The Last Shadow Puppets
The Age Of The Understatement |
Label :
Domino |
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Alors c'est assez simple. Vous prenez un Rascals (un quoi ?), un Arctic Monkeys (ah oui là je vois) et vous obtenez le nouveau groupe pop from Britannia au nom le plus crétin depuis les délires patronymiques de l'école C 86 : The Last Shadow Puppets. Et pas n'importe quelle pop. Celle-là est affublée d'une riche orchestration cordée et cite à tout bout de pistes les héros sixties du genre.
Chose peu évidente sur le papier. Car même si on sait Alex Turner (le Arctic Monkeys donc) capable fugacement de pop-songs renversantes, on est loin d'imaginer qu'il puisse jouer dans la catégorie sus-citée, si éloignée de son terreau rock morveux. Mais c'est que lui et son pote Miles Kane (le Rascals donc) s'ils n'en ont jamais fait étalage dans leur groupes respectifs, sont bien des fans du genre cultivé de cette pop qui s'étalonne alphabétiquement de Burt Bacharach à Scott Walker et qui passe par les maître ès BO Ennio Morricone ou John Barry.
Érudition qui peut aider. Mais encore plus peut-être, ce qui peut aider c'est l'appui musclé d'Owen Pallett à ce projet. Le violoniste qui a notamment bossé avec Arcade Fire et qui fait son bonhomme de chemin sous le titre Final Fantasy, a été chargé par les deux compères de la partie cordée. Difficile de déterminer l'exacte participation du Canadien au schmilblick Puppets (ainsi que celle du producteur, le Simian James Ford) mais le résultat est là : de la grandiloquence bourrine de la chanson-titre à la douceur feutrée de "The Time Has Gone Again", The Age Of The Understatement n'est ni soupe ni carton pâte mais bien une belle oeuvre référéncée.
Avec des chansons parfaites mitonnées par nos acnéiques anglais qui n'ont pas tant à rougir d'une comparaison fallacieuse avec leurs aînés modèles. Quand ils laissent couler à la cool leur mélancolie, les Last Shadow Puppets ont même de quoi embarrasser les plus sceptiques : "Standing Next To Me", "The Chamber", "Black Plant"... Et quand ils laissent exploser cette tristesse romantique sous un flot torturé, alors là ça touche carrément au chef-doeuvre : "In My Room".
Ce qui au départ pouvait ressembler à un caprice d'enfants gâtés par le succès, ressemble méchamment à un petit coup de maîtres. Un possible concurrent à Divine Comedy qu'on pourra prendre au sérieux s'il décide de continuer sur cette voie, la bonne.
Chose peu évidente sur le papier. Car même si on sait Alex Turner (le Arctic Monkeys donc) capable fugacement de pop-songs renversantes, on est loin d'imaginer qu'il puisse jouer dans la catégorie sus-citée, si éloignée de son terreau rock morveux. Mais c'est que lui et son pote Miles Kane (le Rascals donc) s'ils n'en ont jamais fait étalage dans leur groupes respectifs, sont bien des fans du genre cultivé de cette pop qui s'étalonne alphabétiquement de Burt Bacharach à Scott Walker et qui passe par les maître ès BO Ennio Morricone ou John Barry.
Érudition qui peut aider. Mais encore plus peut-être, ce qui peut aider c'est l'appui musclé d'Owen Pallett à ce projet. Le violoniste qui a notamment bossé avec Arcade Fire et qui fait son bonhomme de chemin sous le titre Final Fantasy, a été chargé par les deux compères de la partie cordée. Difficile de déterminer l'exacte participation du Canadien au schmilblick Puppets (ainsi que celle du producteur, le Simian James Ford) mais le résultat est là : de la grandiloquence bourrine de la chanson-titre à la douceur feutrée de "The Time Has Gone Again", The Age Of The Understatement n'est ni soupe ni carton pâte mais bien une belle oeuvre référéncée.
Avec des chansons parfaites mitonnées par nos acnéiques anglais qui n'ont pas tant à rougir d'une comparaison fallacieuse avec leurs aînés modèles. Quand ils laissent couler à la cool leur mélancolie, les Last Shadow Puppets ont même de quoi embarrasser les plus sceptiques : "Standing Next To Me", "The Chamber", "Black Plant"... Et quand ils laissent exploser cette tristesse romantique sous un flot torturé, alors là ça touche carrément au chef-doeuvre : "In My Room".
Ce qui au départ pouvait ressembler à un caprice d'enfants gâtés par le succès, ressemble méchamment à un petit coup de maîtres. Un possible concurrent à Divine Comedy qu'on pourra prendre au sérieux s'il décide de continuer sur cette voie, la bonne.
Très bon 16/20 | par Sirius |
Posté le 04 août 2008 à 19 h 23 |
En voilà une bonne surprise ! Déjà il y a cette pochette. Classe, glamour et empreinte d'une touche retro plutôt rare en ce moment. C'est souvent trompeur mais il faut avouer que cette pin-up attire l'oeil. Et pour une fois cette première impression est loin d'être de l'esbroufe! The Last Shadow Puppets nous proposent un véritable retour dans les sixties parfaitement maîtrisé.
Et pas dans n'importe quelles sixties. Loin de jouer la facilité, les deux compères propose une pop bonbon et nostalgique magnifiée par des arrangements orchestraux flamboyants. Style fortement casse gueule s'il en est mais que les anglais maîtrisent à la quasi perfection. Toutefois, une bonne partie de cette réussite doit être mise au crédit de l'ex Arcade Fire Owen Pallett qui s'est chargé des arrangements de cordes. Heureusement, celui-ci n'a pas appliqué aux Last Shadow Puppets le style moribond et glauque de son ancien groupe. Au contraire, on retrouve ici les effluves des plus grands compositeurs grandiloquents des années 1960/1970 : Burt Bacchara, Lee Hazlewood, Gainsbourg et surtout John Barry. Difficile même de s'imaginer à quoi ressemblaient les morceaux avant l'ajout de ces enluminures. Mais peu importe, le résultat est là et ça fait un bien fou de constater que de jeunes musiciens replongent dans cette partie oubliée de la culture pop. Ca en devenait mais désespérant en cette période où tout est déterré même des aberrations telles que le disco. Le titre de l'album en dit d'ailleurs long sur le constat navrant fait sur notre époque par Alex Turner et Miles Kane. Enfin la pop retrouve un visage radieux !
Des tubes, cet album en comporte quelques pelletés dont le single imparable "Standing Next To Me" (dont la pochette de 45 tours est encore plus sulfureuse que celle du LP), qui restera sûrement un des meilleurs morceaux pop de l'année, ou encore "My Mistakes Were Made For You" qui voit forniquer majestueusement les styles des deux amours de Jane dans un tourbillon nostalgique à tomber. Bon, on notera quand même des débordements quelque peu indigestes dans les élans cordés (le pompeux "In My Room") ou des mélodies trop théâtrales ("Only The Truth"). Ecarts complètement pardonnables comparés à la réussite indéniable de The Age Of Understatement qui s'annonce d'hors et déjà comme un fleuron unique dans cette décennie bien triste pour la pop.
Et pas dans n'importe quelles sixties. Loin de jouer la facilité, les deux compères propose une pop bonbon et nostalgique magnifiée par des arrangements orchestraux flamboyants. Style fortement casse gueule s'il en est mais que les anglais maîtrisent à la quasi perfection. Toutefois, une bonne partie de cette réussite doit être mise au crédit de l'ex Arcade Fire Owen Pallett qui s'est chargé des arrangements de cordes. Heureusement, celui-ci n'a pas appliqué aux Last Shadow Puppets le style moribond et glauque de son ancien groupe. Au contraire, on retrouve ici les effluves des plus grands compositeurs grandiloquents des années 1960/1970 : Burt Bacchara, Lee Hazlewood, Gainsbourg et surtout John Barry. Difficile même de s'imaginer à quoi ressemblaient les morceaux avant l'ajout de ces enluminures. Mais peu importe, le résultat est là et ça fait un bien fou de constater que de jeunes musiciens replongent dans cette partie oubliée de la culture pop. Ca en devenait mais désespérant en cette période où tout est déterré même des aberrations telles que le disco. Le titre de l'album en dit d'ailleurs long sur le constat navrant fait sur notre époque par Alex Turner et Miles Kane. Enfin la pop retrouve un visage radieux !
Des tubes, cet album en comporte quelques pelletés dont le single imparable "Standing Next To Me" (dont la pochette de 45 tours est encore plus sulfureuse que celle du LP), qui restera sûrement un des meilleurs morceaux pop de l'année, ou encore "My Mistakes Were Made For You" qui voit forniquer majestueusement les styles des deux amours de Jane dans un tourbillon nostalgique à tomber. Bon, on notera quand même des débordements quelque peu indigestes dans les élans cordés (le pompeux "In My Room") ou des mélodies trop théâtrales ("Only The Truth"). Ecarts complètement pardonnables comparés à la réussite indéniable de The Age Of Understatement qui s'annonce d'hors et déjà comme un fleuron unique dans cette décennie bien triste pour la pop.
Très bon 16/20
Posté le 06 février 2009 à 17 h 47 |
Et bien, entre les Arctic Monkeys et les Rascals, la perspective d'un duo des deux leaders n'est pas forcément très excitante. D'abord sceptique à l'idée de ce side-project, je me décide à écouter enfin ce Age Of The Understatement, encouragée je dois l'avouer par l'excellent single du même nom. Il annonçait d'autres horizons auxquels se serait ouvert Alex Turner, un titre idéal pour marquer les nuances de ce disque avec ceux des Singes de l'Arctique. Je fus agréablement surprise par cet album, qui s'avère être un essai convaincant. Une Pop décalée, très BO de vieux films. Un tout cohérent, des mélodies maîtrisées, se permettant même quelques excellents titres : "The Age Of The Understatement" donc, mais aussi "My Mistakes Were For You", "Standing Next To Me" ou "Calm Like You". Malgré d'autres titres plus mitigés, "Only The Truth" et "Black Pant" entre autres, et un certain schéma répétitif dans les chansons, le reste c'est du tout bon. Ou du moins, meilleur et plus recherché que les AM ou les Rasacals réunis.
Bon 15/20
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