Cindytalk

Paris [Le Klub] - jeudi 08 octobre 2009

La première partie de Cindytalk est assurée par les Parisiens de Hide & Seek. Ces descendants de groupes français de la fin des années 80 et début des années 90 tels que Collection d'Arnell Andréa, Rise And Fall Of A Decade ou Little Nemo (qui eux-mêmes s'inspiraient de la new wave anglaise du début des 80's) ne détonnent pas par leur originalité ou leur volonté d'innover, mais leur musique est de qualité, bien que manquant un peu de maîtrise (le chant masculin surtout). Hide & Seek est formé d'un chanteur-guitariste, une chanteuse-claviériste, un bassiste, un batteur et un joueur de flûte traversière (pour simplifier, car le groupe est à géométrie variable). Le groupe a l'intelligence d'alterner entre morceaux calmes et titres plus agressifs, évitant la lassitude. Leur répertoire est inégal, mais au moins est-il varié. Et de très beaux moments émergent de cette musique qui peut sembler un peu convenue et d'arrière-garde. En outre, gros point positif : un excellent bassiste, au son typiquement post-punk mais avec un plus, un jeu inventif et varié, qui souvent mène le jeu. Au total, une bonne prestation, qui durera plus longtemps que celle de la tête d'affiche.
Cindytalk, groupe du début des 80's signé sur 4AD, est connu pour avoir participé au projet This Mortal Coil. Un groupe très difficile d'accès, minimaliste, ambient, expérimental, avant-gardiste, claustrophobique et malsain. On était bien en peine de savoir à quoi s'attendre pour ce concert, le groupe étant de plus sensé improviser.
Le chanteur Gordon Sharp est un authentique taré, mais qui s'est calmé. Vêtu d'une veste de costume cachant une robe, il chantera tout au long du concert les yeux fermés, accroché au micro, dansant doucement et lascivement. Il crée à lui tout seul, mais aidé par ses musiciens, une atmosphère ambigüe et délétère, qui capte l'attention voire fascine une bonne partie du public. Sa voix est proche de celle de Ian Astbury et de Jim Morrisson. Quant à la musique, on a un peu peur au départ quand elle n'est constituée que de bruitages industriels et de basse et cymbale jouées à l'archet. Mais elle se fait rapidement plus rock, mais un rock velouté et en retenue, parfois même jazzy voire trip-hop. Les effets bruitistes apocalyptiques et autres samples reprennent cependant le dessus entre les morceaux. Portée à bout de bras par son chanteur, la musique de Cindytalk, psychédélique et planante, à la fois avant-gardiste et un peu rétro, et légèrement malsaine, pourrait aisément figurer dans un film de David Lynch. Seul regret : la durée trop courte.
Ce concert captivant et d'une grande originalité, mené par un excellent chanteur, donne donc envie de se pencher davantage sur la discographie du groupe, notamment son nouvel album à paraître en novembre. Par contre, l'achat de la pré-édition vendue au concert ne s'impose pas : il s'agit uniquement de bruitages, sans musique et sans chant...


Bon   15/20
par Gaylord


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