The Herbaliser

Début 2000, The Herbaliser fait partie des groupes qui reconstruisent totalement leurs morceaux pour leur donner une forme plus organique sur scène. Ollie Teeba et Jake Wherry s'entourent alors d'un big band pour proposer des versions souvent très éloignées des influences electro et hip hop proposées sur leurs albums. Session One n'est pas tout à fait un album live, mais il renvoie par sa forme à ces fameux concerts, le contenu étant un aperçu, travaillé en studio, de la manière dont le groupe interprète les morceaux présents notamment sur Blow Your Headphones. Et on peut alors se rendre compte, même si on n'a jamais assisté à l'une de leurs prestations, que la formation au grand complet possède ce groove imparable que recherchent bon nombre d'artistes. Session One bénéficie d'abord d'un mixage excellent qui laisse respirer chaque phrase mélodique, à un volume suffisant caresser le ventre de basses infernales, et les cuivres sont incroyablement chaleureux. C'est un disque parfait pour commencer une bonne journée, parfait à mettre en soirée ou à écouter seul, qui passe partout en somme. Certains titres sont à tomber à la renverse, notamment "The Missing Suitcase", au rythme chaloupé et puissant, soutenu par des cuivres syncopés et une harpe incongrue qui vient s'immiscer tout à fait naturellement dans la pièce, apportant une belle touche de magie planante. On se retrouve souvent, au détour d'un break bien senti, au croisement de plusieurs musiques, plusieurs cultures, la musique de films, le funk, l'acid-jazz, et de discrètes incursions dans un hip-hop urbain qui assombrit subtilement le tableau sans jamais le rendre pesant. Juste un peu étrange.
Il y en a beaucoup des albums festifs, mais celui-ci, possède le double atout d'être immédiatement efficace et particulièrement addictif, pour l'intense joie qu'il procure dès le bouton "play" enclenché...