Rogue Wave

Ils l'ont fait. Difficile à croire mais Rogue Wave a fait ce que beaucoup de groupes tentent en vain de réaliser depuis que roll est accolé à rock : un deuxième album aussi bon que le premier.
Et oui c'est que l'affaire était loin d'être aisée tant Out Of The Shadow laissait entendre sur ses derniers et sublimes accords que le suivant ne pourrait être à la hauteur. Ou alors si mais sous peine de redite. Ce qui n'est définitivement pas le cas ici. Même si ce n'est pas du côté songwriting qu'il faut chercher. Là, heureusement, rien n'a changé. Zach Rogue est toujours ce pourvoyeur généreux de pop-songs affolantes d'élegance qu'il nous offre enrobées d'une voix câline et mélancolique. L'inspiration du monsieur ne s'est pas épuisée. Ouf et bravo.
Le territoire est donc connu, certes, mais il a sacrément pris de l'horizon. Production plus imposante qui tranche avec la rudesse lo-fi du premier jet et guitares qui prennent leur envol tourbillonnant dès le premier couplet terminé. Avec Descended Like Vultures, la pop de Rogue Wave bombe le torse et s'entiche du coup d'un certain souffle épique, souvent renversant de béatitude ("Bird On Wire", "Publish My Love", "10:1"...). Reste tout de même de purs moments intimistes, guitare sèche grattée avec doux doigté : "Salesman At The Day Of The Parade" "California" ou le chanté susurré "Temporary".
On pouvait difficilement attendre mieux de la part du groupe californien. Suite parfaite que ce Descended Like Vultures. Typiquement le genre d'album qu'on écoute en boucle sans se lasser et qu'on ne range finalement que pour écouter une nouveauté fraîchement achetée, avant un beau jour de le ressortir et... enfin vous connaissez la suite.