Ramona Cordova
The Boy Who Floated Freely |
Label :
Eca |
||||
A entendre son "Introduction", Ramona Córdova apparaît sans conteste comme la nouvelle Cendrillon. De sa voix légère et claire comme de l'eau de roche, on s'imagine la belle aux cheveux blonds assise sur un bancs, entourée d'oiseaux, fredonnant ses rêves utopiques avec comme fond quelques accords soignés de guitare doux et oniriques. Une espèce de Joanna Newsom dans les formes mais avec un timbre moins harassant...
Que nenni ! Cette petite fée est en réalité un gros balèze métisse au joli nom de Ramon Alarcón (ça fait tout de suite plus viril !) qui aime changer de bord rien qu'avec sa voix de falsetto et son doigté d'une élégance que l'on croyait ne pouvant être que féminin. Le piège était facile et inévitable d'autant plus que le simple nom de Ramona, piqué à sa grand-mère, nous fait de suite croire être tombé sur la femme parfaite venant d'un pays exotique. Nous ne sommes pas les premiers à nous faire rouler ni les derniers semble-t-il mais la promiscuité était tout de même troublante.
Côté conte de fées, c'est également un récit plutôt travesti. The Boy Who Floated Freely est un concept album tourné autour des aventures rocambolesques de Giver rejeté par la mer sur le rivage d'une île inconnue. Ce garçon tombé des nues rejoint le plus proche village, guidé par la musique qu'il y entend pour finalement entrer dans un bar où il rencontre une bande de gitans ("Inside The Gypsy Bar" très... gypsy chanté à pleins poumons en espagnol) qui l'invitent à récupérer de son arrivée des plus étranges. L'histoire ne s'arrête pas là puisque il fait la connaissance d'une belle fille qui lui fait boire une potion d'amour en lui disant qu'il dormira mieux par la suite. S'en suivent des réflexions plus ou moins conscientes perdues entre éveil et sommeil (cf "Chesser" intense).
A travers cette demie heure de pérégrinations philosophiques et tropicales, Alarcón éclaircit néanmoins son jeu, osant les intonations plus mâles bien qu'elles soient rares. Son récital n'en est pas moins touché par une grâce et un esthétisme qui demeurent constants faces aux différents sentiers explorés tout en restant dans un folk très lo-fi. Outre l'aparté hispanique, l'enjoué "Giver's Reply" combine orgue et tambours bruts, "Mixing The Potion" ou "Sung With The Birds" laissent entrevoir la qualité de jeu de notre guitariste en toute retenue bien sûr. "One Day, Someday" quant à lui est tout simplement magnifique d'une limpidité qu'il est si rare à trouver. Pour ce qui est du reste, le corps même de ce disque donc, cela coule de source. Le fait de passer d'une humeur à l'autre n'en désordonne pas sa constitution mais renforce véritablement la crédibilité de la fable de Córdova, qui n'est pas également embêté par les questions de durée et de rythme.
Finalement, The Boy Who Floated Freely est une réelle surprise en tout sens. Une découverte physique (celui du bonhomme) puis musical qui va de paire avec cette nouvelle sans précédent. Le dépaysement y est total et carrément pas banal. De plus, on est loin de se douter de ce qu'il nous attend si l'on ne s'en remet qu'à la pochette quelque peu effrayante. Une nouvelle preuve qu'il ne faut pas se fier aux apparences...
Que nenni ! Cette petite fée est en réalité un gros balèze métisse au joli nom de Ramon Alarcón (ça fait tout de suite plus viril !) qui aime changer de bord rien qu'avec sa voix de falsetto et son doigté d'une élégance que l'on croyait ne pouvant être que féminin. Le piège était facile et inévitable d'autant plus que le simple nom de Ramona, piqué à sa grand-mère, nous fait de suite croire être tombé sur la femme parfaite venant d'un pays exotique. Nous ne sommes pas les premiers à nous faire rouler ni les derniers semble-t-il mais la promiscuité était tout de même troublante.
Côté conte de fées, c'est également un récit plutôt travesti. The Boy Who Floated Freely est un concept album tourné autour des aventures rocambolesques de Giver rejeté par la mer sur le rivage d'une île inconnue. Ce garçon tombé des nues rejoint le plus proche village, guidé par la musique qu'il y entend pour finalement entrer dans un bar où il rencontre une bande de gitans ("Inside The Gypsy Bar" très... gypsy chanté à pleins poumons en espagnol) qui l'invitent à récupérer de son arrivée des plus étranges. L'histoire ne s'arrête pas là puisque il fait la connaissance d'une belle fille qui lui fait boire une potion d'amour en lui disant qu'il dormira mieux par la suite. S'en suivent des réflexions plus ou moins conscientes perdues entre éveil et sommeil (cf "Chesser" intense).
A travers cette demie heure de pérégrinations philosophiques et tropicales, Alarcón éclaircit néanmoins son jeu, osant les intonations plus mâles bien qu'elles soient rares. Son récital n'en est pas moins touché par une grâce et un esthétisme qui demeurent constants faces aux différents sentiers explorés tout en restant dans un folk très lo-fi. Outre l'aparté hispanique, l'enjoué "Giver's Reply" combine orgue et tambours bruts, "Mixing The Potion" ou "Sung With The Birds" laissent entrevoir la qualité de jeu de notre guitariste en toute retenue bien sûr. "One Day, Someday" quant à lui est tout simplement magnifique d'une limpidité qu'il est si rare à trouver. Pour ce qui est du reste, le corps même de ce disque donc, cela coule de source. Le fait de passer d'une humeur à l'autre n'en désordonne pas sa constitution mais renforce véritablement la crédibilité de la fable de Córdova, qui n'est pas également embêté par les questions de durée et de rythme.
Finalement, The Boy Who Floated Freely est une réelle surprise en tout sens. Une découverte physique (celui du bonhomme) puis musical qui va de paire avec cette nouvelle sans précédent. Le dépaysement y est total et carrément pas banal. De plus, on est loin de se douter de ce qu'il nous attend si l'on ne s'en remet qu'à la pochette quelque peu effrayante. Une nouvelle preuve qu'il ne faut pas se fier aux apparences...
Parfait 17/20 | par TiComo La Fuera |
En ligne
504 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages