The Herbaliser

Paris [Le Bataclan] - vendredi 17 octobre 2008

Comment ce concert va t-il se dérouler ? Comment vont-ils réussir à imposer les grosses atmosphères dansantes des disques à deux contre plusieurs centaines ? Vont-ils exécuter des gros solos de scratch ? Et d'ailleurs, comment ceux-ci peuvent-ils être exécutés ? Coincent-ils platines sous leurs aisselles et tournillent-ils dans tous les sens en gesticulant leur tête de haut en bas, comme le font si bien les rockers ? Que de fantasmes délirants envahissent mon imagination, alors que je me dirige vers la grande salle du Bataclan, ce 17 octobre 2008, pour le tout premier concert de "Djs" de ma vie. A mon habitude, je me pointe et le show a déjà commencé, ou devrais-je dire, je me pointe encore à la bourre. Et ça semble scratcher dur là dedans, pourtant il y a toujours masse à l'extérieur. C'est effectivement une première partie qui s'exécute. Et les boudeurs ne savent pas ce qu'ils ratent. Trois Djs, vestimentairement parfaitement alignés dans l'excentricité convenue du milieu (lunettes et tees types eighties, casquette et bob), déchaînent gros beats et scratch devant une bonne foule pas vraiment déchaînée, mais bel et bien enchantée. Celle-ci consiste d'ailleurs et à peu de choses près en un gros rassemblement de dadais à casquettes vissées sur la tête et à basket modèle classic-80's street culture, exactement le genre d'auditeur que j'avais pu imaginer. Chauffés corps et âmes, on s'impatiente dès lors que la première partie s'achève. Si bien qu'au moment même où Jake à le malheur de discrètement faire dépasser sa frimousse du backstage, un assaut de hurlements plaintifs se met à faire trembler les murs. Quel succès renversant ! A ce moment précis, vision d'horreur : qui sont tous ces types qui débarquent sur scène ? Une armée de musiciens aguerris ?! Adieu au show personnel tant guigné, bonjour le live pro et soigné. On fait la gueule et on se montre terne, ils l'auront bien mérité ces aigrefins. Et pourtant, les sourires renaissent au son bouillant des cuivres de "Same As It Never Was". A l'image de l'essence du disque du même nom, ceux-ci animeront ainsi la quasi-totalité du show. Les responsables de ces barrissements vrombissant à en cracher ses intestins de jubilation, ce sont ces 2 types juste au devant de la scène, ayant apparemment connu l'âge de raison au moins 20 ans avant ma naissance, et qui animent cette session de manière aussi brillante et imprévue. Balancez vos 2 membres de gauche à droite, nous balançâmes, hurlez à vous en décrochez la ratte votre allégresse, nous hurlâmes, chantez vos refrains à l'unisson avec Jessica, nous essayâmes... Un vrai leader de foule, pour les gros moutons que nous sommes. Qu'est ce qu'on a l'air con, mais qu'est ce qu'on rigole. Et qu'est ce qu'on rigole moins quand on apprend que c'en est terminé pour ce soir. Dégringolade de déception : un show d'à peine une heure et quart, et avec ça en guise de conséquences directes, une avalanche de tubes passés sous silence, notamment tous les standards de "Take London" ou "Something Wicked This Way Comes" (hormis "Geddim!!" peut être, mais franchement trop condensé lors de son exécution pour pouvoir être vraiment jouissif). A croire que les Herbaliser sont bien arrimées à cette nouvelle phase "happy-dancy" comme ils la qualifient eux-mêmes. N'empêche qu'inconsciemment, on s'est pas trop mal amusé, ce soir là. Ca doit être les belles jambes dégarnies de leur nouvelle diva Jessica Darling, qui sait. Ou alors les trompettes... Bouh je sais plus, tout est allé tellement vite.


Sympa   14/20
par TheWayYouSmiled


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