou du ridicule "Shelter Me" digne des plus grandes heures des années 1980 (Depeche Mode en tête).
C'est triste de vieillir, mais certains y parviennent honorablement sans se vautrer dans le mauvais goût. Bob Mould a bien du mal. On sauvera quand même un bon tiers des morceaux assez sympatoches pour service rendus à la cause rock'n'roll il y a quelques années. Le reste est véritablement indigne du bonhomme et s'il continue comme ça, dans cinq ans il fait du Phil Collins...